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Menace de grève chez les surveillants scolaires


Tahiti, le 3 décembre 2019 - Un préavis de grève générale adressé à la ministre de l’éducation et cosigné par quatre organisations syndicales menace une cessation de travail des personnels surveillants des internats et externats à compter de ce mercredi matin.  

Le secteur de l’éducation est en effervescence syndicale, cette semaine au fenua. L’intersyndicale des fonctionnaires d’État appelle à une grève générale des agents, demain, en solidarité avec la manifestation nationale contre le projet Delevoye de réforme des retraites. Le mouvement prévoit d’être massivement suivi par les personnels enseignants, techniques, et administratifs de l’éducation, auxquels se joindront les agents des services de la justice, des douanes, du trésor public et du Haut-commissariat. C’est un jeudi noir pour l’éducation qui se profile à Tahiti.

Mais dès ce mercredi, une grève générale et illimitée devrait déjà concerner les 420 adjoints d’éducation dans les secteurs public et privé. Un préavis est sur le bureau de la ministre de l’Éducation, Christelle Lehartel, depuis la semaine dernière.

Les confédérations syndicales CSTP-FO, Otahi, CSIP et le syndicat de la fonction publique (SFP) y mettent en avant six points de revendication centrés sur la situation professionnelle des surveillants en milieu scolaire.

Une première rencontre de négociation était prévue mardi en début d’après-midi. Le préavis demande la création de 90 nouveaux postes d’adjoints d’éducation et la mise en place de concours pour leur recrutement dès 2020, "et pas en 2023". Un toilettage du statut de ce cadre d’emploi est également demandé. Le statut actuel est jugé "trop obsolète" faute de révision depuis 2006. Une demande de révision du mode de rémunération des surveillants d’internat et d’externat est également exposée.
Un protocole d’accord était en cours de rédaction à la DGEE mardi soir. "Ils ont été rassurés sur plusieurs points", nous indique-t-on à l'issue de la rencontre. Cette convention de fin de crise devrait être présentée mercredi aux délégués de l’intersyndicale. 

Dans ces conditions, une grève pourrait avoir lieu au moins pour mercredi dans les établissements scolaires du second degré, de la part des adjoints d’éducation.

Demain, les fonctionnaires de l’Etat en Polynésie française annoncent de leur côté des débrayages. Ce mouvement d'une journée devrait toucher principalement le secteur de l’éducation. Outre le caractère solidaire de leur mouvement avec la manifestation nationale, pour eux un dossier reste encore très sensible au fenua : celui de la suppression progressive jusqu’à l’extinction, en 2028, de l’Indemnité temporaire de retraite (ITR). Les agents de l’État en Polynésie réclament un gel de l’ITR. Ils refusent d'être impactés par la réforme métropolitaine des retraites et demandent le maintien du régime actuel dans toutes ses caractéristiques : maintien des bonifications pour service hors Europe, maintien du calcul de leur pension de retraite sur la base des six derniers mois de revenu, maintien de l’âge d’ouverture des droits.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mardi 3 Décembre 2019 à 11:07 | Lu 3201 fois