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Nicole Sanquer : "Le Tapura traverse une période de tensions"


Tahiti, le 6 décembre 2019 - Dans une interview à Tahiti Infos vendredi après-midi, la député et représentante, Nicole Sanquer, explique les raisons de son départ du groupe Tapura à l'assemblée et sa volonté de rester membre du parti rouge et blanc. L'élue refuse la discipline de parti sur certains textes votés à Tarahoi, regrette sa mise à l'écart en tant que député et estime que "le Tapura traverse une période de tensions avec les municipales".

Pourquoi avez-vous décidé de démissionner du groupe Tapura à l’assemblée ?

 
« J’ai eu l’occasion de rencontrer Edouard Fritch hier (jeudi, NDLR), accompagnée de notre présidente de groupe, et j’ai pu exposer les raisons qui me poussent aujourd’hui à quitter le groupe majoritaire à l’assemblée. Trois raisons précisément. Premièrement, j’ai récemment exprimé mon désaccord en comité de majorité concernant certains textes qui passent à l’assemblée et que je vote malgré tout pour suivre l’avis du groupe. Malheureusement, je suis donc contrainte de voter des textes que je n’approuve pas. C’est le cas notamment de la loi sur la protection de l’emploi local, de la loi sur le bingo, de la loi sur la presse ou encore du texte sur l’avenant pour la convention RSPF. Finalement, je ne retrouve pas certains engagements que nous avons pris pendant la campagne dans les propositions du gouvernement… »
 
Deuxièmement ?
 
« Deuxièmement, depuis les élections européennes (et l’annonce du refus du soutien à Emmanuel Macron contre les consignes du parti, NDLR), je suis mise à l’écart dans mon rôle de parlementaire. Il n’y a plus aujourd’hui de communication ou même de réunion organisée pour porter les dossiers polynésiens à Paris. C’est ce qui fait que pendant le dernier débat budgétaire à Paris, nous avons appris que la décision de la suppression de la ligne budgétaire sur le RSPF avait été prise avec l’accord du gouvernement local. »
 
Et la troisième raison est évidemment en lien avec votre engagement aux municipales à Mahina ?
 
« Oui. Comme je l’ai déjà expliqué, je n’avais pas programmé de présenter ma candidature à Mahina. Mais malheureusement, les discussions avec Damas Teuira n’ont pas abouti. Et aujourd’hui, je suis candidate aux municipales à Mahina. Mais depuis le début, et ça a été concerté avec ma fédération de Mahina, il a été décidé de ne pas demander l’investiture du Tapura. Donc, ce retrait de la majorité est un moyen pour moi d’être plus transparente avec l’électorat de Mahina pour dire que je porte un projet strictement communal. »
 
En revanche, vous souhaitez bien rester membre du parti politique Tapura Huiraatira ?
 
« Je reste Tapura Huiraatira, parce que je considère que j’ai contribué à la création de ce parti, et que j’ai contribué à certaines de ses victoires. Et je reste convaincue que c’est un parti qui peut se rassembler au-delà des élections municipales. Aujourd’hui, le Tapura Huiraatira traverse une période de tensions avec ces élections municipales. »
 
Dans ces conditions, pensez-vous que votre départ de la majorité en appellera d’autre ?
 
« Non. Pour ma part, il s’agit d’une action individuelle et en aucun cas concertée. Et je ne pense pas créer une hémorragie au sein du parti comme cela a pu me l’être dit. »

Rédigé par Antoine Samoyeau le Vendredi 6 Décembre 2019 à 16:35 | Lu 6152 fois