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Mobilisation à travers la France contre les nuisances aériennes


Crédit FRED DUFOUR / AFP
Crédit FRED DUFOUR / AFP
Paris, France | AFP | mercredi 13/03/2024 - Des militants écologistes et des associations de riverains se mobilisent mercredi dans plusieurs régions françaises contre les nuisances du trafic aérien, appelant à le plafonner au moment où celui-ci est en train de dépasser ses niveaux d'avant-crise du Covid.

Dénonçant "l'impact grandissant de l'aviation sur le climat, responsable de plus de 15% de l'impact climatique de la France" et s'alarmant d'une croissance du trafic qui affecte "directement et gravement la santé des populations survolées", la coalition "Rester sur terre" et l'Union française contre les nuisances des aéronefs (UFCNA) ont donné rendez-vous dans une vingtaine de lieux, notamment à proximité de plateformes aéroportuaires.

Il s'agit de "montrer que la croissance du trafic aérien est insoutenable, qu'elle n'est ni bonne pour la santé, ni pour le climat. 

La seule solution, c'est le plafonnement du trafic", a déclaré Charlène Fleury, coordinatrice de Rester sur terre.

A l'ouest de Paris, un rassemblement pour le plafonnement du trafic aérien sur les aérodromes des Yvelines est prévu à 18H00 devant la préfecture à Versailles, selon une source policière qui précise que 200 personnes sont attendues.

Il vise à demander "la réduction du trafic et des nuisances liées, notamment la pollution atmosphérique et sonore", a expliqué Kevin Lind, militant de Greenpeace contacté mercredi midi par l'AFP.

Contre les nuisances du trafic aérien à Paris-Orly, deux associations ont organisé mercredi matin un rassemblement à Athis-Mons (Essonne) à quelques mètres de l'aéroport. "Santé, climat, plafonnons le trafic aérien", a demandé une banderole déployée sur place, visible sur une photographie où apparaissent une dizaine d'élus, et publiée sur X par l'une des associations. 

Pétition 

Le mouvement a été galvanisé par la décision du gouvernement néerlandais de réduire le nombre de vols annuels de 500.000 à 440.000 à l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol, afin de lutter contre les nuisances sonores. Mais le projet, contesté, a été ensuite suspendu.

Après avoir été amputé de jusqu'à 70% pendant la pandémie, le trafic aérien est revenu en 2023 à plus de 90% de son niveau de 2019, et devrait le dépasser cette année, selon l'Union des aéroports français (UAF).

Le secteur aérien, qui s'est engagé à se décarboner avant 2050, "a pleinement conscience du fait que le bruit est un problème sérieux pour les riverains", a affirmé mercredi le président de l'UAF, Thomas Juin, en mettant néanmoins en garde contre des "conséquences redoutables" d'une réduction indiscriminée des vols sur l'emploi et l'activité.

"Le bruit et la perception du bruit sont d'autant plus mal vécues depuis la crise sanitaire" et la reprise qui a suivi l'effondrement du trafic, a aussi remarqué lors d'une conférence de presse M. Juin, qui a aussi défendu les progrès de l'industrie pour produire des aéronefs actuels plus silencieux que leurs prédécesseurs. 

Il a soutenu les procédures d'"approche équilibrée qui commencent à être mises en place sur un certain nombre de plateformes" par les préfectures, afin de minimiser les nuisances au maximum, comme faire payer davantage de redevances aux avions les plus bruyants voire les interdire sur certaines plages horaires.

L'Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires (Acnusa) a de son côté pointé du doigt mercredi des programmes de vols trop importants par rapport à "la capacité du ciel européen", notamment le contrôle aérien, ce qui se traduit par une accumulation des retards et in fine des violations de couvre-feux.

"Il importe de revenir à une programmation des vols réellement soutenable en Europe", a ajouté cette autorité indépendante. Elle avait déjà mis en garde en 2023 contre un "climat de tension assez fort" autour de certains aéroports français provoqué par des dépassements d'horaires de fermeture nocturnes de la part de compagnies, en particulier des "low-cost".

Les associations fédérées par l'UFCNA et Rester sur terre, dont une pétition a déjà rassemblé près de 18.000 signatures, se sont donné rendez-vous vendredi en fin de matinée devant le ministère des Transports à Paris où ils doivent être reçus.

le Mercredi 13 Mars 2024 à 07:00 | Lu 581 fois