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N-Calédonie: Pau-Langevin regrette la "politique de la chaise vide" de l'Union Calédonienne


NOUMÉA, 1 octobre 2014 (AFP) - La ministre des Outre-mer George Pau-Langevin a regretté la "politique de la chaise vide" de l'Union calédonienne (UC, indépendantiste), qui boycotte vendredi le comité des signataires de l'accord de Nouméa à Matignon.

Ce rendez-vous quasi annuel permet aux forces politiques calédoniennes indépendantistes et loyalistes de se retrouver avec l'Etat pour faire le point sur l'avancée de l'accord de Nouméa (1998). Celui-ci prévoit un processus de décolonisation via des transferts progressifs de compétences et la préparation du futur référendum d'autodétermination qui doit se tenir au plus tard en 2018.

Interrogée mardi par le journal Les Nouvelles Calédoniennes sur la portée d'un comité sans l'UC (poids lourds du FLNKS avec le Palika), la ministre a répondu "qu'on ne peut pas bloquer le processus par la politique de la chaise vide et dénier toute valeur à la parole des autres interlocuteurs".

"Il y a quand même les autres partis !", a-t-elle souligné, ajoutant que le gouvernement allait "donc discuter avec tous ceux qui voudront venir dialoguer avec nous".

"Et si l'on veut avancer et sortir de l'accord de Nouméa, il faut bien que les uns et les autres discutent. Or, il y a des choses concrètes sur lesquelles nous devons avancer. On ne peut pas rester en lévitation en attendant que le référendum se tienne par l'opération du Saint-Esprit !", a insisté Mme Pau-Langevin.

L'Union calédonienne a justifié son "boycott" inédit, mécontente des positions de l'Etat à propos de la délicate question du corps électoral. Le droit de vote au référendum fait l'objet de restrictions, notamment basées sur la durée de résidence. Or les textes font l'objet d'interprétations différentes de l'Etat, des indépendantistes et de la droite non-indépendantiste.

Une partie de cette dernière, le Rassemblement-UMP, avait dénoncé la "précipitation" de l'envoi d'une mission d'experts (Alain Christnacht et Jean-François Merle) et refusé de les rencontrer.

"Tout cela est un peu compliqué", a reconnu Mme Pau-Langevin, "mais on y arrivera". Pour elle, "si tout le monde n'est pas là (pour le Comité), on reparlera des conclusions de cette réunion avec ceux qui n'étaient pas là".

Outre le corps électoral, les transferts de compétences, la préparation de la fin de l'accord de Nouméa et la stratégie industrielle minière (nickel) sont inscrits à l'ordre du jour du comité des signataires.

sla/mat/DS

Rédigé par () le Mercredi 1 Octobre 2014 à 05:18 | Lu 504 fois