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Manifestation de parents aux Marquises : une rentrée sans élèves à l'école Haakuti


Pas de rentrée des classes ce lundi matin à l'école d'Haakuti à Ua Pou en raison du mécontentement des parents (image d'illustration).
Pas de rentrée des classes ce lundi matin à l'école d'Haakuti à Ua Pou en raison du mécontentement des parents (image d'illustration).
UA POU, le 18 août 2014. Les parents d'élèves de l'école élémentaire Haakuti de Ua Pou (Marquises) sont mécontents et en ce jour de rentrée scolaire, ils ont décidé de le faire savoir par la manière forte. Les 33 enfants qui devaient faire leur rentrée ce lundi 18 août n'ont pas repris le chemin de l'école : une grève des cours, très symbolique pour ce premier jour d'école de l'année 2014-2015, décidée par l'association des parents d'élèves. La protestation a pour but de faire savoir aux autorités du Pays en charge de l'éducation les revendications des parents qui souhaitent disposer d'enseignants titulaires pour les deux classes ouvertes dans cette petite école élémentaire qui accueille les enfants de maternelle au CE2. Or, les deux enseignants en charge des deux classes sont contractuels.

Ce lundi matin, jour de rentrée, les deux enseignants contractuels nommés sur cette école Haakuti sont donc bien en poste mais se retrouvent sans écoliers. A l'extérieur de l'école, des parents d'élèves manifestent avec banderoles et panneaux portant leurs revendications. Du côté du ministère local de l'Education, on reste pour l'instant très discret sur ce qui pourra être fait pour répondre à ces revendications des parents. Des négociations pourraient s'ouvrir entre les parents et l'Inspecteur de l'éducation qui a en charge l'archipel des Marquises, mais l'issue favorable ou non, du point de vue des parents, de ces discussions ne peut être garantie.

Cet exemple de protestation autour de l'école Haakuti sur l'île de Ua Pou est l'exacte illustration des difficultés auxquelles se heurtent les responsables polynésiens de l'éducation. Trouver des enseignants titulaires des concours de l'éducation nationale pour pourvoir ces postes dans les archipels éloignés est l'une des préoccupations majeures du ministère local de l'enseignement. Michel Leboucher, le ministre de l'éducation s'est engagé au cours des derniers mois, à ce que dans les deux ans, la totalité des postes d'enseignants du premier degré soit attribuée à des professeurs des écoles titulaires. Cette année déjà, cet objectif a nécessité que tous les sortants de la nouvelle promotion de professeurs des écoles, soient effectivement affectés dans les îles éloignées.


Rédigé par Mireille Loubet le Lundi 18 Août 2014 à 09:43 | Lu 1753 fois
           



Commentaires

1.Posté par emere cunning le 19/08/2014 08:38 | Alerter
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Et oui, le temps des vocations est bien fini, trouver des maîtres valables qui veuillent bien aller s'enterrer dans ces vallées toute l'année, année après année, noone is interested by the trophy, too hard a challenge.
Que faire ? Peut-être dénicher des jeunes de l'île qui se sentent concernés et leur donner des bourse de formation et salaire qui vaillent la peine pour qu'ils s'engagent à y rester. Just an idea !

2.Posté par xxl le 19/08/2014 10:35 | Alerter
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Normalement, un instituteur n'a aucun droit de refuser un poste, sinon il vaut mieux qu'il change de métier, quand on est payé par l'état, nous sommes censé faire ce qui nous est demandé sinon, il faut aller travailler dans le privé.
Le choix des places en sortant de l'école normale est fonction de son classement, t'es premier tu choisis l'affectation disponible qui te convient et ainsi de suite.
Sinon nous nous trouvons en présence d'une éducation à deux vitesses qui défavorise les îles éloignées.

3.Posté par paku le 19/08/2014 10:51 | Alerter
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Il faut creer une zone franche comme le mahana beach ,des enseignant au rabais pour des marquisiens qui ont votés qui devinez.N'est ce pas ministre d'un président condamné.PISTON DETOURNEMENT VOL ça paie mieux pas besoin ecole.

4.Posté par Popoti le 19/08/2014 11:03 | Alerter
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@ XXL,

Vous l'avez dit : "normalement". C'est sans compter sur le copinage et les interventions politiques...... .

Autre problème récurent : les professeurs des écoles affectés dans les îles éloignées qui connaissent leur lieu d'affectation la semaine précédent la rentrée des classes et qui trouvent bien souvent un logement de fonction en piteux état.

