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Nouvelle-Calédonie: le R-UMP juge "déséquilibrée" la mission nommée par Manuel Valls


PARIS, 23 juillet 2014 - Le Rassemblement-UMP a protesté mercredi contre le "déséquilibre politique" d'une mission d'écoute et de conseil récemment nommée par Manuel Valls dans le cadre de la préparation de l'avenir politique de la Nouvelle-Calédonie, en cours de décolonisation.

"Nous réclamons une mission équilibrée politiquement. (...) Il faut l'élargir à des personnes ayant des sensibilités politiques de droite", déclare le R-UMP dans un communiqué.

Le Premier ministre a annoncé la semaine dernière avoir confié à Alain Christnacht et Jean-François Merle, fins connaisseurs du dossier calédonien, une "mission d'écoute et de conseil" sur la fin de l'application de l'accord de Nouméa.

Cet accord, signé en 1998 entre l'Etat, les loyalistes et les indépendantistes kanak, prévoit la tenue d'un référendum d'autodétermination d'ici 2018.

Le R-UMP dénonce "la sensibilité socialiste" des deux responsables de la mission et reproche à Alain Christnacht, alors conseiller pour l'Outre-mer de Lionel Jospin, "la rédaction (en 1998) alambiquée de l'article sur le corps électoral", source de conflits avec les indépendantistes.

Le parti, qui compte 8 élus sur 54 au Congrès, s'est en outre "inquiété" de la démission du haut-commissaire de la République Jean-Jacques Brot vendredi lors de la visite à Nouméa de George Pau-Langevin, ministre des Outre-mer.

Selon l'UMP nationale, M. Brot aurait déclaré qu'il "refusait de cautionner la politique d'abandon" de la France envers la Nouvelle-Calédonie, mettant en cause la mission de Matignon.

Une communication sur la Nouvelle-Calédonie figure à l'ordre du jour du Conseil des ministres de mercredi.

Saluant "les convictions républicaines profondément ancrées" du haut-fonctionnaire, le R-UMP, à l'instar de tous les partis de droite calédoniens et comme l'a fait l'UMP nationale mardi, a regretté le départ de M.Brot.

En revanche, les indépendantistes ont peu réagi à sa décision.

Faisant valoir que Jean-Jacques Brot "savait qu'il allait être débarqué", Gérard Reignier, secrétaire général de l'Union calédonienne, a déclaré à l'AFP qu'il "avait simplement pris les devants".

"C'est un problème d'ego franco-français", a-t-il ajouté, estimant qu'avec la désignation de MM. Christnacht et Merle, le haut-commissaire se serait senti mis à l'écart.

Rédigé par AFP le Mardi 22 Juillet 2014 à 22:33 | Lu 599 fois