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Municipales 2014 : les plus et les moins des trois formations politiques polynésiennes


Même si les élections municipales sont souvent présentées comme déconnectées des enjeux politiques des partis, après chaque scrutin, ces mêmes partis font les comptes pour se situer sur l’échiquier local. Nous avons fait le même travail pour les trois partis actuellement représentés au sein de l’assemblée territoriale.

ORANGE : Une éclatante reconquête, mais quelques revers. En dépit d’une reconquête flamboyante à Pirae qui rentre dans le giron du parti orange et un joli succès personnel pour le très discret ministre des ressources marines Tearii Alpha qui écrase la maire sortante Tavini à Mataiea, le parti majoritaire du gouvernement polynésien accuse également de cuisantes défaites.

Premièrement, les jeunes élus orange n’ont pas convaincu l’électorat de proximité de certaines municipalités, particulièrement lorsque des élus locaux Tahoeraa, bien implantés, ont vu débarquer ces jeunes candidats investis officiellement par la direction du parti, ce qui était une nouveauté pour le parti au fe’i. Ainsi, Nicole Sanquer à Mahina et Marcel Tuihani à Paea ne font pas mieux que de terminer en 3e position. Il sera important de suivre, dans le temps, comment ces scissions au sein du parti orange, se cicatriseront… ou pas.

Défaite cuisante aussi pour le député Jonas Tahuaitu à Papeari battu sévèrement par l’inattendu Jean Sangue, dit Totara. Ce qui promet d’ailleurs un 3e tour curieux pour l’élection du maire de Teva i Uta entre Tearii Alpha et Jean Sangue. A l’exact opposé, à l’Est, c’est l’inverse qui se produit. Henri Flohr bien que réélu confortablement au premier tour à Papenoo devrait céder son siège de tavana de la commune Hitiaa O Te Ra à un Tavini en raison de l’avance numérique acquise des conseillers municipaux indépendantistes à Hitiaa chez Jacqui Drollet et à Tiarei avec Dauphin Domingo.

A Papeete, Michel Buillard peut s’enorgueillir d’une victoire plutôt confortable après le second tour, mais la progression de l’électorat en faveur de l’UPLD n’a échappé à personne.

Dans les îles, aux Gambier Monique Richeton cède son fauteuil de tavana qu’elle occupait depuis près de 14 ans. A Maupiti, le maire sortant, Tahoeraa, Tarano Yee-On sauve sa place dans le conseil municipal, seulement après avoir fusionné la liste sur laquelle il figurait, entre les deux tours, avec celle du gagnant des urnes, Woullingson Raufauore.


BLEU : Beaux exploits et lots de consolation pour les bleus. Les listes investies par le parti souverainiste Tavini Huira’atira se contentent d’une représentation symbolique dans les conseils municipaux des communes tahitiennes, à de rares mais importantes exceptions.

A Tahiti, compte tenu du mode de scrutin de liste à la représentation proportionnelle, avec prime majoritaire pour la liste arrivée en tête, les bleus réalisent un petit résultat. Les candidats investis par le Tavini Huira’atira siègeront sans grande influence sur le devenir de leur commune : un élu municipal sur 33 à Pirae, 2 sur 29 à Arue, 2 sur 35 à Punaauia, 5 sur 33 à Paea, 2 sur 33 à Papara, 2 sur 15 à Mataiea et aucun à Papeari, ni à Mahina. A Papeete Tauhiti Nena enregistre un résultat historique qui lui permet d’obtenir une représentation minoritaire de 7 sur sièges sur les 35 du conseil municipal de la ville.

A Moorea, le maire sortant Raymond Van Bastolaer (UPLD) fait les frais d’une alliance contraire qui le pousse hors du conseil municipal de la commune associée de Haapiti. Il n’a aucune chance d’être réélu.

Le fief historique de Faa’a demeure une place imprenable fermement tenue depuis 1983 par le leader indépendantiste Oscar Temaru qui fait main basse sur 30 sièges des 35 de la commune.