Oui, il faut avoir la vocation pour exercer ce métier.

5.Posté par il faut… le 19/08/2014 14:33 | Alerter
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j'oserai presque remettre une couche sur le post N°2 d'XXL ! Il ne devrait pas pouvoir faire grève !!!
au même titre que l'armée !

Ou donner le travail à des professionnels… payé au résultat, cela éviterait surement l'excellent résultat d'illettrisme ici. (juste pour illustrer, la Polynésie Française est la seule région outre-mer qui n'a jamais eu d'intellectuel ou d'écrivain reconnu.)

6.Posté par upeke le 19/08/2014 15:31 | Alerter
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@ emere "un salaire qui vaille la peine" ?????
Une MGEN plutôt très au dessus de toutes les autres caisses maladie/mutuelle, 156 jours de travail/an, prime logement, ou logement de fonction, une voyage administratif/3ans, la sécurité de l'emploi, une retraite assurée, des syndicats ultra puissants, et que faut-il d'autre ??????
Peu d'étudiants venant des iles, mais surtout 60 milliards investis par l'état chaque année pour un résultat plutôt MINABLE
17000 élèves admis en 6 eme/an pour ....1570 admis au BAC en 2014 ?????
Apprendre le tahitien ou autre (qui ne sont que de langues maternelles par ailleurs) n'y fera RIEN, le manque d'ambition personnelle, familiale, de remise en question, de combativité, de créativité, de curiosité....et beaucoup d'assistanat vont plomber 1, 2 ou 3 générations avant que l'on commence à devenir autre chose que des moutons sans aucune formation et heureux avec juste un petit CAE....40% illettrés, ça vous parle ???

7.Posté par Titi le 19/08/2014 15:37 | Alerter
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Lorsqu on signe un contrat, on se doit de le respecter quelque soit le métier. Sinon, on change de métier.
Mesdames et messieurs les enseignants,vous etes tout d abord la pour les élèves et non pour le salaire (un peu quand meme) mais bon. On me donne 500 000 fr net, je prends la place dans les iles. J'ai fait pendant 3 ans suppléants dans les iles et avec ce qu on gagnait cela ne valait pas le coup. Le salaire n a rien a voir avec celui des titulaires.
Donc arretez de jouer la fine bouche, et occupez les postes vacants dans les iles.
Ca m écoeure

8.Posté par Kaddour le 19/08/2014 17:51 | Alerter
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Ainsi que le souligne XXL et Popoti ; le métier d'enseignant est une vocation surtout dans les îles et malgré un salaire des plus ..... confortable !!! En plus , océanisation des cadres oblige, bons ou mauvais , faut des locaux !!!
Alors imaginez un peu ? Si indépendance il y avait , avec des salaires divisés au moins par 2 !!! LOL ! Enfin ce ne serait pas trop grave puisque les enfants de "nantis" iraient à l'école en France, aux States ou encore en New Zélande !!! Wouafff

9.Posté par emere cunning le 19/08/2014 20:58 | Alerter
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@ upeke,
tout beau tout plein votre discours. J'allais répondre à votre commentaire, mais finalement, je ne vous ferai qu'une seule réponse, je vous propose d'aller à Takume vous éclater juste une petite année avec une seule classe d'une vingtaine de gamins d'au moins cinq différents niveaux et... on verra si ça vous parle.
Oupss, vous n'êtes pas "professeur des écoles", au temps pour moi, c'est bon, vous avez tout le loisir d'en parler.

10.Posté par Popoti le 20/08/2014 05:53 | Alerter
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Takume : un cas d'école si l'on peut dire.........

Le titulaire en poste performant et impliqué de l'an dernier devait assurer cette nouvelle année scolaire, et à la dernière minute, on lui retire le poste...... (ce qui explique, sans doute, l'intervention de la municipalité de Makemo, confère le JT d'hier soir).

Titulaire de l'an dernier qui a pris l'initiative et finalisé la mise en place d'une bibliothèque de plus de 900 livres au sein de cette école (livres et bandes dessinées couvrant tout le primaire). Initiative qui a déplu vraisemblablement à un "pseudo notable" de cet atoll ayant le bras long.....

