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Nickel: le site de Vale en Nouvelle-Calédonie toujours arrêté 15 jours après un incident


NOUMÉA, 22 mai 2014 (AFP) - L'usine métallurgique de nickel du Brésilien Vale est toujours arrêtée quinze jours après une fuite d'acide dans l'environnement, consécutive à une erreur humaine, ont indiqué jeudi les autorités locales.

Le port, l'usine, la base-vie et la mine de cette unité de taille mondiale, située dans le Grand sud calédonien, sont bloqués par des membres des tribus kanakes de la région.

"Une procédure de concertation est en cours entre toutes les chefferies. Deux d'entre elles sont pour la fermeture définitive du site, mais une décision commune sera prise samedi", a indiqué à l'AFP, Fabrice Wacalie, coordinateur du conseil environnemental coutumier, qui fait le lien entre Vale et les tribus.

Le 7 mai dernier, suite "au non respect d'une étape obligatoire d'une procédure critique", 96.000 litres d'une solution contenant de l'acide chlorhydrique, des solvants classés polluants organiques, des métaux et des eaux de pluie se sont déversés dans le cours d'eau de la Baie Nord.

Selon l'Observatoire de l'environnement, chargé du suivi de cette usine, qui utilise un procédé de traitement chimique, près de 1.400 poissons et 227 crustacés ont été retrouvés morts, dont plusieurs appartiennent à des espèces protégées ou en danger d'extinction.

Déjà en avril 2009, cette même rivière avait été polluée par 2.500 litres d'acide suite à un accident. Vale a été condamné à verser 344.000 euros à des associations écologiques. Depuis 2009, sept incidents plus ou moins graves se sont produits sur ce site, en phase de montée en puissance pour produire à terme 60.000 tonnes de annuelles de nickel et 4.500 de cobalt.

Le jour même de l'incident, la province sud a pris un arrêté exigeant la suspension de la production.

"La répétition des incidents a provoqué une exaspération. La province va se réengager totalement dans le suivi de ce site industriel", a déclaré Philippe Michel, nouveau président de la collectivité élu le 17 mai.

Il a notamment précisé qu'une expertise indépendante de la sécurité de toutes les installations de Vale était en cours.

Vale s'est engagé à payer les salaires des quelque 1.350 employés du site jusqu'au 26 mai mais le Medef et les syndicats s'inquiètent des répercussions de cette crise alors que l'usine fait vivre des centaines de sous-traitants.

Rédigé par () le Mercredi 21 Mai 2014 à 23:05 | Lu 577 fois