Tahiti Infos

"Nous sommes tous des Charlie", clament des Sociétés de journalistes


TAHITI INFOS fait part de sa profonde émotion suite à l'attaque du siège du journal Charlie Hebdo et apporte tout son soutien aux journalistes, aux salariés du journal, aux policiers ainsi qu'à leurs familles.

Cet acte immonde, qui a fait de nombreuses victimes, porte atteinte aux valeurs fondamentales de la démocratie et de la République française, et notamment à la liberté d'expression et liberté de la presse qu'incarne le journal satirique Charlie Hebdo.

Le premier temps de recueillement doit se faire dans l'unité, la dignité et la réaffirmation des valeurs de solidarité et de tolérance, qui sont la meilleure réponse à apporter à l'obscurantisme et à la barbarie.



Paris, France | AFP | mercredi 07/01/2015 - "Nous sommes tous des Charlie" ont proclamé mercredi les sociétés des journalistes (SDJ) de 15 médias: Le Monde, Les Echos, L'Obs, Télérama, Rue89, Radio France, RFI, Agence France-Presse, Le Point, L'Express, Le Figaro, Marianne, TF1, Libération et l'Agence AEF.

Elles ont condamné un "acte de terrorisme inqualifiable" après l'attentat contre l'hebdomadaire satirique qui a fait 12 morts, dans un communiqué conjoint signé "Nous sommes tous des Charlie".

"Nous, journalistes, tenons à exprimer notre profonde tristesse, ainsi que notre colère et souhaitons témoigner de notre soutien à nos collègues, aux policiers et à leurs familles touchés par cet effroyable attentat", déclarent les SDJ.

"En les prenant pour cible, les assaillants ont attaqué la liberté et la démocratie, inlassablement, les journalistes défendront ces valeurs, ce droit inaliénable à la liberté d'expression", soulignent-elles.

Un attentat sanglant perpétré dans les locaux de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo par deux hommes cagoulés et armés criant "Allah akbar", selon des témoins, a fait au moins douze morts mercredi en plein Paris.

Cette attaque est la plus meurtrière en France depuis des décennies. Les dessinateurs emblématiques Charb, Wolinski, Cabu et Tignous figurent parmi les morts. Parmi les morts figurent également deux policiers.

Charlie Hebdo, un libre-penseur devenu une cible depuis ses caricatures de Mahomet

"Nous sommes tous des Charlie", clament des Sociétés de journalistes
Symbole d'une presse libre, frondeuse et anticléricale, l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, victime mercredi d'un attentat meurtrier, avait déjà été la cible ces dernières années de menaces et d'un incendie criminel après la publication de caricatures de Mahomet.

L'attentat de mercredi a notamment coûté la vie à son directeur Charb et aux célèbres dessinateurs de presse Cabu et Wolinski, ainsi qu'à leur collègue Tignous.

Créé en 1970, Charlie Hebdo n'a jamais hésité à publier des dessins provocateurs, revendiquant le droit de se moquer de tout et de tous, et particulièrement des religions.

En février 2006, au nom de la liberté de la presse, l'hebdomadaire, comme plusieurs journaux européens, reprend 12 caricatures de Mahomet publiées par le quotidien danois Jyllands-Posten. Ces dessins suscitent des manifestations violentes dans le monde musulman et Charlie Hebdo devient l'objet de menaces récurrentes des islamistes.

"Il y avait des menaces constantes depuis la publication des caricatures de Mahomet", a expliqué mercredi l'avocat du journal, Richard Malka.

"Ces emballements ont toujours lieu à propos de la même religion", se désolait Charb en 2012, dans Le Monde. Sur les 1058 numéros de Charlie, "il n'y a que trois Une qui ont fait scandale, toujours sur l'islam. On peut représenter le pape en train d'enculer une taupe, il n'y a aucune réaction. Au pire un procès".

