Mamoudzou, France | AFP | mercredi 24/06/2020 - À coups de klaxon répétés, une dizaine de scooters et une quinzaine de voitures habillées d’affiches à dominante rouge et bleue défilent dans le quartier de Mgombani à Mamoudzou: la campagne des municipales bat son plein à Mayotte malgré l'épidémie de Covid-19.
Des haut-parleurs, protégés de la forte pluie par des bâches en plastique, lancent un message préenregistré : "Ambdil est l’homme de la situation, c’est le meilleur pour diriger la ville de Mamoudzou!". Ce cortège, baptisé "Caravane de l’alternance", appartient à la liste "Réussir Ensemble" conduite par Ambdilwahedou Soumaïla (LR) dans la commune chef-lieu de Mayotte (71.437 habitants).
Arrivée en tête au premier tour avec 19,40% des voix, elle a fusionné avec deux autres listes pour récupérer l’hôtel de ville.
Même si le virus circule encore activement à Mayotte, l'épidémie semble marquer le pas, et le gouvernement a décidé de maintenir le second tour au 28 juin, comme le réclamaient les élus, contrairement à la Guyane, où le scrutin est reporté.
Pour le second tour, la pandémie de Covid-19 a bouleversé les habitudes dans l'île mahoraise. Les grands rassemblements de plusieurs heures dans lesquels les candidats détaillent leur programme, collectionnent les embrassades et entassent les colliers de fleurs au cou sont interdits.
Et pour la liste "Réussir Ensemble à Mamoudzou", la caravane est une bonne alternative. "Le cortège de véhicules roulant au pas sans s'arrêter est une bonne manière de faire passer nos axes prioritaires que sont l’éducation, l’emploi et la sécurité", indique Zaïtouni Ali, la responsable de la communication de la liste.
Mais cette méthode est décriée par les deux autres listes en lice pour le second tour, en raison des embouteillages et de la pollution qu'elles provoque, selon elles.
Pour être au plus près de la population, le porte-à-porte reste la méthode privilégiée par l’équipe de campagne de "Mamoudzou C’est Nous", qui dimanche a parcouru le village de Kaweni.
Avec une grosse sono ambulante, une trentaine de militants munis d’un masque et de tee-shirts orange abordent les passants et toquent aux portes. Quand celles-ci s’ouvrent, la conversation s’engage. Et les militants de cette liste menée par El Yassir Manroufou (Mouvement pour le développement de Mayotte, centre) sortent leurs bouteilles de gels hydroalcooliques pour en asperger les mains de leurs interlocuteurs.
"En manque de meeting"
Ils distribuent aussi la profession de foi et un stylo. "Nous essayons de respecter les distances sociales. On ne rentre jamais chez les gens et on se déplace en petits groupes", explique Rija Clockers, le chargé de communication.
Toutes ces opérations dans la rue sont mises en ligne sur les pages Facebook des listes engagées. C’est le réseau social le plus suivi à Mayotte, car même si seulement 17% disposent d’un accès à Internet haut débit, 91% des foyers mahorais disposent d’un téléphone portable. La liste "Le Rassemblement En Marche" du maire sortant Mohamed Majani (LREM) a fait de Facebook un de ses supports de communication privilégiée.
Dans un local d’une douzaine de mètres carrés, Hélène Pollozec, la responsable de la communication de la liste et Sidi Nadjayedine, adjoint chargé de la politique de la ville, donnent leurs directives à Myster Mariox, un jeune réalisateur de clips autodidacte. "Nous avons décidé de mettre l’accent sur le numérique pour éviter de réunir beaucoup de monde en un seul point. Chaque jour, nous mettons en ligne une thématique différente", explique Hélène Pollozec.
Des discours de la tête de liste, interviews de colistiers ou d'acteurs associatifs sont également disponibles. Pas de direct en revanche, contrairement à "Mamoudzou C’est Nous". "Pour retenir l’attention, il faut des vidéos courtes. Mais les électeurs sont en manque des meetings où ils peuvent discuter longuement avec les candidats. Les Live Facebook permettent de retrouver un peu cela", souligne Rija Clockers.
