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Municipales: à 82 ans, le maire de Nouméa renonce à briguer un 6e mandat


Jean Lèques en compagnie de Victorin Lurel
Jean Lèques en compagnie de Victorin Lurel
PARIS, 22 novembre 2013 (AFP) - Le maire de Nouméa, Jean Lèques (UMP), a annoncé vendredi qu'il renonçait à briguer un sixième mandat à la tête de la capitale calédonienne où la guerre de succession a commencé au sein de l'UMP locale.

Figure emblématique de la vie politique, Jean Lèques, que tous ses administrés appellent "fifils", a été élu pour la première fois en janvier 1986, puis a été réélu sans discontinuer jusqu'en 2008.

Ce gaulliste convaincu et catholique fervent avait assuré un interim entre novembre 1985 et janvier 1986, à la suite du décès de son précécesseur, Roger Laroque.

Agé de 82 ans, Jean Lèques, ancien notaire, a part ailleurs siégé sans interruption, de 1967 à 2009, à l'Assemblée territoriale puis au Congrès de la Nouvelle-Calédonie.

Signataire de l'accord de Nouméa (1998), il a aussi présidé de 1999 à 2001 le premier gouvernement de cet accord, qui organise sur 20 ans la décolonisation progressive de l'île.

"J'ai beaucoup réfléchi avec les membres de ma famille et mes proches. J'ai pris en compte de nombreux paramètres, dont mon âge", a-t-il déclaré, en annonçant vendredi à la presse son retrait. M. Lèques entend cependant continuer à participer aux discussions sur "l'avenir institutionnel" de l'île.

Son intégrité, sa proximité avec la population ainsi que de nombreux travaux d'équipements et d'embellissements de la ville lui valent une image plutôt positive dans l'opinion.

Ses détracteurs lui reprochent toutefois "le bétonnage" de Nouméa, les retards en matière de transports et d'assainissement ainsi que l'insuffisante mixité des quartiers.

Le renoncement de Jean Lèques était attendu car son parti, le Rassemblement-UMP, avait annoncé la semaine dernière l'investiture de Jean-Claude Briault, 4e adjoint au maire.

Gaël Yanno, ancien député et premier adjoint, a lui aussi annoncé sa candidature. Après avoir claqué la porte du R-UMP, il a créé un groupe municipal dissident et fondé le Mouvement populaire calédonien (MPC), avec le soutien de Jean-François Copé, président de l'UMP.

Jeudi à Paris, la Commission nationale d'investiture de l'UMP, où copéistes et fillonistes se sont opposés, n'a pas tranché entre les deux hommes.

La Commission a décidé de faire réaliser un sondage à Nouméa et d'accorder l'investiture au prétendant arrivé en tête. De son côté, M. Lèques, se disant "beaucoup affecté par les dissenssions", n'a vendredi pas exprimé sa préférence.

Historiquement à droite, Nouméa sera le théâtre en mars d'une vive bataille. Députée UDI et élue municipale, Sonia Lagarde sera également sur les rangs.

Rédigé par () le Vendredi 22 Novembre 2013 à 05:36 | Lu 681 fois