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Mission en métropole du ministre de la Santé


PAPEETE, le 02/12/2015 (CONSEIL DES MINISTRES) - Le ministre de la Santé a effectué une mission en métropole, fin octobre, afin notamment de rencontrer les principales agences de l’Etat avec lesquelles la Polynésie française est actuellement en train d’élaborer des conventions d’appui technique. Il s’agissait, d’autre part, d’échanger de façon plus approfondie sur les contraintes et enjeux du système de santé polynésien dans le cadre de l’autonomie du Pays avec différentes institutions.

Concernant l’EFS (Etablissement Français du sang), il existe un partenariat ancien liant cette structure à la Polynésie française. La nécessité d’un support scientifique a été rappelée, avec de surcroît un dispositif de secours en matière de produits sanguins, qui fait l’objet d’une convention séparée entre le CHPF (Centre hospitalier de Polynésie française) et le centre de transfusion de Lille. Un nouveau projet de convention cadre a été élaboré en 2014 et transmis à l’EFS. La nouvelle convention doit maintenant être approuvée avant une signature possible début 2016.

Le projet de plan cancer polynésien a par ailleurs été présenté. L’INCa (Institut national du cancer) a renouvelé son accord pour accompagner la mise en œuvre de certaines de ses dispositions, au moyen notamment d’une convention cadre. Le projet de convention cadre avec l’InVS (Institut national de la veille sanitaire) est désormais prêt à être signé. Le premier projet de programme de travail biennal 2016-2017 fait actuellement l’objet d’échanges techniques entre la Polynésie française et l’Institut. Le ministre de la Santé a exprimé le souhait que les structures de recherche de la Polynésie française, représentées essentiellement par les travaux de l’Institut Louis Malardé (ILM) en matière de maladies émergentes et de ciguatoxines puissent faire l’objet d’une reconnaissance dans le réseau des centres de référence. L’InVS s’est engagé à expertiser ce point, pour rechercher des modalités adaptées, en particulier pour les maladies à ciguatoxines qui constituent un enjeu touchant d’autres outre-mer et pour lesquelles les structures référentes sont inexistantes en métropole.

Les spécificités du système polynésien ont été longuement évoquées avec le directeur de cabinet de la ministre de la Santé, des affaires sociales et des droits des femmes, notamment s’agissant des contraintes d’accès aux soins pour les populations éloignées de Tahiti avec les surcoûts structurels du système de santé qui s’y rapportent. Le projet de constitution d’une filière de prise en charge du cancer à l’échelle des territoires du Pacifique Sud a reçu un accueil favorable, dans l’hypothèse où les trois collectivités (Nouvelle-Calédonie, Polynésie française et Wallis et Futuna) auront une démarche d’ensemble partenariale et coordonnée, avec une expertise économique probante.

Un large tour d’horizon des problématiques de santé polynésiennes a été fait en outre avec le conseiller spécial santé de la ministre des Outre-mer. Ont notamment été évoqués les projets de filière de prise en charge des malades atteints de cancer ainsi que le fonctionnement des mécanismes d’indemnisation des personnes souffrant de conséquences médicales des essais nucléaires. Une revue des conventions liant la Polynésie française et les agences de sécurité sanitaire a ensuite été faite avec le Directeur général de la santé. Concernant le fonctionnement de la commission de suivi des conséquences des essais nucléaires, le Directeur général de la santé a fait part du projet d’adjoindre un médecin polynésien au comité d’indemnisation des victimes (CIVEN). La Polynésie sera prochainement saisie pour faire des propositions en ce sens.

Le président de la Fédération hospitalière de France (FHF) a apporté son soutien au projet de constitution d’une filière de cancérologie à l’échelle des territoires francophones du Pacifique Sud et a proposé de plaider en ce sens lors des prochaines instances de la FHF. L’objectif de la rencontre avec le CNOM (Conseil national de l’ordre des médecins) a porté essentiellement sur les moyens possibles pour faciliter l’apport de compétences médicales en situation démographique difficile. Il a été rappelé que la procédure de validation des diplômes pour des médecins diplômés hors de l’Union européenne s’applique sur l’ensemble du territoire et donc que si des médecins formés en Amérique latine ou dans le Pacifique (Australie, Nouvelle-Zélande) avaient le souhait d’exercer en Polynésie, la procédure nationale peut parfaitement s’appliquer à eux.

Le Directeur général de l’EHESP (Ecole des hautes Etudes de Santé Publique) a accepté de construire un programme de formation et d’accompagnement des personnels d’encadrement du système de santé polynésien (fonctionnaires CEAPF ou FPT), au-delà des fonctionnaires d’Etat qui passent dans les filières habituelles de formation de l’Ecole.

La visite du cyclotron de l’hôpital Saint-Louis a aussi été organisée afin de compléter la visite effectuée en mai du Tep-scan de l’IGR (imagerie utilisant des traceurs radio-actifs produits par un cyclotron et qui permet en particulier de suivre l’efficacité du traitement pour certains cancers). Ces équipements sont habituellement développés en métropole pour un bassin de population minimal d’1 million d’habitants. L’isolement de la Polynésie pourrait toutefois permettre de concevoir l’installation d’un tel équipement dans nos îles, à l’instar d’autres départements d’outre-mer. Cette mission a par ailleurs été également l’occasion de rencontrer des malades polynésiens actuellement pris en charge à Paris.

Rédigé par COMMUNIQUE DE LA PRESIDENCE le Mercredi 2 Décembre 2015 à 14:36 | Lu 1385 fois