L’eurodéputée Michèle Rivasi et le Kenyan Musikari Kombo, respectivement Vice-présidente et Coprésident de l\'Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE, lors d’une conférence de presse à Suva mardi 24 juillet 2012.
SUVA, mercredi 25 juillet 2012 (Flash d’Océanie) – Une mission interparlementaire conjointe de l’Union Européenne et du groupe des pays ACP (Afrique, Caraïbe, Pacifique), qui se trouvait à Suva (Fidji) du 21 au 24 juillet 2012 pour y évaluer les progrès réalisés en matière de retour à la démocratie et en vue de la tenue d’élections toujours annoncées pour le dernier trimestre 2014, a conclu en milieu de semaine ses travaux sur un premier constat mêlant le sentiment de confiance et de vigilance.
Ce groupe d’une douzaine de personnes, côté européen, était conduit par l’eurodéputée Michèle Rivasi (Vice-présidente de la délégation européenne à l'Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE députée européenne Verts, qui remplace au pied levé le Belge Louis Michel, Coprésident de la délégation européenne à l'Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE et ancien commissaire européen au Développement et à l'Aide humanitaire) et, du côté ACP, par le Kenyan Musikari Kombo, Coprésident de l'Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE.
Lors d’une conférence de presse mardi dans les locaux du siège régional de l’Union Européenne, les missionnaires ont exprimé un relatif optimisme quant à un retour de Fidji à la démocratie dans les temps annoncés, mais ont aussi souligné la nécessité d’associer le spectre le plus large possible, sans exclusive, dans le processus actuel de consultations et d’élaboration d’une nouvelle Constitution avant la tenue de ce scrutin, toujours annoncé pour le dernier trimestre 2014.
Démocratie participative
« Nous avons parlé à beaucoup de gens, le gouvernement actuel, la société civile, les anciens politiciens et chefs de gouvernements, la Commission Constitutionnelle pour tenter de comprendre les raisons, mais aussi les causes profondes (de la situation actuelle) », a déclaré Musikari Kombo, qui a réaffirmé que l’objectif ultime demeurait le retour à une démocratie parlementaire dans le respect des droits humains et des libertés fondamentales.
Ces principes sont aussi considérés comme « essentiels » dans l’article 96 de l’Accord de Cotonou, qui lie les pays ACP à l’Union Européenne.
M. Kombo a estimé avoir constaté une réelle volonté de tenir des élections dans les temps prévus.
« Nous voulons une nouvelle Constitution qui réponde aux attentes des citoyens de Fidji, mais aussi une participation de l’ensemble des acteurs qui interviennent, ainsi qu’une presse libre qui puisse faire remonter les aspirations des citoyens pour une nouvelle Constitution et les élections à venir (…) La démocratie ne se décrète pas. Elle se construit avec les gens, on ne l’’impose pas », a renforcé pour sa part Michèle Rivasi.
L’eurodéputée (Europe Écologie Les Verts) considère par ailleurs que la plupart des ingrédients sont présents pour mener à bien la feuille de route de route annoncée par les autorités locales actuelles, mais qu’il importait désormais de stimuler la participation de tous pour que « la mayonnaise prenne ».
« Il faut aussi que les médias se libèrent, y compris dans leur tête », a-t-elle ajouté, faisant référence aux stigmates de trois années de censure sur la presse locale, entre avril 2009 et début 2012.
Le coup d’État de décembre 2006 a entraîné, au plan de l’UE, des « mesures appropriées », à savoir une suspension de son aide non humanitaire à Fidji, dans le cadre du Fonds Européen de Développement (FED), pour cause de non respect des « éléments essentiels » contenus dans l’article 96 de l’Accord de Cotonou (qui lie l’UE et les ACP), notamment le principe de respect de l’état de droit, des droits de l'homme et des valeurs démocratiques.
Le gel des fonds européens, toutefois, ne concerne pas les programmes classés humanitaires.
Cette commission paritaire devrait désormais rendre un rapport à Bruxelles, lors d’une session de l’assemblée parlementaire paritaire, en septembre 2012, pour approbation lors de la prochaine réunion en novembre 2012, au Suriname.
L’UE pourrait, dans un contexte favorable, débloquer des fonds pour accompagner le processus fidjien de retour à la démocratie, a indiqué l’eurodéputée.
« Mais l’argent sera donné en fonction des progrès effectués », a-t-elle insisté.