Malgré l'épidémie, la campagne municipale tient en haleine les citoyens, qui suivent avec attention les interventions télévisées ou radiophoniques des candidats. Au premier tour, Mamoudzou avait enregistré 60% de participation sur 15.000 inscrits, le plus faible taux de Mayotte mais supérieur au taux national (44,6%).
Des haut-parleurs, protégés de la forte pluie par des bâches en plastique, lancent un message préenregistré : "Ambdil est l’homme de la situation, c’est le meilleur pour diriger la ville de Mamoudzou!". Ce cortège, baptisé "Caravane de l’alternance", appartient à la liste "Réussir Ensemble" conduite par Ambdilwahedou Soumaïla (LR) dans la commune chef-lieu de Mayotte (71.437 habitants).
Arrivée en tête au premier tour avec 19,40% des voix, elle a fusionné avec deux autres listes pour récupérer l’hôtel de ville.
Même si le virus circule encore activement à Mayotte, l'épidémie semble marquer le pas, et le gouvernement a décidé de maintenir le second tour au 28 juin, comme le réclamaient les élus, contrairement à la Guyane, où le scrutin est reporté.
Pour le second tour, la pandémie de Covid-19 a bouleversé les habitudes dans l'île mahoraise. Les grands rassemblements de plusieurs heures dans lesquels les candidats détaillent leur programme, collectionnent les embrassades et entassent les colliers de fleurs au cou sont interdits.
Et pour la liste "Réussir Ensemble à Mamoudzou", la caravane est une bonne alternative. "Le cortège de véhicules roulant au pas sans s'arrêter est une bonne manière de faire passer nos axes prioritaires que sont l’éducation, l’emploi et la sécurité", indique Zaïtouni Ali, la responsable de la communication de la liste.
Mais cette méthode est décriée par les deux autres listes en lice pour le second tour, en raison des embouteillages et de la pollution qu'elles provoque, selon elles.
Pour être au plus près de la population, le porte-à-porte reste la méthode privilégiée par l’équipe de campagne de "Mamoudzou C’est Nous", qui dimanche a parcouru le village de Kaweni.
Avec une grosse sono ambulante, une trentaine de militants munis d’un masque et de tee-shirts orange abordent les passants et toquent aux portes. Quand celles-ci s’ouvrent, la conversation s’engage. Et les militants de cette liste menée par El Yassir Manroufou (Mouvement pour le développement de Mayotte, centre) sortent leurs bouteilles de gels hydroalcooliques pour en asperger les mains de leurs interlocuteurs.
"En manque de meeting"
Ils distribuent aussi la profession de foi et un stylo. "Nous essayons de respecter les distances sociales. On ne rentre jamais chez les gens et on se déplace en petits groupes", explique Rija Clockers, le chargé de communication.
Toutes ces opérations dans la rue sont mises en ligne sur les pages Facebook des listes engagées. C’est le réseau social le plus suivi à Mayotte, car même si seulement 17% disposent d’un accès à Internet haut débit, 91% des foyers mahorais disposent d’un téléphone portable. La liste "Le Rassemblement En Marche" du maire sortant Mohamed Majani (LREM) a fait de Facebook un de ses supports de communication privilégiée.
Dans un local d’une douzaine de mètres carrés, Hélène Pollozec, la responsable de la communication de la liste et Sidi Nadjayedine, adjoint chargé de la politique de la ville, donnent leurs directives à Myster Mariox, un jeune réalisateur de clips autodidacte. "Nous avons décidé de mettre l’accent sur le numérique pour éviter de réunir beaucoup de monde en un seul point. Chaque jour, nous mettons en ligne une thématique différente", explique Hélène Pollozec.
Des discours de la tête de liste, interviews de colistiers ou d'acteurs associatifs sont également disponibles. Pas de direct en revanche, contrairement à "Mamoudzou C’est Nous". "Pour retenir l’attention, il faut des vidéos courtes. Mais les électeurs sont en manque des meetings où ils peuvent discuter longuement avec les candidats. Les Live Facebook permettent de retrouver un peu cela", souligne Rija Clockers.
Malgré l'épidémie, la campagne municipale tient en haleine les citoyens, qui suivent avec attention les interventions télévisées ou radiophoniques des candidats. Au premier tour, Mamoudzou avait enregistré 60% de participation sur 15.000 inscrits, le plus faible taux de Mayotte mais supérieur au taux national (44,6%).