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Marae Arahurahu de Pa’ea : « Te feti’a ‘Āvei’a », l’étoile guide d’un futur ari’i


Plus de 200 danseurs et musiciens sur le marae Arahurahu pour une histoire guidée par les étoiles. Photo : Frédéric Cibard / CAPF
Plus de 200 danseurs et musiciens sur le marae Arahurahu pour une histoire guidée par les étoiles. Photo : Frédéric Cibard / CAPF
PAPEETE, le 03 juillet 2014 - A partir du samedi 5 juillet, le marae ‘Arahurahu sera le théâtre d’un spectacle grandiose. 200 danseurs du groupe O Tahiti e vous embarqueront dans leur « va’a mata’eina’a » (pirogue du peuple) pour une heure et demi de chants et danses. Ils retraceront l’histoire de deux frères que les traditions sépareront malgré eux.

Inspiré d’un texte écrit par l’académicien et homme de science Jean Claude Teriierooiterai, le spectacle « Te Feti’a ‘āvei’a » (l’étoile-guide) de la troupe O Tahiti e de Marguerite Lai, met en scène les enjeux de la conquête de terres vierges polynésiennes par les anciens navigateurs. En ces temps reculés, Te’arunui le fils aîné d’une lignée prestigieuse, hérite du titre de Ari’i (roi) de toutes les îles de la Société qu’ils venaient de découvrir. De ce fait, toutes les tribus dépendantes de ce nouveau chef lui doivent soumission et fidélité, y compris les autres membres de la lignée dont Pa’ao le fils cadet.

Son état de second rôle engendre frustration et conflit. Aussi, l’insuffisance des ressources alimentaires est telle que Pa’ao finit par voguer vers l’Est, accompagné de sa tribu, à la recherche d’une île plus avenante et où il pourra devenir à son tour ari’i. Mais pour cela, il devra compter sur l’étoile nommée Faupapa (Sirius) qui finira par le mener vers une île cachée sous un gros nuage coloré. Il la baptisera Havai’i, du nom de l’île que son père Tutera’i avait dû quitter dans sa jeunesse, car il était lui aussi le cadet de sa famille.

Des danseuses de toute beauté pour rendre hommage aux navigateurs polynésiens. Photo : Frédéric Cibard / CAPF
Des danseuses de toute beauté pour rendre hommage aux navigateurs polynésiens. Photo : Frédéric Cibard / CAPF
Jean Claude Teriierooiterai :"Il y a toujours un point de départ"

Bien que le spectacle a été chorégraphié dans l'objectif de divertir, l'auteur du texte de référence Jean Claude Teriierooiterai a voulu rectificer certaines idées "comme par exemple, pendant des décennies, les ethnologues et historiens ont toujours affirmé que les navigateurs polynésiens tombaient sur telle ou telle autre île par hasard. Ils sous entendaient clairement que les anciens mā'ohi avait tout simplement de la chance. (...) Il ne faut pas oublier que la toute première mission du Hōkūle'a était justement de démontrer que ce peuple de navigateurs savait parfaitement où ils allaient."

Lorsque les polynésiens partaient d'un lieu à la recherche d'une île où ils pouvaient s'établir, ils se basaient sur certaines étoiles et n'avaient, pour seuls instruments de mesure, que leurs yeux et leurs mains. "Ils plaçaient toujours leur mains par rapport à l'horizon et à la latitude (le rua) pour se repérer dans cet immense océan. Par exemple, ils savaient qu'en prenant comme point de repère l'étoile Duhbe (i[ te ana tipu en tahitien ), et en comptant deux doigts en hauteur, ils savaient que l'île était celle de Tahiti.]i" Cette science permet notamment de démontrer que les anciens étaient capables de revenir à leurs points de départ, thèse que défend d'ailleurs Jean Claude Teriierooiterai :" Donc, la thèse comme quoi que les polynésiens trouvaient ou quittaient une île au hasard est démontée !".

La mise en scène de deux frères qui se séparent du fait du statut privilégié de l'aîné permet à l'auteur de mettre en exergue la relation entre l'homme et la terre. Les gestes du premier a bouleversé l'existence du second :" Lorsqu'une tribu arrivait sur une île, l'équilibre des lieux était obligatoirement bouleversée, du moins au départ. Ensuite, les hommes se sont mis à cultiver des plantes et arbres qu'ils avaient amenés avec eux. De là, c'est un nouvel équilibre dû à l'adaptation de l'homme sur l'île qui est apparu."

Le spectacle aura lieu tous les samedis du mois de juillet à 16h sur le site majestueux et spécialement aménagé du marae ‘Arahurahu, à Pa’ea. Les protagonistes du spectacle évolueront dans un décor naturel et historique avec, en fond, des éléments décoratifs réalisés par le Centre des Métiers d’Art. Les costumes sont signés Tavana Hare Salmon, un habitué des lieux. Les billets sont en vente dans les deux magasins Carrefour. Pour plus de renseignements : + (689) 40 434 100.

TP

Rédigé par TP le Jeudi 3 Juillet 2014 à 10:47 | Lu 1592 fois