Le gouvernement fidjien dirigé par le Contre-amiral Franck Bainimarama annonce depuis juillet 2009 des élections législatives pour le dernier trimestre 2014.
Depuis le début juillet 2012, il a par ailleurs lancé un processus de mise à jour des listes électorales, effectué par la mise en place d’un système électronique censé supprimer les erreurs, voire les fraudes.
Parallèlement, une commission consultative et des soumissions de la part du public devraient être synthétisées par un groupe d’experts, présidé par le Kenyan Yash Ghai.
Ce groupe est chargé de rédiger une nouvelle constitution, dont le texte devrait ensuite être entériné par une assemblée constituante.
Le Premier ministre Contre-amiral Bainimarama a indiqué à plusieurs reprises que dans ce nouveau texte, toute notion « clivante », comme la notion de circonscriptions réservées à l’une ou l’autre des deux principales ethnies (les Fidjiens indigènes et les citoyens d’origine indienne, amenée à la fin du dix-neuvième siècle pour cultiver la canne à sucre), présentes dans la précédente Constitution (abrogée mi-avril 2009), ne figureraient pas dans le nouveau texte.
Selon Suva, la nouvelle Constitution devrait être finalisée courant 2013.
pad
DOCUMENT AUDIO : Interview de Michèle Rivasi sur ses impressions à l’issue de la mission à Fidji. (Format Real Player, nécessite téléchargement et installation préalable du logiciel sur www.real.com) [520 Kb]
Ce groupe d’une douzaine de personnes, côté européen, était conduit par l’eurodéputée Michèle Rivasi (Vice-présidente de la délégation européenne à l'Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE députée européenne Verts, qui remplace au pied levé le Belge Louis Michel, Coprésident de la délégation européenne à l'Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE et ancien commissaire européen au Développement et à l'Aide humanitaire) et, du côté ACP, par le Kenyan Musikari Kombo, Coprésident de l'Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE.
Lors d’une conférence de presse mardi dans les locaux du siège régional de l’Union Européenne, les missionnaires ont exprimé un relatif optimisme quant à un retour de Fidji à la démocratie dans les temps annoncés, mais ont aussi souligné la nécessité d’associer le spectre le plus large possible, sans exclusive, dans le processus actuel de consultations et d’élaboration d’une nouvelle Constitution avant la tenue de ce scrutin, toujours annoncé pour le dernier trimestre 2014.
Démocratie participative
« Nous avons parlé à beaucoup de gens, le gouvernement actuel, la société civile, les anciens politiciens et chefs de gouvernements, la Commission Constitutionnelle pour tenter de comprendre les raisons, mais aussi les causes profondes (de la situation actuelle) », a déclaré Musikari Kombo, qui a réaffirmé que l’objectif ultime demeurait le retour à une démocratie parlementaire dans le respect des droits humains et des libertés fondamentales.
Ces principes sont aussi considérés comme « essentiels » dans l’article 96 de l’Accord de Cotonou, qui lie les pays ACP à l’Union Européenne.
M. Kombo a estimé avoir constaté une réelle volonté de tenir des élections dans les temps prévus.
« Nous voulons une nouvelle Constitution qui réponde aux attentes des citoyens de Fidji, mais aussi une participation de l’ensemble des acteurs qui interviennent, ainsi qu’une presse libre qui puisse faire remonter les aspirations des citoyens pour une nouvelle Constitution et les élections à venir (…) La démocratie ne se décrète pas. Elle se construit avec les gens, on ne l’’impose pas », a renforcé pour sa part Michèle Rivasi.
L’eurodéputée (Europe Écologie Les Verts) considère par ailleurs que la plupart des ingrédients sont présents pour mener à bien la feuille de route de route annoncée par les autorités locales actuelles, mais qu’il importait désormais de stimuler la participation de tous pour que « la mayonnaise prenne ».
« Il faut aussi que les médias se libèrent, y compris dans leur tête », a-t-elle ajouté, faisant référence aux stigmates de trois années de censure sur la presse locale, entre avril 2009 et début 2012.
Le coup d’État de décembre 2006 a entraîné, au plan de l’UE, des « mesures appropriées », à savoir une suspension de son aide non humanitaire à Fidji, dans le cadre du Fonds Européen de Développement (FED), pour cause de non respect des « éléments essentiels » contenus dans l’article 96 de l’Accord de Cotonou (qui lie l’UE et les ACP), notamment le principe de respect de l’état de droit, des droits de l'homme et des valeurs démocratiques.
