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Mort de George Floyd: parole à la défense, Chauvin refuse de témoigner


Mort de George Floyd: parole à la défense, Chauvin refuse de témoigner
Minneapolis, Etats-Unis | AFP | vendredi 16/04/2021 - La troisième et dernière semaine des débats au procès de Derek Chauvin, jugé à Minneapolis pour le meurtre de George Floyd, a été consacrée à l'exposé de la défense du policier blanc qui a choisi de ne pas témoigner.

L'avocat de l'ex-agent, Eric Nelson, a tenté de convaincre le jury que la mort du quadragénaire afro-américain était due à une overdose de drogues consommées le jour de son arrestation, le 25 mai 2020, et qui avaient aggravé son état de santé fragilisé par des problèmes cardiaques.

Derek Chauvin, l'accusé silencieux 

"J'invoque aujourd'hui mon droit au 5e amendement", a déclaré jeudi Derek Chauvin, en référence au droit de tout accusé aux Etats-Unis de ne pas apporter de témoignage susceptible de l'incriminer.

"C'est votre décision de ne pas témoigner?", lui a demandé le juge Peter Cahill. "Oui votre honneur", a-t-il répondu.  

C'était la première fois que l'ex-policier s'exprimait depuis le début des débats contradictoires, le 29 mars.

Un autre témoin, présenté par l'accusation, avait déjà invoqué son droit au silence la semaine dernière. 

Morries Hall, qui était avec George Floyd au moment de son arrestation, a ainsi estimé qu'il aurait pu être l'objet de poursuites si la thèse de l'overdose était finalement retenue. Il est soupçonné d'avoir longtemps été celui qui fournissait des stupéfiants à George Floyd.

Barry Brodd, l'expert-policier

Face à un homme d'1,92 m et de 101 kg visiblement sous l'emprise de stupéfiants et qui se débattait, les policiers ont dû recourir à la force pour le mettre à terre. Mais celle-ci était "justifiée" et pas "mortelle", a assuré mardi ce spécialiste des procédures d'arrestation.

"Toute personne qui résiste, menottée ou pas, doit être mise au sol" sur le ventre pour que les policiers soient en "position de contrôle" en utilisant leur poids pour bloquer le suspect, a-t-il dit. 

Cette technique d'immobilisation ne constitue pas selon lui un usage de la force.

Derek Chauvin a également tordu les mains de George Floyd pour obtenir une "obéissance par la douleur" mais cette procédure est autorisée, selon lui. "Les policiers n'ont pas à se battre à la loyale" en matière d'usage de la force, a expliqué cet ancien instructeur de la police.  

David Fowler, l'expert médical 

L'ancien médecin légiste en chef de l'Etat du Maryland a expliqué mercredi que George Floyd était mort d'un arrêt cardiaque et non par asphyxie, comme l'assure l'accusation.

Pour lui, le cœur s'est arrêté en raison de problèmes de santé préalables, notamment d'une hypertension qui avait fait grossir le cœur du quadragénaire, et de problèmes aux artères.

Il a pourtant admis la thèse de l'accusation selon laquelle les policiers avaient fait preuve de négligence en n'apportant pas les soins de premiers secours à George Floyd alors qu'ils ne trouvaient plus son pouls.

Le Dr Fowler a également affirmé que l'inhalation de gaz d'échappement pendant qu'il était allongé au sol sur le ventre a "ajouté de l'adrénaline à ce mélange et empiré les choses". 

Déjà arrêté par Scott Creighton

Policier à la retraite, Scott Creighton a raconté lundi qu'il avait interpellé George Floyd en mai 2019, un an avant le drame, tandis qu'il était passager d'une voiture. 

Un bref extrait de la vidéo enregistrée par sa caméra piéton a montré George Floyd manifestement agité, mais qui obéit finalement aux ordres des policiers et sort de la voiture sans opposer de résistance.

"Il n'arrêtait pas de se tourner vers le siège conducteur alors que je lui ordonnais de me montrer ses mains", a expliqué Scott Creighton.

Le juge Peter Cahill a indiqué avoir accepté d'entendre ce témoignage "dans le but limité de montrer les effets que l'ingestion d'opiacés peut avoir ou pas sur le bien-être physique de George Floyd". 

le Vendredi 16 Avril 2021 à 06:30 | Lu 371 fois