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Négociations des petits pas dans le secteur de la Santé


Un barrage filtrant empêche l'accès au parking de l'hôpital depuis jeudi dernier.
Un barrage filtrant empêche l'accès au parking de l'hôpital depuis jeudi dernier.
PAPEETE, 2 septembre 2019 - Une nouvelle réunion de négociation s’est tenue lundi au ministère pour tenter de mettre un terme au conflit social ouvert depuis six jours dans le secteur de la santé. 

Une troisième réunion de concertation s’est tenue lundi après-midi au ministère de la Santé, en présence du ministre Jacques Raynal et de son homologue en charge de la modernisation de l’administration, Tea Frogier. A l’ordre du jour, après les tentatives de jeudi et de vendredi derniers : parvenir à un accord de fin de conflit sur les différents fronts de contestation ouverts à l'hôpital, à l'école d'infirmières et à la direction de la Santé. Le mouvement ne prévoit d'être levé qu’en cas d’accord dans les trois entités touchées par la grève depuis 6 jours. 

Depuis mercredi 28 août, le Centre hospitalier de Polynésie française (CHPF) et la direction de la santé sont sous le coup de grèves lancées à l’initiative de l’intersyndicale CSTP/FO, CSIP, O Oe To Oe Rima, Otahi. Le mouvement est relativement peu suivi. Le ministère de la Santé dénombrait 14 grévistes à la Direction de la Santé (dont 6 à l’école d’infirmières) sur un total de 1058 agents, tous services confondus, et 60 grévistes confirmés au CHPF – le double selon les grévistes – sur un total de 880 agents. Le CHPF où, malgré la faible participation au mouvement, un barrage filtrant empêche depuis jeudi dernier l’accès au parking (1200 places) de l’hôpital.  

En milieu d’après-midi, lundi, un projet de protocole de fin de crise cocernant la direction de la Santé, dont l’Institut Mathilde Frébault, a été perçu comme "insatisfaisant" et "non-abouti" par une majorité de représentants syndicaux au regard des 18 points de revendication à l’origine du mouvement, "comme si on voulait nous faire comprendre que c’est tout ce qu’ils sont en mesure de proposer", estimait Lucie Tiffenat, la secrétaire générale de Otahi. Le projet d’accord a été complété et présenté en deuxième lecture aux représentants de l’exécutif. 

Jeudi et vendredi les discussions avec le ministère ont porté sur les demandes des agents grévistes de l’hôpital de Taaone. Les revendications portent notamment sur des questions relevant du statut de la fonction publique pour les personnels de l’hôpital et notamment les petites catégories (D et C) qui souhaitent la reconnaissance des acquis de l’expérience pour la titularisation dans l’administration, hors concours. Plusieurs sont employés sous contrat précaire de droit privé (CDD). 

Parallèlement, les syndicats demandent la mise en place d’un programme de concours de recrutement dans la fonction publique territoriale dès 2020. Il s’agit selon eux de mettre un terme au recours trop fréquent à des recrutements par CDD. "Tous ces éléments figurent déjà dans les protocoles de fin de conflit signés en 2010 et en 2015", insistait lundi Madeleine Taputu déléguée syndicale Te Aho Api au CHPF. 

Ces réunions de concertation entre les syndicats et les représentants de l’exécutif devraient déboucher au moins sur un programme de rencontres planifié jusqu’à fin octobre. Celui-ci devra permettre d’évoquer la faisabilité de l’évolution statutaire demandée par les grévistes. Mais les syndicats attendent également des engagements fermes à rapporter sur les piquets de grève pour mettre un terme aux débrayages. 

Les discussions étaient encore en cours à l’heure où nous mettions sous presse, lundi, sans projet concret de sortie de crise pour l’hôpital mais avec l’espoir d’y parvenir sous peu.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Lundi 2 Septembre 2019 à 17:43 | Lu 1197 fois