Sans céder aux pressions, l'hebdomadaire a toujours continué à se moquer de l'islam, tout comme des autres religions. "Il faut continuer jusqu'à ce que l'islam soit aussi banalisé que le catholicisme", assénait Charb. "L'attaque contre toutes les religions, c'est ce qui constitue notre identité", expliquait le rédacteur en chef, Gérard Biard.

En 2007 et 2008, la justice française avait donné raison au journal, poursuivi par la Grande Mosquée de Paris, l'Union des organisations islamiques de France (UOIF) et la Ligue islamique mondiale (LIM) pour injure aux musulmans. Elle avait estimé que les dessins visaient "clairement une fraction", à savoir les terroristes, "et non l'ensemble de la communauté musulmane". Lors du procès, l'hebdomadaire avait reçu le soutien de Nicolas Sarkozy et de François Hollande.

En novembre 2011, Charlie Hebdo persiste et signe en publiant un numéro spécial rebaptisé "Charia hebdo" avec, en Une, la caricature d'un prophète Mahomet hilare. Il se vend à 400.000 exemplaires. Le jour de la publication, les locaux de Charlie Hebdo sont détruits par un incendie criminel. Le gouvernement parle d'"attentat" et pointe du doigt des musulmans intégristes.

- Protection policière -

Le directeur de l'hebdomadaire, Charb, menacé de mort, est alors mis sous protection policière. Une protection qui s'est poursuivie jusqu'à l'attentat de mercredi.

Le site internet du journal a aussi été victime de plusieurs piratages. En 2011, sa page d'accueil avait été remplacée pendant plusieurs heures par une photo de la mosquée de La Mecque avec ce slogan: "No God but Allah" ("Pas d'autre Dieu qu'Allah").

En 2012, de nouvelles caricatures publiées par le journal avaient suscité des critiques virulentes dans de très nombreux pays musulmans, au point de faire réagir le gouvernement français.

Mais "Charlie" reste fidèle à sa ligne de conduite: "Il y a de la provocation comme toutes les semaines, pas plus avec l'islam qu'avec d'autres sujets", avait alors fait valoir Charb.

Son ancêtre Hara Kiri, fondé par Cavanna et le Professeur Choron, avait lui-même choqué la France de 1970 avec une Une ironique sur la mort du général de Gaulle, qui avait abouti à son interdiction. L'équipe décide de faire reparaître le journal avec des BD et sous un nouveau titre: Charlie Hebdo, référence à Charlie Brown, le célèbre "comics" américain. "Charlie" accueille dans ses colonnes une multitude de dessinateurs irrévérencieux, de Cabu à Wolinski en passant par Reiser.

Habitué des procès, le journal, qui croule sous les procédures, doit s'arrêter de 1981 à 1992.

Aujourd'hui, l'hebdomadaire est menacé de faillite: déficitaire, il vend en moyenne environ 30.000 exemplaires et vient de lancer un appel aux dons pour ne pas disparaître.

Mais il reste tout aussi mordant et irrévérencieux : son numéro de cette semaine est largement consacré à Michel Houellebecq dont le livre, "Soumission", qui imagine une France islamisée en 2022, vient de paraître en France.

En une, un Houellebecq caricaturé lance: "En 2015, je perds mes dents En 2022, je fais Ramadan!" Un autre dessin fait dire à l'écrivain: "En 2036, l’Etat islamique fera son entrée dans l’Europe."


Rédigé par () le Mercredi 7 Janvier 2015 à 05:44 | Lu 8179 fois
           



Commentaires

1.Posté par LEMARQUISIEN le 07/01/2015 07:40 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Fiu du "politiquement correct"! Cet acte odieux sera-t-il enfin le détonateur de la libération de la parole des Français face à l'islamisme envahissant? Au moins, la mort de Cabu, Wolinsky et de tous les autres n'aura pas été vaine.

2.Posté par Mathius le 07/01/2015 09:48 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Mes frères de chez Charlie Ebdo sont morts assassinés par la lâcheté humaine, je pleure pour leur famille et la démocratie.
Vive la liberté d'expressions!!!

