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Nelle-Calédonie: congrès sur la jeunesse kanak en proie à un "malaise"


Nelle-Calédonie: congrès sur la jeunesse kanak en proie à un "malaise"
NOUMEA, 21 mai 2012 (AFP) - Un congrès de la jeunesse kanak s'est ouvert lundi en Nouvelle-Calédonie, où cette population peine à trouver sa place en raison de la perte de ses repères identitaires et du développement accéléré de l'archipel, ont indiqué ses organisateurs.

Quelque 400 jeunes sont réunis jusque vendredi dans l'île de Lifou pour réfléchir aux difficultés que traverse la jeunesse kanak et définir des actions à entreprendre pour tenter de mieux faire cohabiter coutume et modernité.

"Une partie de la jeunesse, celle qui vit en milieu urbain, est particulièrement déracinée. Ce malaise est pour beaucoup dû aux changements profonds et rapides qu'a subi la civilisation kanak", a déclaré aux Nouvelles Calédoniennes Rolande Trolue, en charge de ces questions au Sénat coutumier, organisateur du congrès.

En 2009, l'institution avait publié une étude sur "La place du jeune kanak", qui avait mis en exergue le délitement des valeurs culturelles de la société kanak, fondée sur l'appartenance à un groupe alors que dans le monde occidental, l'individu prime.

"Le tiraillement entre mode de vie traditionnel et mode de vie occidental induit des ravages tels que la délinquance, la consommation excessive de cannabis et d'alcool ou encore le suicide, dont sont prioritairement victimes les jeunes kanak", indiquait cette étude.

Près de 90% des détenus de la prison du Camp Est à Nouméa sont kanak et la moitié d'entre eux a moins de 25 ans. Le taux de chômage des jeunes kanak (38%) est également quatre fois supérieur à celui des jeunes européens.

Les Kanak représentent environ 40% de la population de Nouvelle-Calédonie où une politique de rééquilibrage en leur faveur ainsi que des programmes de formation, basés sur la discrimination positive, sont en place depuis les accords de Matignon en 1988.

Ces dispositifs se révèlent néanmoins perfectibles. L'archipel connaît en outre depuis plusieurs années un développement économique accéléré, grâce à ses richesses en minerai de nickel, qui modifie en profondeur la vie des tribus avec le salariat et la création d'entreprise.

"Il faut tracer notre chemin entre le système tribal et le système économique moderne pour que nos enfants sachent se situer. C'est primordial, c'est un défi", a récemment déclaré Robert Atiti, chef d'entreprise kanak, sous traitant du géant minier brésilien Vale.

Nelle-Calédonie: congrès sur la jeunesse kanak en proie à un "malaise"

Rédigé par AFP le Dimanche 20 Mai 2012 à 18:16 | Lu 1870 fois
           



Commentaires

1.Posté par Teiva 33 le 21/05/2012 09:09 | Alerter
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Le gros problème, c'est que celui qui travaille doit nourrir toute la tribu ! On peut comprendre que les jeunes kanaks en aient marre de ce genre de truc : "faire la comutume". Quelques parasites (les chefs de tribu) qui vivent sur le dos du reste de la population et surtout des jeunes...
Nous avions aussi la même chose en Polynésie jusque dans les année 70 voire 80... Y en avait qui travaillait et qui nourrissait toute la famille ce qui attirait ensuite le reste de la famille qui descendaient après toujours plus nombreux des Tuam's ou des Marquises...
Aujourd'hui, il n'y a plus de tribu en Polynésie, ce sont des clans... des clans politiques ou des clans économiques !!! Des clans qui n'ont plus aucun lien avec les anciennes tribus, aujourd'hui ces clans s'appellent EDT, OPT, Air Tahiti, Tavini, Tahoera'a.
Des deux derniers clans politiques, seul le dernier nommé a véritablement fait quelque chose pour son clan (beaucoup) et le reste de la population (beaucoup aussi). L'autre ne fait que pour son chef actuellement en favorisant ses puts sur les greens de la planète...
Vive l'indépendance à la tavini !