La surprise devrait venir du troisième tour des municipales à Hitia’a o te ra avec l’élection de Dauphin Domingo. Vainqueur à Tiarei, dès le premier tour du scrutin, l’élu est actuellement proche de l’UPLD mais ne l’a pas toujours été. Son élection à la tête de la commune du soleil levant se fera avec le soutien des 16 élus UPLD qui siègent dorénavant en majorité parmi les 29 du conseil municipal de la grande commune de la côte Est.


JAUNE : Les maires sortants ATP campent sur leurs positions. Pas de grand bouleversement pour le parti A Ti’a Porinetia qui conserve sans grande difficulté les mairies où ses membres étaient élus tavana.

C’est le cas à Arue avec Philip Schyle qui n’avait raté une réélection au premier tour que de 23 voix et qui s’impose au second tour avec 1251 voix d’avance sur Teura Iriti, la candidate orange arrivée en seconde position.

Dans la commune associée de Nunue à Bora Bora, le maire sortant, arrive en tête avec 56,02% des suffrages. La liste de Gaston Tong Sang obtient ainsi 13 des 15 sièges. Dans les deux autres communes associées de Bora Bora, la liste Bora Bota To Tatou Ai'a (de Gaston Tong Sang) obtient 4 des 5 sièges à Anau et deux des huit sièges à Faanui.

Au total, les listes Bora Bora To Tatou Ai'a obtiennent dans les trois communes associées un total de 19 sièges sur les 29 du conseil municipal de Bora Bora. Ce qui laisse supposer que Gaston Tong Sang pourra conserver sans problème son siège de maire de la perle de la Polynésie française.

Dans les îles, à Uturoa (sur l’île de Raiatea), Sylviane Terooatea a été réélue très facilement avec 57,03% des voix, le parti jaune gagne la mairie des Gambier avec Vai Gooding contre la candidate orange Monique Richeton. A Hakahau, commune associée de Ua Pou, Joseph Kaiha a été réélu. Mais la grande victoire symbolique d’A Ti’a Porinetia, et à l’arrachée, est certainement celle de la commune de Punaauia qui a été le point chaud de ces municipales 2014 à Tahiti, très disputé entre Tahoeraa et ATP.

Rédigé par ML et JPV le Lundi 31 Mars 2014 à 16:44 | Lu 2277 fois
           



Commentaires

1.Posté par emere cunning le 31/03/2014 20:58 | Alerter
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Contrairement à Teari Alpha maintenant bien connu et qui a fait ses preuves, il est normal que tous les jeunes candidats du Taho'eraa ne gagnent pas du premier coup alors qu'ils sont totalement inconnus, entrent tout juste en politique face à des maires installés de longue date et qui ont eu tout le loisir de servir leur population.
Plus étonnant qu'il n'y ait pas eu de vague bleue alors que le Tavini, fort de sa "victoire" à l'ONU, s'est concentré sur un seul candidat par commune en plus de faire des promesses totalement démagogiques à la population.
Quant à ATP, il n'a échappé à personne qu'il avait son candidat jaune en la personne de Tevaro, ministré à tous les râteliers et qui s'est débiné sans consulter ses équipes dans son seul intérêt. Difficile dans ces conditions de leur redorer le blason avec la victoire de Rony Tumahai (sans étiquette) après tout ce que Tevaro a pu déblatérer sur son compte en plus de lui piquer la tête du groupe et l'étiquette. Il en a fait autant avec Sandras, co-fondateur d'ATP mais qu'il avait viré sans scrupules. Pour lui refaire des mamours just on time, par calcul.

2.Posté par punaauia tou oire je t''''''''''''''''aime le 31/03/2014 22:59 | Alerter
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Heuuu sauf erreur la liste ATP et son leader ont été battus au 1er tour à Punaauia, c'est la liste TE HOTU RAU de Rony Tumahai qui a été élue, ensuite qu'au 3ème tour Rony rejoigne "vraiment" ATP oui mais c'est bien HOTU RAU qui a gagné et ATP qui a perdu à punaauia

3.Posté par lou le 31/03/2014 23:49 | Alerter
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"...la grande victoire symbolique d’A Ti’a Porinetia, et à l’arrachée, est certainement celle de la commune de Punaauia "
Vous voulez dire "grande défaite du président de A Tia Porinetia", battu à plates coutures au premier tour par le maire sortant qu'il s'était permis d'exclure de son parti.