Paris, France | AFP | lundi 02/09/2024 - Emmanuel Macron a reçu lundi Bernard Cazeneuve et Xavier Bertrand, mais c'est un troisième nom, plus inattendu, qui a émergé comme possible Premier ministre dans une configuration quasi-ingouvernable: le président du Conseil économique, social et environnemental (Cese) Thierry Beaudet, inconnu du grand public.
Leurre, ballon d'essai ou piste crédible? La classe politique et les observateurs s'interrogent sur ce profil qui surgit à la toute fin de tractations ponctuées par leur lot d'hypothèses sans lendemain.
Ces consultations sont présentées comme les dernières, huit semaines après les législatives qui ont débouché sur une Assemblée nationale sans majorité, et avant une possible nomination mardi.
"La question de la journée c'est +ça donne quoi les hypothèses Cazeneuve et Bertrand confrontées aux différents groupes politiques?+", insiste l'entourage du chef de l'Etat quand on l'interroge sur l'option Beaudet. Mais un proche reconnaît aussi qu'Emmanuel Macron peut "avoir d'autres noms en tête".
Et de fait, lundi, l'hypothèse du patron du Cese, âgé de 62 ans, a commencé à circuler. Certaines sources assurent même que l'affaire était entendue dès avant ces nouveaux entretiens à l'Elysée, qui dans ce scénario seraient voués à écarter formellement les ténors politiques reçus par le président.
Emmanuel Macron a en tout cas déjà échangé avec Thierry Beaudet dans le cadre de ses précédentes discussions institutionnelles.
- "Option très sérieuse" -
"C'est une option très sérieuse", assure à l'AFP un proche du chef de l'Etat qui connaît "très bien" l'ex-responsable mutualiste et évoque des "indices sérieux" en faveur de sa nomination. "C'est une réponse solide et nouvelle à ce besoin de dialogue dans la société, en particulier avec les forces sociales", plaide-t-il.
Chez les partenaires sociaux, son éventuelle arrivée à Matignon est accueillie avec une bienveillance teintée de prudence.
"Ça peut être une bonne surprise", veut croire François Hommeril, président de la CFE-CGC, notant qu'il "sait par expérience que la société est complexe". Côté patronal, François Asselin, de la CPME, évoque "quelqu'un de consensuel" issu "d'une culture de centre-gauche".
Au Cese, "troisième chambre" de la République après l'Assemblée et le Sénat, chargée de faire vivre la démocratie participative, Thierry Beaudet a supervisé la convention citoyenne sur la fin de vie, souvent érigée par Emmanuel Macron en modèle d'une nouvelle gouvernance.
C'était pourtant en favori que Bernard Cazeneuve avait ouvert le bal, lundi matin, de ces nouvelles consultations à l'Elysée, avant d'être raccompagné jusqu'au vestibule par le chef de l'Etat qui lui a fait la bise.
Emmanuel Macron a ensuite accueilli son prédécesseur socialiste François Hollande, puis un autre ex-président, Nicolas Sarkozy, qui plaide pour un Premier ministre de droite comme par exemple Xavier Bertrand, patron des Hauts-de-France, reçu à son tour dans l'après-midi.
L'intérêt pour la fonction de ce dernier, tenant d'une droite gaulliste et sociale âgé de 59 ans, bute sur le refus des dirigeants de son parti, Les Républicains, de toute coalition ou participation au gouvernement.
A 17H00, c'est le centriste François Bayrou qui a gravi le perron de l'Elysée, suivi une heure plus tard du Premier ministre Gabriel Attal, démissionnaire depuis 48 jours. Le président, qui pourrait sonder d'autres forces politiques, veut toujours identifier un Premier ministre susceptible d'éviter une censure immédiate à l'Assemblée.
C'est en avançant ce motif qu'il a écarté la nomination de Lucie Castets, candidate du Nouveau Front populaire, l'alliance de gauche arrivée en tête des législatives. La même mise en scène servira-t-elle à éconduire Bernard Cazeneuve et Xavier Bertrand?
"Bernard Cazeneuve n'est pas demandeur mais s'il le fait, c'est par devoir et pour éviter des difficultés supplémentaires au pays", avait assuré dimanche son entourage.
- "Caricature du système" -
L'ex-ministre de l'Intérieur pendant les attentats de 2015, puis Premier ministre des derniers mois du quinquennat Hollande, âgé de 61 ans, a quitté le PS en 2022 et il est farouchement opposé à l'alliance avec La France insoumise. D'où l'interrogation sur le soutien que pourraient lui apporter les socialistes, outre celui du camp présidentiel et d'une partie de la droite.
