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Mission végétalisation au motu Nono


Donner "un coup de pouce" à la nature et sensibiliser les élèves, c’est l’objectif de Moevai Roche, référent développement durable du collège (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel/Louis Balsan).
Donner "un coup de pouce" à la nature et sensibiliser les élèves, c’est l’objectif de Moevai Roche, référent développement durable du collège (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel/Louis Balsan).
Tahiti, le 30 avril 2024 - Les éco-délégués du collège de Taravao lancent un appel aux dons de plantes dans le cadre d’un projet de réintroduction de six espèces primaires sur le motu de Afaahiti, dévasté par la houle en février.
 
Début février, la houle générée par la dépression Nat a balayé la quasi-totalité de la végétation du motu Nono de Afaahiti, suscitant une vive émotion à la Presqu’île. En s’appuyant sur les conseils des associations Tama no te Tairoto, SOP Manu et Te Mana o te Moana, les éco-délégués de 4e et 3e du collège de Taravao lancent un projet de restauration en partenariat avec la commune de Taiarapu-Est, qui avait déjà accompagné des riverains et bénévoles lors d’une première intervention.
 

Des espèces ciblées


À son tour, l’établissement mettra l’accent sur la notion de succession écologique. “Il faut commencer par les espèces pionnières, qui vont pousser avec un minimum de conditions pour commencer à préparer le sol avec les feuilles décomposées et les déjections des oiseaux. À partir de là, on pourra accueillir une deuxième vague de plantes, qui ont des besoins plus spécifiques”, explique Moevai Roche, professeur de Sciences de la vie et de la Terre (SVT) et référent développement durable du collège.
 
Après un premier état des lieux réalisé par l’équipe encadrante, un appel aux dons est lancé pour collecter des plantules issues des six espèces prioritaires : le kahāia, l’ipomoea, le tāhinu, le miki miki, le ‘o‘uru et le naupata. “On peut les faire grandir chez soi ou les déposer au collège, qui dispose de sa propre pépinière. L’idée, c’est que chacun puisse contribuer comme il le souhaite à ce projet. Certains disent qu’il faut laisser faire la nature : on va juste lui donner un coup de pouce, et elle fera le reste”, précise l’enseignant. La nécessité de maintenir l’absence de rat est aussi mise en avant pour favoriser la nidification des oiseaux, une fois la forêt primaire restaurée.
 

Rendez-vous en octobre


L’introduction des plants sur le motu est prévu pour octobre. En attendant, les élèves aiguisent leurs connaissances botaniques en classe et sur le terrain, comme ce mardi chez Marc Cizeron, spécialiste du bouturage de corail, mais pas seulement. “Depuis 25 ans, on a réintroduit dans notre jardin des plantes de bord de mer qui existaient à l’origine. Transmettre ma passion aux jeunes, ça me tient à cœur, parce que ce projet va dans le sens de notre intérêt à tous”, confie le résident de Afaahiti, voisin du motu Nono.
 
Les élèves de 14 ans sont particulièrement intéressés et motivés par ce projet concret. “On connaît tous le motu, mais la plupart d’entre nous ne sommes jamais allés là-bas. On a envie de l’aider à se reconstruire, alors on invite toutes les personnes qui aiment cet endroit et qui ont l’habitude d’y aller à participer à notre projet en fournissant des plants”, concluent Samira, Ava, Manon, Maximin et Paul, porte-paroles du jour.
 

Marc Cizeron, jardinier tous terrains, se joint au projet.
Marc Cizeron, jardinier tous terrains, se joint au projet.


Comment participer ?

En contactant directement l’établissement, ou par message via la page Facebook “Les éco-citoyens du collège de Taravao”.

Rédigé par Anne-Charlotte Lehartel le Vendredi 3 Mai 2024 à 12:56 | Lu 4110 fois