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Nouveaux troubles au camp de détention de l’île de Manus


PORT-MORESBY, lundi 17 février 2014 (Flash d’Océanie) – De nouveaux troubles ont éclaté dimanche soir au camp de détention pour immigrants clandestins, établi sur la petite île papoue de Manus, où plus de trente pensionnaires se sont évadés, avant d’être finalement recapturés.
À l’origine de cette évasion : un début d’émeute, après que les pensionnaires de ce camp, tous interceptés alors qu’ils tentaient de rejoindre les côtes australiennes via l’Indonésie, se soient entendus rappeler qu’ils ne pourraient espérer être acceptés sur le sol australien, mais que leur espoir serait d’être relogé en Papouasie-Nouvelle-Guinée, rapporte la radio nationale publique papoue NBC.
Ce camp papou, d’abord créé fin 2001 à la demande de l’Australie, sous un gouvernement conservateur, a été réactivé en octobre 2012, à la demande du pouvoir travailliste de l’époque.
Cette réactivation, ainsi que celle d’un autre camp sur l’île de Nauru, s’inscrit dans ce qu’il a été convenu d’appeler la « Pacific Solution » (solution océanienne), une réponse forte des autorités australiennes face à un afflux de boat-people drainé par des passeurs clandestins en Indonésie toute proche.
Cette solution extraterritoriale entend lancer un signal fort aux pays émetteurs (principalement en Moyen Orient ou encore au Sri Lanka), en affirmant que l’Australie n’est pas une destination pour ce genre de trafic.
Les conditions de vie dans les camps de Manus et de Nauru ont suscité, ces derniers mois, de vives et constantes protestations de la part des ONG spécialisées dans la défense des droits humains, mais aussi du Haut-commissariat des Nations-Unies aux réfugiés (UNHCR) qui a, à plusieurs reprises, rappelé à l’Australie ses obligations en tant que signataires des conventions internationales relatives aux droits des réfugiés.
Parmi les facteurs pointés du doigt comme contribuant au stress de ces détenus demandeurs d’asile : les conditions d’hygiène dans les camps, mais aussi les très longs délais d’attente avant que les dossiers de demande s’asile soient traités.
Au cours de la première, puis de la seconde vague d’activité de ces camps, les pensionnaires ont, plusieurs fois, tenté de faire entendre leur voix, recourant parfois à des grèves de la faim ou à des actes d’automutilation.

S’exprimant lundi au cours d’une conférence de presse, Scott Morrison, ministre australien de l’immigration, a précisé qu’à la suite de l’incident de dimanche sur Manus, de nombreuses clôtures avaient été mises à bas et que de nombreux dégâts matériels avaient aussi été constatés.
Selon le ministre, huit personnes auraient été immédiatement arrêtées et une petite vingtaine de personnes ont été soignées pour des blessures à des degrés divers.
L’émeute aurait duré une petite heure, selon lui.
Une enquête a été ouverte afin de déterminer les circonstances exactes de ces faits au sein de ce camp, qui abriterait actuellement plus de douze cents pensionnaires.

pad

Rédigé par PAD le Lundi 17 Février 2014 à 06:06 | Lu 397 fois