Tahiti Infos

Musée de Tahiti et des îles : 2 penu « disent merci » à la douane !


Les deux "penu" ont été remis officiellement par le service des Douanes de la Polynésie française, en présence du Haut-Commissaire, du vice président du Gouvernement local, du ministre de la culture, du directeur du service de la culture, ainsi que de la conservatrice du musée de Tahiti et des îles.
Les deux "penu" ont été remis officiellement par le service des Douanes de la Polynésie française, en présence du Haut-Commissaire, du vice président du Gouvernement local, du ministre de la culture, du directeur du service de la culture, ainsi que de la conservatrice du musée de Tahiti et des îles.
La date du jeudi 20 juin 2013 a été un moment marqué d’une « pierre » ou plutôt de « deux », dans l’histoire du Musée de Tahiti et ses îles, et pour tous les polynésiens. La direction des douanes vient de faire un don de deux anciens « penu » (pilon en basalte) « … qui auraient été taillés il y a deux siècles environ. » selon Tara Hicquily, chargé des collections du musée .

Rappelons que ces deux objets avaient été saisis le 14 juillet dernier par la brigade des douanes de l’aéroport de Tahiti-Faa’a lesquels venaient de repérer un amateur d’antiquités américain qui était sur le point de quitter le territoire en direction de Honolulu. Après la saisie des objets, le Service de la Culture et du Patrimoine a été contactée afin de les expertiser. Une description complète a été rédigée par l’archéologue Tamara Maric et confirmait bien l’authenticité de ces derniers.

En voici quelques extraits, tout d’abord concernant le premier pilon : « Ce pilon en basalte est du type de Maupiti, d’un poids de 1634 grammes, de facture soignée (polissage de l’objet, grandes dimensions du pilon). Sa surface couverte de petits et de dépôts de calcaire corallien peu épais, indique que l’objet a passé un certain temps dans la mer. Néanmoins, compte tenu du fait que le dépôt de corail est peu épais, et comparé aux autres objets trouvés lors de fouilles subaquatiques (parfois recouverts d’une épaisse couche de corail), et que l’objet ne présente pas d’érosion, son séjour dans l’eau n’a pas dû être très long (quelques années maximum ?). On voit que l’ensemble de la pièce a été soigneusement poli, mais on ne peut déterminer la couleur ou le grain du basalte. »

Pour le second, originaire de Maupiti, il est « en basalte d’un poids de 1474 grammes et est également de facture soignée, et en relatif bon état, excepté un éclat d’enlèvement et une abrasion sommitale. Toute la surface de l’objet a été polie. L’objet présente des patines de couleurs différentes : la surface du corps est couverte d’une terre très noire, d’origine probablement charbonneuse, tandis que la base a été partiellement nettoyée ; une étiquette y a té collée, l’écriture est effacée mais on peut encore y lire la lettre « A ». La tête du pilon a été en partie nettoyée ou essuyée, mais pas à grandes eaux, puisqu’elle présente encore un dépôt de terre brune, qui s’étale sous le doigt ? Sur l’ensemble du pilon, on voit des traces de petites rainures superficielles ayant attaqué la surface….. »

L’exportation d’objets anciens est interdite et règlementée par l’arrêté n°97 AA du 10 janvier 1962. Les conclusions de l’expertise scientifique ont donc confirmé, comme l’explique le communiqué de presse émanant de la Direction Régionale des Douanes et Droits Indirects de Polynésie Française, « Les deux penu en basalte sont des œuvres authentiques, de factures pré-européenne, créés par des artisans polynésiens des îles de la Société. Leur finition soignée et leur datation en font des objets d’une valeur culturelle inestimable. Compte tenu de leur caractère préhistorique, fabriqués au 18ème siècle durant la période pré-européenne, il est interdit de les exporter sans autorisation. »

Tara Hicquily, responsable des collection du musée expliquant les origines et les dates de conception des deux "penu".
Tara Hicquily, responsable des collection du musée expliquant les origines et les dates de conception des deux "penu".
Une première expérience pour les douaniers locaux

Jusque-là, on ne connaissait que l’aspect fiscal de la Douane. Le côté « protecteur » des produits made in fenua ou du fenua tout court, l’est beaucoup moins, encore moins dans le domaine culturel. En métropole, cela se fait régulièrement et depuis quelques années déjà. Autant dire que cette première infraction constatée en matière d’exportation illicite d’objet du patrimoine polynésien, « a le mérite d’être souligné et surtout félicité. » tenait à ajouter un spécialiste de la culture. Pour les douaniers, la collaboration du bureau « Archéologie » du service de la culture et du patrimoine fut indispensable pour permettre de réaliser la saisie en règle, appuyé des textes règlementaires. Jusqu’à aujourd’hui, la source détentrice de ces « penu » n’est pas encore connue, « … mais cela ne saurait tarder ! » affirmait les douaniers.

