Tahiti, le 24 avril 2022 – Le député Tavini, Moetai Brotherson, analyse les résultats du second tour de la présidentielle comme une victoire de l'abstention et l'expression d'un "rejet du gouvernement en place et de la majorité au pouvoir". Il évoque également le cas du vote "souverainiste" polynésien en faveur de Marine Le Pen, qu'il estime totalement insensé.
Que pensez-vous des résultats de ce deuxième tour de l'élection présidentielle ?
"Le grand gagnant, en Polynésie, c'est l'abstention, même si elle est un peu moindre qu'au premier tour. Elle exprime un rejet du gouvernement en place et de la majorité au pouvoir. Macron arrive en tête des suffrages exprimés, grâce à une sorte de front républicain qui a encore opéré. C’est-à-dire des gens qui ne sont pas forcément d'accord avec les idées de Macron mais qui ont préféré encore voter pour lui plutôt que de laisser passer Le Pen. On voit bien, et c'est ce qu'on dit depuis le début au Tavini mais ça ne veut pas dire qu'on s'en réjouisse, qu'au niveau de la métropole il y a plus d'un million de voix d'écart entre Le Pen et Macron. Même si les 205 000 électeurs polynésiens étaient tous allés voter, même pour Le Pen, ça n'aurait pas changé les résultats."
La troisième circonscription, dans laquelle vous vous présentez aux législatives, et la deuxième circonscription ont voté majoritairement pour Le Pen. Qu'est-ce que ça augure pour votre candidature aux législatives ?
"Il faut se méfier des analyses simplistes. Les gens qui ont voté pour Marine Le Pen ne vont pas forcément voter pour ses soutiens aux législatives. Elle a fait 11 000 voix au premier tour en Polynésie. Au deuxième tour, elle a fait 39 000 voix. Ces voix-là se partagent en trois : les gens, et c'est leur droit, qui croient en son programme ; ceux qui ont voté pour elle parce qu'ils en ont marre de Macron et du Tapura, sans forcément être d'accord avec les idées de Marine Le Pen ; et enfin, et là je le déplore, il y a ceux qui ont voté pour elle parce qu'ils sont indépendantistes ou souverainistes et qu'ils pensent, à tort, que Marine Le Pen, souverainiste en France, sera en faveur de l'indépendance de la Polynésie. Il va falloir réexpliquer aux électeurs que Marine Le Pen n'a jamais été, et ne sera jamais, pour l'indépendance de la Polynésie. Elle l'a dit et répété."
Où situez-vous les électeurs qui ont suivi les consignes de Gaston Flosse et celles de Tauhiti Nena, qui ont appelé à voter Marine Le Pen et prônent l'indépendance ?
"C'est une chose prôner l'indépendance et une autre d'y croire réellement. Tauhiti a d'abord appelé à voter Zemmour, maintenant il appelle à voter Le Pen… A la limite, il est plus cohérent que Gaston Flosse qui soutenait Pécresse au premier tour et s'est rabattu sur Le Pen, au vu des résultats catastrophiques de sa candidate. L'un et l'autre ont fait des calculs politiciens en essayant de surfer sur le ras-le-bol des Polynésiens vis-à-vis du gouvernement d'Edouard Fritch. Ils se chamaillent maintenant pour réclamer la paternité des voix Le Pen au second tour. Tout comme il serait malhonnête de dire que l'ensemble des abstentionnistes ont suivi les consignes du Tavini, il serait franchement malhonnête de la part de Tauhiti Nena et Gaston Flosse de dire que tous ceux qui ont voté Le Pen au second tour l'ont fait suite à leurs consignes."
Dans plusieurs communes "Tapura", comme Bora-Bora, Mahina, Rangiroa, Taha'a, Papara, Marine Le Pen est arrivée en tête. Qu'est-ce que ça signifie pour vous?
"On en revient à ce que je disais : le grand gagnant c'est l'abstention, le deuxième gagnant, c'est le fiu, le ras-le-bol du Tapura et du gouvernement actuel. Une double sanction, en quelques sortes."
Que pensez-vous des résultats de ce deuxième tour de l'élection présidentielle ?
"Le grand gagnant, en Polynésie, c'est l'abstention, même si elle est un peu moindre qu'au premier tour. Elle exprime un rejet du gouvernement en place et de la majorité au pouvoir. Macron arrive en tête des suffrages exprimés, grâce à une sorte de front républicain qui a encore opéré. C’est-à-dire des gens qui ne sont pas forcément d'accord avec les idées de Macron mais qui ont préféré encore voter pour lui plutôt que de laisser passer Le Pen. On voit bien, et c'est ce qu'on dit depuis le début au Tavini mais ça ne veut pas dire qu'on s'en réjouisse, qu'au niveau de la métropole il y a plus d'un million de voix d'écart entre Le Pen et Macron. Même si les 205 000 électeurs polynésiens étaient tous allés voter, même pour Le Pen, ça n'aurait pas changé les résultats."
La troisième circonscription, dans laquelle vous vous présentez aux législatives, et la deuxième circonscription ont voté majoritairement pour Le Pen. Qu'est-ce que ça augure pour votre candidature aux législatives ?
"Il faut se méfier des analyses simplistes. Les gens qui ont voté pour Marine Le Pen ne vont pas forcément voter pour ses soutiens aux législatives. Elle a fait 11 000 voix au premier tour en Polynésie. Au deuxième tour, elle a fait 39 000 voix. Ces voix-là se partagent en trois : les gens, et c'est leur droit, qui croient en son programme ; ceux qui ont voté pour elle parce qu'ils en ont marre de Macron et du Tapura, sans forcément être d'accord avec les idées de Marine Le Pen ; et enfin, et là je le déplore, il y a ceux qui ont voté pour elle parce qu'ils sont indépendantistes ou souverainistes et qu'ils pensent, à tort, que Marine Le Pen, souverainiste en France, sera en faveur de l'indépendance de la Polynésie. Il va falloir réexpliquer aux électeurs que Marine Le Pen n'a jamais été, et ne sera jamais, pour l'indépendance de la Polynésie. Elle l'a dit et répété."
Où situez-vous les électeurs qui ont suivi les consignes de Gaston Flosse et celles de Tauhiti Nena, qui ont appelé à voter Marine Le Pen et prônent l'indépendance ?
"C'est une chose prôner l'indépendance et une autre d'y croire réellement. Tauhiti a d'abord appelé à voter Zemmour, maintenant il appelle à voter Le Pen… A la limite, il est plus cohérent que Gaston Flosse qui soutenait Pécresse au premier tour et s'est rabattu sur Le Pen, au vu des résultats catastrophiques de sa candidate. L'un et l'autre ont fait des calculs politiciens en essayant de surfer sur le ras-le-bol des Polynésiens vis-à-vis du gouvernement d'Edouard Fritch. Ils se chamaillent maintenant pour réclamer la paternité des voix Le Pen au second tour. Tout comme il serait malhonnête de dire que l'ensemble des abstentionnistes ont suivi les consignes du Tavini, il serait franchement malhonnête de la part de Tauhiti Nena et Gaston Flosse de dire que tous ceux qui ont voté Le Pen au second tour l'ont fait suite à leurs consignes."
Dans plusieurs communes "Tapura", comme Bora-Bora, Mahina, Rangiroa, Taha'a, Papara, Marine Le Pen est arrivée en tête. Qu'est-ce que ça signifie pour vous?
"On en revient à ce que je disais : le grand gagnant c'est l'abstention, le deuxième gagnant, c'est le fiu, le ras-le-bol du Tapura et du gouvernement actuel. Une double sanction, en quelques sortes."