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N-Calédonie: Sébastien Lecornu appelle le FLNKS au dialogue


N-Calédonie: Sébastien Lecornu appelle le FLNKS au dialogue
Nouméa, France | AFP | vendredi 10/12/2020 - Le ministre des outre-mer a lancé vendredi un appel au dialogue aux indépendantistes de Nouvelle-Calédonie où les violences s'installent en raison de la vente d'une usine de nickel à laquelle ils s'opposent, lors d'une interview à la télé Calédonia.       

"Je suis à disposition pour discuter (en visioconférence) et si les responsables du FLNKS veulent venir jusqu’à Paris pour me rencontrer et pour organiser le tour de table, je les accueillerai", a-t-il déclaré.       

"S’ils estiment qu’il y a urgence à pouvoir en discuter au plus haut niveau et que l’État reprenne la main sur ce dossier, j’attends tout le monde, rue Oudinot (où se situe le ministère des outre-mer, ndlr) à Paris, pour engager le dialogue qui s’impose", a également indiqué Sébastien Lecornu.      

Il s'exprimait à l'issue d'une réunion à distance sur le nickel dans le cadre de discussions sur l'avenir politique de l'île, à laquelle ont participé les non indépendantistes mais que le FLNKS a décidé de boycotter compte tenu du dossier explosif de la reprise du l'usine de Vale.         

Adossée au riche gisement de Goro (sud), l'unité a été officiellement cédée mercredi à un consortium calédonien et international, avec le négociant en matières premières, Trafigura, auquel sont farouchement opposés les indépendantistes, appuyés par un syndicat et les autorités traditionnelles kanak.        

Depuis lundi, l'archipel est en proie aux violences qui ont culminé jeudi par une prise d'assaut du site industriel, repoussé par les gendarmes, qui a conduit à l'évacuation en urgence du personnel et à l'arrêt complet des installations.       

"Personne n'a à gagner aux violences, je les condamne avec la plus grande fermeté. Les 3.000 salariés (usine et sous-traitance) ne peuvent pas être la variable d'ajustement", a asséné M.Lecornu.      

Les indépendantistes soutenaient une offre de rachat concurrente, écartée par Vale, associant intérêts publics calédoniens et Korea Zinc, avant que ce dernier n'annonce lundi son retrait de la course.       

Le FLNKS et ses alliés ont accusé l'Etat d'avoir fait "de l'activisme diplomatique" pour que le groupe coréen se retire de cette affaire sensible.        

"Ces sont des accusations très graves. Jamais la France n'a fait pression, au contraire la France a demandé à un pays ami, la Corée du sud, de nous mettre en contact avec Korea Zinc. Korea Zinc n'a jamais donné suite", a assuré le ministre.         

Alors qu'à l'appel du loyaliste Harold Martin, ancien élu et signataire de l'accord de Nouméa (1998), des contre-barrages ont été dressés en début de semaine par des militants parfois armés, selon des vidéos mises en ligne, le ministre a mis en garde que "faire circuler des armes ou en détenir sur la voie publique, ce n'est pas la France",

Cette crise survient après le deuxième référendum sur l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie, le 4 octobre, remporté par les pro-français (53,3%). Un troisième scrutin doit avoir lieu d'ici 2022.

le Vendredi 11 Décembre 2020 à 05:42 | Lu 397 fois