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Nickel/Calédonie: reprise de la production à Koniambo après la levée des blocages


Nouméa, France | AFP | jeudi 21/07/2021 - La production a repris jeudi à l'usine métallurgique de nickel de Koniambo en Nouvelle-Calédonie, après une semaine d'interruption en raison de blocages dans le cadre d'un conflit sur un appel d'offres, a indiqué la direction.      

Tôt jeudi matin, les forces de l'ordre sont intervenues pour déloger la trentaine de manifestants, qui perturbaient les accès à ce complexe industriel, situé dans le nord de l'archipel.

"L'opération n'a pas suscité de heurts et nous sommes désormais en phase de reprise de la production, qui a été interrompue pendant 8 jours" pour un dommage de 1,6 million d'euros par jour, a déclaré à l'AFP Alexandre Rousseau, directeur de la communication de Koniambo Nickel (KNS). 

Saisie par l'industriel, la justice avait reconnu le 16 juillet dernier le caractère illicite de ces entraves menées par des protestataires, disant représenter les chefferies coutumières kanak de la région.

Ils dénoncent "une manipulation" dans l'appel d'offres d'un contrat de perforation et de tirs de mines, en vue "d'écarter les entreprises calédoniennes".

"Les entraves à la liberté de circulation et la menace qui pèse sur tout un site industriel sont disproportionnées par rapport à la contestation d'un appel d'offres", avait indiqué dans un communiqué KNS, co-entreprise entre le géant du négoce suisse Glencore et un opérateur public calédonien, détenu par les indépendantistes kanak.

Deux réunions ont eu lieu la semaine dernière entre KNS et les manifestants mais n'ont donné aucun résultat.

Le litige porte sur un contrat 2,5 milliards CFP (21 millions euros) sur quatre ans, qui n'a pas encore été attribué, mais l'offre de ces dirigeants coutumiers associés à une société locale a été écartée en raison "d'un surcoût exorbitant", a précisé KNS.

Entrée en production en 2013, Koniambo Nickel, dont la capacité nominale est de 60.000 tonnes annuelles, peine à monter en puissance, en raison d'une accumulation d'avaries techniques. L'an dernier, l'unité a produit 17.000 tonnes de ferronickel.

Au cours du premier semestre 2021, une fuite de scories sur l'un des deux fours ainsi qu'une cassure sur une turbine de la centrale électrique ont à nouveau mis à mal l'objectif annuel d'une production de 31.000 tonnes.

Glencore, qui assure le financement du site, a prévu d'y injecter 250 millions de dollars US en 2021, autant que l'an dernier.

le Jeudi 22 Juillet 2021 à 06:03 | Lu 372 fois