Les deux « penu » viennent donc de trouver « la paix » au sein du musée du Tahiti et de ses îles. Une belle et grande vitrine leur a été spécialement réservée, située juste en face de la porte d’entrée de la grande salle du musée. La cérémonie de remise officielle s’était déroulée en présence du Haut-commissaire Jean-Pierre Laflaquière, du vice-président du gouvernement Niuhau Laurey, du ministre de la culture Geffry Salmon, du chef de service de la culture Teddy Tehei et de Théano Jaillet, conservatrice et directrice du musée.

TP

Te tā'ere mā'ohi : fa'atata roa o na penu e piti i te fa'areva hia i Vaihī

A tahi matahiti i teienei, 'ua tāpe'a hia mai i te hō'ē ta'ata marite o tei huna 'e piti penu i roto i tā na mau tauiha'a. Te ineine ra 'oia i te reva atu i Honolulu, i 'ite hia atu ra teie na penu. A hani 'aita, 'o rāua ato'a i te mea fa'areva hia. 'Aua'e māoti te mau mūto'i 'ōti'a i onoono, i roa'a hia mai ai teie mau faufa'a tupuna. Hou ra teie 'ohipa e 'ū'ana roa atu ai, 'ua ani hia i te piha 'ihi fenua nō te te pū 'ohipa o te tā'ere mā'ohi, 'ia rave mai i tetahi mau mā'imira'a hōhonu. Te fā : 'ia ite hia nō hea mai teie mau penu, nō 'āhea ato'a rāua i te taraira'a hia, tae noa ato'a atu i tō rāua faīto matahiti. Na Tamara Maric i rave i taua 'ohipa ra. A tau mahana i muri iho, 'ua fa'atae 'oia i tā na mau pū'ohura'a. I reira i te 'itera'a hia ē, hō'ē nō Tahiti 'e tetahi nō Maupiti.

Ia au i te ture nūmera 977 AA nō te 10 nō tēnuare matahiti 1962 ra, te nā'o ra teie ture :" Mea 'ōpani 'eta'eta roa hia i te tapīho'o i te mau tao'a tupuna o tei hamani rima hia, a ore ra te vai ra i te mau tāpa'o huru rau o tei au i te tuatāpapa hia (...) 'Eita teie mau tauiha'a e nehenehe e 'āfa'i hia i rāpae mai te peu 'aita te peretiteni o te hau fenua i hōro'a i tā na parau fa'ati'ara'a, aore ra a te piha o te tōmite hi'opo'a o te mau vāhi 'e te mau marae o te fenua nei." Tei roto teie 'aiara'a penu i te 'ahe'e mātāmua. Te aura'a, 'e fa'aūtu'a hia teie rātere.

A tahi nei te mau mūto'i 'ōti'a a topa ai i ni'a i teie huru fa'anahora'a. I Farani, mea pinepine. Tē ha'amauruuru nei teie mau ti'a i te piha 'ihi fenua nō te pū 'ohipa o te tā'ere mā'ohi. 'Aua'e maōti rātou ato'a i nehenehe ai te pū mūto'i 'ōti'a e tāpe'a i teie mau penu, na roto i te arata'ira'a a te ture. Te tahi, tā fa'aro'o noa hia i tō rātou parau nō te mau pāherura'a, 'eiāha ra nō te pārurura'a i tā tātou mau faufa'a tupuna. "Teie ato'a hō'ē o tā mātou 'ohipa. 'E 'ere mātou e mau ta'ata o te pāheru noa ra i te tauiha'a, 'aita roa atu. Mea faufa'a nō mātou mai te peu e ha'ataupūpū mātou i teie ato'a huru 'ohipa 'ino !" o tā Robert Jacquet, mūto'i hi'opo'a mātāmua, i parau mai.

'Ua oti ato'a ïa 'ohipa, e fa'a'ea mai ā teie na mau penu iō tātou, iō rātou, i tō rāua fenua 'ai'a. 'Ua tupu i tō rāua 'ōro'a fa'aō i teie mahana maha nei, i te pae po'ipo'i. Ti'a roa mai o Jean Pierre Laflaquière tāne, te tōmitera teitei, na reira o Nuihau Laurey, te mono peretiteni o te hau fenua, o Geffrey Salmon, te fa'atere hau o te tā'ere mā'ohi, o Teddy Tehei, te upo'o fa'atere o te pū 'ohipa o te tā'ere mā'ohi, 'e o Théano Jaillet, te ti'a fa'atere o te Fare Manaha. 'Ua fa'ari'i hia mai i na penu to'opiti 'e 'ua tu'u roa hia atu rāua i roto i te hō'ē 'āfata hi'o nahonaho maita'i 'e te āteatea ato'a.

TP
Musée de Tahiti et des îles : 2 penu « disent merci » à la douane !

Rédigé par TP le Jeudi 20 Juin 2013 à 15:23 | Lu 1637 fois