11.Posté par upeke le 20/08/2014 09:41 | Alerter
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@ emere, tu ne sais pas à qui tu parles, et cela se lit.
Je connais très bien la PF,pour y avoir bossé depuis plus de 2 décennies dans les postes les plus reculés, et isolés, pour y avoir croisés des PE plein d'imagination et d'envies.
Je ne vois pas en quoi ce serait le calvaire de vivre à Takume, et d'avoir une classe de 20 gosses de tout niveau, au contraire, au moins les gosses des iles posent moins de problèmes de discipline, l'école reste souvent LA seule activité.
Le problème de l'éducation est le même que celui de la santé.
Que le territoire paye des formation professionnelle à juste prix en exigeant 5 années dans les archipels et ce en fonction du classement MAIS que le ministre ensuite ne vienne pas intervenir quand les jeunes diplômes viendront pleurnicher pour rester A LA VILLE et que nous serons obligés de faire venir des popa'a pour faire le tag de polynésiens qui crachent sur leur propres iles.
Si les communes faisaient AUSSI le nécessaire pour pourvoir des logements de fonction décents, un accueil digne et surtout une politique d'anticipation pour la formation de ces jeunes maitres.
Beaucoup d'hypocrisie et comme d'habitude les archipels resteront les prisons à ciel ouvert de sous hommes et sous femmes
Que deviennent les milliards investis chaque année en bourses, billet d'avion scolaires? sans ambition et motivation les iléens ne reviendront jamais prendre les places qui leur sont grandement offertes avec un peu d'effort, de volonté et boulot

12.Posté par emere cunning le 20/08/2014 21:42 | Alerter
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@ upeke,
Tant mieux si vous avez rencontré des PE plein d'envies et d'imagination, au moins ceux là iront jusqu'au bout. Je n’ai jamais dit que c’était un « calvaire » d'y vivre et enseigner mais que c'est un véritable challenge pour beaucoup de jeunes diplômés qui ne veulent pas trop y aller, et étant sans expérience, cela peut se comprendre. D’ailleurs, vous dites vous-même (plus loin) qu’ils iraient « pleurnicher » auprès du ministre pour rester à la ville. Si certains ont de bonnes raisons de santé et autres, d’autres n’en ont pas et je doute fort que le ministre se complique alors la tâche à intervenir. Quant à dire que les polynésiens « crachent » sur leurs îles, vous exagérez. Je vous rappelle au passage qu’en France, les gouvernements n'hésitent pas à fermer des écoles voire des hôpitaux et maternités dans certains villages et villes totalement désertés par les enseignants et médecins. Vous manqueriez d’enseignants comme nous (18 diplômés cette année pour 30 départs à la retraite) que ça se comprendrait, ce n’est pas le cas. Enfin, je doute fort qu’on fasse venir des PE papa'a pour enseigner au primaire/élémentaire dans ces îles, je n’en ai jamais rencontré qui ne soient d’ici. Il me semble que ce sont des contractuels qui occupent provisoirement ces postes.

13.Posté par emere cunning le 20/08/2014 22:17 | Alerter
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@ upeke (suite),
Je pense aussi que nos enfants des îles aiment l'école et y sont plus disciplinés et respectueux de leur maître(sse) que ceux de la ville. Il n'empêche que ce sont ces enfants qui sont majoritairement en échec scolaire. Pourquoi ? Il me semble qu'une formation et un traitement spécifique est souhaitable pour ces quelques enseignants qui devraient être mieux préparés et dévoués à ces classes d'enfants de plusieurs niveaux.
Enfin, vous estimez qu'apprendre le tahitien (ou autre) n'y fera rien. D'abord, il est enseigné pour que nous nous réapproprions notre culture et nos langues qui nous étaient interdites de parler à l'époque et que, par conséquent, nos enfants ne maitrisent pas. En outre, de pouvoir mieux communiquer avec des parents qui s'expriment aisément dans leur langue et donc trouvent les mots justes y fait beaucoup plus que vous ne pensez. Ma grand-mère qui parlait très mal le Français m'a transmis et appris un millier de choses et certaines valeurs dans sa langue que je comprenais, Dieu merci. Libre à vous de décider le contraire à nos places, mais c'est essentiel pour nous, en espérant que ce n'est pas trop tard. Par contre, les assister dans leurs devoirs de français, maths, sciences etc, c'est juste impossible pour beaucoup. Ce n'est pas faute d'avoir de l'ambition autre qu'un CAE pour eux, il n'y a qu'à voir ceux qui vont aujourd'hui à l'Université quand leurs grands-parents étaient des coprahculteurs et pêcheurs.