Tahiti Infos

Nouvelle-Calédonie: Lecornu condamne les violences


Bertrand GUAY / AFP
Bertrand GUAY / AFP
Paris, France | AFP | lundi 07/12/2020 - Le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, a "fermement" condamné lundi les violences en Nouvelle-Calédonie après des affrontements entre forces de l'ordre et opposants au rachat par un consortium calédonien et international de l'usine de nickel du brésilien Vale, exprimant son "soutien particulier aux gendarmes et policiers blessés". 

Dans un communiqué, M. Lecornu prend également acte du "retrait officiel", annoncé lundi soir (heure de Calédonie), de l'offre concurrente portée par Sofinor et Koran Zinc. 

Sofinor a annoncé le retrait de son offre de reprise de l'usine de nickel du brésilien Vale, qui exploite le riche gisement de Goro, en Nouvelle-Calédonie, à la suite du souhait de son partenaire Korean Zinc de se retirer du projet, qui suscite de vives tensions sur le territoire.

"A la suite de cette décision, seule demeure l'offre portée par Prony Resources, entrée en négociation exclusive avec le groupe Vale le 5 novembre dernier", écrit le ministre. 

Cette offre, menée par le négociant suisse en matières premières Trafigura, est violemment rejetée par le FLNKS, le collectif "usine du sud:usine pays" et l'Instance coutumière autochtone de négociations (ICAN), qui lui préféraient l'offre Sofinor/Korean Zinc.

"L'heure est désormais à la mobilisation de tous pour assurer que l'emploi des 3.000 salariés de l'usine du sud sera préservé", poursuit M. Lecornu, qui a appelé chacun à "prendre ses responsabilités pour préserver l'activité sur le site". 

Manifestations, barrages routiers, blocage de mines, de commerces et d'infrastructures rythment depuis plusieurs semaines le quotidien de cette collectivité du Pacifique Sud.

Des affrontements ont de nouveau eu lieu lundi entre forces de l'ordre et manifestants refusant la reprise de l'usine par le consortium mené par Trafigura. 

Quarante-sept personnes ont été interpellées dont trois étaient légèrement blessées, et quatre policiers et un gendarme ont également été blessés, a indiqué le haut-commissariat de la République.

"L'Etat appelle au calme et au respect de l'état de droit", ajoute le ministre, à la suite de ces violences. 

Selon lui, "plusieurs points doivent être discutés pour parvenir à la solution de reprise la plus solide possible" de l'usine du Sud, "dont l'actionnariat calédonien". 

"Le sujet du nickel, au-delà de l'usine du Sud, demeure lié à l'avenir de la Nouvelle-Calédonie", insiste Sébastien Lecornu qui "confirme la proposition de dialogue au nom de l'Etat", qu'il avait formulée jeudi dernier, lors d'une table ronde avec les acteurs calédoniens.   

le Lundi 7 Décembre 2020 à 04:48 | Lu 464 fois