3.Posté par vatea le 07/01/2015 10:28 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

a qui profite !!! il est clair qu'aux prochaine élections , il va falloir serrer les fesses les partis traditionnels ... on touche aux fondamentaux , c'est arrivé ... les leçons commencent aujourd'hui .. show devant ...

4.Posté par simone grand le 07/01/2015 10:36 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Toute ma compassion aux victimes de la bêtise religieuse.
Je viens de lire dans le dernier POint un très intéressant article de l'écrivain Kamel Daoud sur lequel un imam a lancé une fatwa.
Courage à tous les amoureux de la liberté de pensée et de son expression.
Simone Grand

5.Posté par Roro LEBO le 07/01/2015 14:07 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

lebororo
Condoléances à toutes les familles...
J'étais sur rotative et nous imprimions Hara-Kiri et Charlie Hebdo dans les années 70
et j'ai connu et rencontré deux de ces assassinés.
Triste nouvelle pour ce début d'année.

6.Posté par simone grand le 07/01/2015 17:19 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Bouleversant de voir les amoureux de la liberté brandir des stylos et crayons en réponse à la bêtise armée
Simone

7.Posté par LEMARQUISIEN le 07/01/2015 17:34 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Oui, il est grand temps de défendre la démocratie, la liberté d'expression et nos valeurs républicaines avec d'autre moyens que des crayons (et des gommes pour effacer le politiquement pas correct)!

8.Posté par roro ch''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''timi le 07/01/2015 21:49 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

last news: un au tapis l'autre arrêté

9.Posté par fab le 07/01/2015 22:41 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

je suis CHARLIE.

10.Posté par fiututafé le 08/01/2015 10:01 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Contrairement à simone grand, je ne qualifie pas cet attentat, de bêtise religieuse, mais tout bêtement de connerie humaine, d'autant qu'il s'agit de personnes potentiellement dangereuses à cause de leur appartenance au mouvement d' al qayda. Lorsqu'on revoit les images, c'est incroyable combien il a été facile pour ces 2 malades de sortir leurs armes et flinguer les pauvres personnes qui étaient dans l'agence, et repartir..Il est évident qu'ils étaient préparés. L'année dernière, plusieurs menaces d'attentat contre la france, on été proférées, personnellement on a pris tout çà à la légère, on n'a pas su anticiper. Que font les RG, et tout le STAFF ministériel de la Sécurité!!!!! vraiment à se poser des questions, on bouge après les explosions et les morts.....Les journalistes francais et les français eux mêmes sont ils vraiment en sécurité chez eux???
J'ai une petite pensée pour nos journalistes, merci de relayer les infos au fur et à mesure, merci à vous, et que Dieu vous garde, et une pensée également pour toutes ces familles endeuillées. C'est triste, vraiment triste..

11.Posté par bea le 08/01/2015 10:06 (depuis mobile) | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Si écrire dessiner et s exprimer ca veut dire mourir. Moi je dessine et écrit. Je suis un CHARLIE. La liberté d expression est un droit.
A TOUS LES CHARLIE CONTINUAIENT LES CARICATURES ET EXPRIMER VOUS.

12.Posté par emere cunning le 08/01/2015 14:39 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

@ fiututafé,
la consternation passée après cet odieux massacre, je partage ton avis et tes interrogations. On n'a de cesse de nous parler du terrorisme et des risques d'attentats dont certains auraient été déjoués, et l'on savait que Charlie Hebdo était visé après les nombreuses Unes provocatrices et parfois insultantes à l'égard de l'Islam, du Pape, etc. Alors quoi, l'immeuble a été gardé sitôt après l'incendie des locaux et comme rien ne s'est passé, cé bon... ces fous ont oublié, laissé tomber ? Ce n'est pas sérieux, chacun doit faire son boulot jusqu'au bout. So sad for those families as there's no way back now.