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Makemo : les trois missionnaires retrouvés et secourus


Makemo : les trois missionnaires retrouvés et secourus
PAPEETE, 19 janvier 2015 - Les trois missionnaires portés disparus, au large de Makemo, ont été retrouvés ce lundi matin par les équipes du centre de sauvetage en mer après trente heures de recherche, a indiqué le MRCC.

Le navire à la dérive a été retrouvé lundi en fin de matinée dans une zone située au large de l'atoll de Nihiru, dans le centre-Est des Tuamotu, à 47 nautiques de sa route prévue entre Makemo et Taenga.

Depuis samedi soir, à son bord, trois missionnaires mormons étaient portés disparus en mer. L'opération de recherche a mobilisé dès samedi soir un aéronef Gardian des forces armées. L’hélicoptère Dauphin et un aéronef Casa ont été ajoutés au dispositif dès dimanche matin. Au total, onze rotations aériennes de près de trois heures auront été nécessaires pour localiser l’embarcation à la dérive.

Des bateaux de Makemo et de Taenga ont également participé en vain aux recherches pour collaborer avec le centre de secours en mer.

Les occupants ont été hélitreuillés puis évacués sur Makemo lundi en début d’après-midi. "Ils sont vivants, pour le reste je suis tenu à une obligation de réserve", précise simplement Matthieu Serna, le directeur du MRCC Papeete.

Un couple de missionnaires, âgé d'une cinquantaine d'années, et un homme d'une soixantaine d'années de la communauté de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours étaient venus sur Makemo pour réaliser un baptême. Ils étaient repartis pour Taenga samedi en fin de matinée et leur navire s’est perdu en chemin. "Ils auraient été pris dans un grain assez fort en fin de matinée et lorsque ce grain est passé ils avaient perdu tout point de repère visuel et n’étant équipé que d’une boussole n’ont plus été capable de déterminer le cap à suivre", rapporte Matthieu Serna.

Si le navire a montré semble-t-il des problèmes mécaniques au départ de Makemo, samedi matin, il ne disposait à bord ni d’une balise de détresse ni d’un GPS et ses occupants n’avaient aucun moyen pour alerter les secours. "Le sauvetage en mer est gratuit mais pour nous cette mésaventure est l’occasion de répéter encore une fois qu’une valise de détresse doit faire partie de l’équipement minimal de sécurité", insiste le directeur du MRCC.

"Nous les Paumotu, on a l'impression de maîtriser notre embarcation", confiait lundi Félix Tokoragi, maire de Makemo. "Ils n'ont pas vu la dangerosité de la situation. Nous pensons qu'ils ont eu un souci de machine. Samedi matin, ils ont réparé le moteur de leur embarcation. Ils sont partis vers 11 h 30. A priori, ils n'auraient pas de moyen de communication sinon ils auraient pu nous contacter".

Les recherches ont eu lieu dans des conditions difficiles. "La mer est mauvaise. Le temps n'est pas favorable", décrit Félix Tokoragi.

Taenga se situe à environ 63 kilomètres de Makemo. Sur cet atoll, qui compte près de 80 habitants, près de la moitié de la population est de confession mormone.

Les équipements qui sauvent

Cette opération souligne de manière particulièrement forte la nécessité, pour les navires effectuant des trajets inter-îles, d’être équipés de balises de détresse. L’activation de ces balises permet en effet au MRCC de disposer immédiatement de la position du navire en difficulté, et donc de lui apporter une assistance immédiate. Si le navire retrouvé ce lundi avait été équipé d’une telle balise, d’un coût de 50 000 Fcfp, les personnes se trouvant à son bord auraient pu être secourues dès samedi soir. Le signal émis par ces balises étant capté par des satellites, leur efficacité est garantie dans toute la Polynésie française, à l’inverse des moyens de communication tels que téléphones portables, rapidement hors portée réseau.


Rédigé par JPV et MT le Lundi 19 Janvier 2015 à 13:05 | Lu 2674 fois