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Médicaments: face à Big Pharma, la recherche à but non lucratif progresse


Médicaments: face à Big Pharma, la recherche à but non lucratif progresse
PARIS, 19 août 2013 (AFP) - Face aux puissants laboratoires pharmaceutiques, de nouveaux acteurs de la recherche à but non lucratif ont réussi à développer des traitements prometteurs ces dernières années, notamment contre les maladies infectieuses ou tropicales.

Qu'il s'agisse de tests pour diagnostiquer la tuberculose ou mesurer la quantité de VIH dans le sang, d'un vaccin contre la méningite A ou d'un médicament contre la maladie du sommeil, la liste des outils développés à des coûts souvent dix fois inférieurs à ceux de l'industrie pharmaceutique s'allonge peu à peu, selon Médecins sans Frontières (MSF).

"Nous avons montré une chose quasiment inimaginable il a dix ans, que la recherche à but non lucratif pouvait exister hors de Big Pharma, qu'elle pouvait se faire dans des temps beaucoup plus courts et pour des sommes plus raisonnables", affirme le Dr Jean-Hervé Bradol, ex-président de MSF-France.

Sur les 700 médicaments développés par l'industrie pharmaceutique entre 2001 et 2011, seulement 4%, précise-t-il, ont été placés sur la liste des médicaments essentiels de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), contre la moitié des 37 nouveaux produits mis au point au cours de la même période par les nouvelles entités à but non lucratif. Ces organisations rassemblent généralement des acteurs publics et des acteurs privés (fondations, donateurs, ONG, entreprises ou associations de patients).

Dans un documentaire réalisé pour France 5, "la pharmacie des malades oubliés", le réalisateur Gérard Lafont cite l'exemple du Fexinidazole, un médicament prometteur contre la maladie du sommeil, qui menace 60 millions de personnes en Afrique sub-saharienne.

Maladies négligées

A l'origine du projet, on trouve l'organisation de recherche indépendante DNDi (initiative médicaments contre les maladies négligées), mise en place en 2003 par l'Institut Pasteur, Médecins Sans Frontières et quatre instituts de recherche des pays endémiques "pour développer une nouvelle génération de médicaments mieux adaptés, mieux tolérés et plus efficaces" , précise son directeur-général, le Dr Bernard Pécoul.

Après avoir développé des médicaments contre le paludisme et la leishmaniose, une maladie parasitaire, à la fin des années 2000, la DNDi s'est intéressée à la maladie du sommeil, contre laquelle le seul traitement disponible était l'arsobal, un médicament à base d'arsenic, particulièrement toxique.

En s'associant avec Sanofi-Aventis, la DNDi a d'abord testé la combinaison thérapeutique de deux médicaments, le nifurtimox et l'éflornithine (NECT), au Congo-Kinshasa, avant de se lancer dans le développement d'un traitement uniquement oral, le Fexinidazole.

Un autre exemple est celui du test Samba, fruit de la collaboration entre des chercheurs britanniques et MSF pour mesurer rapidement et précisement la quantité de VIH dans le sang.

Pas plus grand qu'une boîte à chaussures - alors que les outils actuels occupent plusieurs dizaines de mètres carrés -, il peut être utilisé facilement dans les zones rurales et reculées du Sud.

Une dizaine de modèles devraient sortir prochainement des usines de fabrication, tandis qu'un millier de robots GeneXpert, conçus pour détecter la présence du bacille de Koch, la bactérie responsable de la tuberculose, en moins d'une heure (au lieu de plusieurs jours avec les méthodes traditionnelles), sont déjà opérationnels dans le monde. Ces robots ont été développés par la Fondation pour de nouveaux tests diagnostiques innovants (FIND), une organisation sans but lucratif basée en Suisse.

Grâce à des partenariats de ce type, quelque 150 traitements et vaccins sont en cours de développement dans le monde pour des maladies transmissibles, selon le Dr Bradol.

Il reconnaît qu'en dépit des efforts réalisés, "le déséquilibre subsiste entre les médicaments disponibles et le poids que réprésentent ces maladies" et s'inquiète des répercussions de la crise économique sur le financement de ce type d'initiatives.

Le Dr Pécoul reste lui aussi prudent. "Je ne peux pas prétendre qu'aujourd'hui on a complètement changé la dynamique", reconnaît-il dans le documentaire, précisant qu'il n'y a "pas de révolution, mais seulement une évolution".

("la pharmacie des malades oubliés" sera diffusé le 24 août à 19 heures sur France 5).

Rédigé par Par Elisabeth ZINGG le Lundi 19 Août 2013 à 06:29 | Lu 341 fois
           



Commentaires

1.Posté par zaza le 19/08/2013 08:52 | Alerter
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c'est vraiment super ce genre d'initiatives et de projets pour l'avenir de tous.... bravo, vraiment bravo !!!!! enfin, une solution au tout profit qui ne tient pas compte de la vie....

2.Posté par Tehei le 19/08/2013 14:18 | Alerter
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zaza , un bon repas de médocs , cela va devenir moins dangereux que les cinq pesticides aux nitrates sulfurés à l’aspartame conseillés mais surtout n'oublies pas ton cocaca-là quotidien §

3.Posté par DELFEL therese le 20/08/2013 21:47 | Alerter
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Le traitement le plus prometteur, c'est la prévention, or nos hommes (et femmes) politiques en cheville avec les industriels et big pharma...ciens, s'acharnent à détruire avec méthode et système, ce qui est essentiel = l'air, l'eau et les sols qui portent des récoltes. N'oublions pas que la qualité de l'air se dégrade avec constance, que l'eau se raréfie et se trouve contaminée jusques aux sources les plus reculées, que les terres sont bétonnées/bitumées à tout va, que le climat se dérègle et qu'avant de chercher des "solutions" alambiquées, coûteuses au plan planétaire autant que financier, il faudrait déjà investir du temps, de l'énergie, de l'argent et surtout, de la jugeote, à ne pas créer de problèmes, en somme, à préserver au quotidien ce qui permet la santé et même, tout simplement, la vie !