Le gel des fonds européens, toutefois, ne concerne pas les programmes classés humanitaires.
Cette commission paritaire devrait désormais rendre un rapport à Bruxelles, lors d’une session de l’assemblée parlementaire paritaire, en septembre 2012, pour approbation lors de la prochaine réunion en novembre 2012, au Suriname.
L’UE pourrait, dans un contexte favorable, débloquer des fonds pour accompagner le processus fidjien de retour à la démocratie, a indiqué l’eurodéputée.
« Mais l’argent sera donné en fonction des progrès effectués », a-t-elle insisté.
Le gouvernement fidjien dirigé par le Contre-amiral Franck Bainimarama annonce depuis juillet 2009 des élections législatives pour le dernier trimestre 2014.
Depuis le début juillet 2012, il a par ailleurs lancé un processus de mise à jour des listes électorales, effectué par la mise en place d’un système électronique censé supprimer les erreurs, voire les fraudes.
Parallèlement, une commission consultative et des soumissions de la part du public devraient être synthétisées par un groupe d’experts, présidé par le Kenyan Yash Ghai.
Ce groupe est chargé de rédiger une nouvelle constitution, dont le texte devrait ensuite être entériné par une assemblée constituante.
Le Premier ministre Contre-amiral Bainimarama a indiqué à plusieurs reprises que dans ce nouveau texte, toute notion « clivante », comme la notion de circonscriptions réservées à l’une ou l’autre des deux principales ethnies (les Fidjiens indigènes et les citoyens d’origine indienne, amenée à la fin du dix-neuvième siècle pour cultiver la canne à sucre), présentes dans la précédente Constitution (abrogée mi-avril 2009), ne figureraient pas dans le nouveau texte.
Selon Suva, la nouvelle Constitution devrait être finalisée courant 2013.
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DOCUMENT AUDIO : Interview de Michèle Rivasi sur ses impressions à l’issue de la mission à Fidji. (Format Real Player, nécessite téléchargement et installation préalable du logiciel sur www.real.com) [520 Kb]
La composition de la délégation ACP-UE
Députés du Parlement européen
• Mme Michèle Rivasi, Vice-présidente de la délégation européenne à l'Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE députée européenne Verts (France, députée Verts) en remplacement de M. Michel (Belgique), Coprésident de la délégation européenne à l'Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE et ancien commissaire européen au Développement et à l'Aide humanitaire
• M. Frank Engel (Luxembourg, EPP [European People's Party]), membre de l'Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE
Secrétariat du Parlement européen
• Donatella Pribaz (chef de l’unité ACP)
Interprètes
• Françoise Joostens (France), chef d’équipe
• Dina Evioni (Royaume-Uni)
• Peter Strauss (Royaume-Uni)
Composante ACP
Députés de l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE
• M. Musikari Kombo (Kenya), Coprésident de l'Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE
• M. Lenatai'i Victor Tamapua (Samoa), Vice-président de l'Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE
• M. Glen Benedict Noel (Grenades), Vice-président de l'Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE
Secrétariat du groupe ACP
• Mme Michele Dominique Raymond, Secrétaire Générale adjoint aux affaires politiques et au développement humain
• M. Lawrence Chilimboyi, expert sur les questions d’institutions parlementaires, Département des affaires politiques et du développement humain
• Mme Michèle Rivasi, Vice-présidente de la délégation européenne à l'Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE députée européenne Verts (France, députée Verts) en remplacement de M. Michel (Belgique), Coprésident de la délégation européenne à l'Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE et ancien commissaire européen au Développement et à l'Aide humanitaire
• M. Frank Engel (Luxembourg, EPP [European People's Party]), membre de l'Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE
Secrétariat du Parlement européen
• Donatella Pribaz (chef de l’unité ACP)
Interprètes
• Françoise Joostens (France), chef d’équipe
• Dina Evioni (Royaume-Uni)
• Peter Strauss (Royaume-Uni)
Composante ACP
Députés de l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE
• M. Musikari Kombo (Kenya), Coprésident de l'Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE
• M. Lenatai'i Victor Tamapua (Samoa), Vice-président de l'Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE
• M. Glen Benedict Noel (Grenades), Vice-président de l'Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE
Secrétariat du groupe ACP
• Mme Michele Dominique Raymond, Secrétaire Générale adjoint aux affaires politiques et au développement humain
• M. Lawrence Chilimboyi, expert sur les questions d’institutions parlementaires, Département des affaires politiques et du développement humain