Le patron du PS, Olivier Faure, est resté très réservé lundi, concédant seulement qu'il y "réfléchirait" si M. Cazeneuve "obtient l'abrogation" de la réforme des retraites. "Il appartient à l'ancien monde du hollandisme dont nous voulons tourner la page", a balayé la cheffe des députés insoumis, Mathilde Panot.
Mais la gauche serait-elle plus encline à soutenir Thierry Beaudet? "Le Nouveau Front populaire soutient un changement de politique, et donc, il soutiendra un candidat, une personne qui est en mesure de faire changer la politique (…) dans ce pays", a répondu Lucie Castets lors d'un déplacement pour la rentrée scolaire, semblant pour la première fois faire une ouverture sur un autre nom que le sien.
La présidente socialiste de l'Occitanie Carole Delga, qui soutient la nomination d'une figure comme Bernard Cazeneuve, a elle émis des doutes sur un "homme de qualité" mais sans "aucune expérience" politique.
Quant au député du Rassemblement national Jean-Philippe Tanguy, il a érigé sur X le président du Cese en "grotesque caricature du système".
Leurre, ballon d'essai ou piste crédible? La classe politique et les observateurs s'interrogent sur ce profil qui surgit à la toute fin de tractations ponctuées par leur lot d'hypothèses sans lendemain.
Ces consultations sont présentées comme les dernières, huit semaines après les législatives qui ont débouché sur une Assemblée nationale sans majorité, et avant une possible nomination mardi.
"La question de la journée c'est +ça donne quoi les hypothèses Cazeneuve et Bertrand confrontées aux différents groupes politiques?+", insiste l'entourage du chef de l'Etat quand on l'interroge sur l'option Beaudet. Mais un proche reconnaît aussi qu'Emmanuel Macron peut "avoir d'autres noms en tête".
Et de fait, lundi, l'hypothèse du patron du Cese, âgé de 62 ans, a commencé à circuler. Certaines sources assurent même que l'affaire était entendue dès avant ces nouveaux entretiens à l'Elysée, qui dans ce scénario seraient voués à écarter formellement les ténors politiques reçus par le président.
Emmanuel Macron a en tout cas déjà échangé avec Thierry Beaudet dans le cadre de ses précédentes discussions institutionnelles.
- "Option très sérieuse" -
"C'est une option très sérieuse", assure à l'AFP un proche du chef de l'Etat qui connaît "très bien" l'ex-responsable mutualiste et évoque des "indices sérieux" en faveur de sa nomination. "C'est une réponse solide et nouvelle à ce besoin de dialogue dans la société, en particulier avec les forces sociales", plaide-t-il.
Chez les partenaires sociaux, son éventuelle arrivée à Matignon est accueillie avec une bienveillance teintée de prudence.
"Ça peut être une bonne surprise", veut croire François Hommeril, président de la CFE-CGC, notant qu'il "sait par expérience que la société est complexe". Côté patronal, François Asselin, de la CPME, évoque "quelqu'un de consensuel" issu "d'une culture de centre-gauche".
Au Cese, "troisième chambre" de la République après l'Assemblée et le Sénat, chargée de faire vivre la démocratie participative, Thierry Beaudet a supervisé la convention citoyenne sur la fin de vie, souvent érigée par Emmanuel Macron en modèle d'une nouvelle gouvernance.
C'était pourtant en favori que Bernard Cazeneuve avait ouvert le bal, lundi matin, de ces nouvelles consultations à l'Elysée, avant d'être raccompagné jusqu'au vestibule par le chef de l'Etat qui lui a fait la bise.
Emmanuel Macron a ensuite accueilli son prédécesseur socialiste François Hollande, puis un autre ex-président, Nicolas Sarkozy, qui plaide pour un Premier ministre de droite comme par exemple Xavier Bertrand, patron des Hauts-de-France, reçu à son tour dans l'après-midi.
L'intérêt pour la fonction de ce dernier, tenant d'une droite gaulliste et sociale âgé de 59 ans, bute sur le refus des dirigeants de son parti, Les Républicains, de toute coalition ou participation au gouvernement.
A 17H00, c'est le centriste François Bayrou qui a gravi le perron de l'Elysée, suivi une heure plus tard du Premier ministre Gabriel Attal, démissionnaire depuis 48 jours. Le président, qui pourrait sonder d'autres forces politiques, veut toujours identifier un Premier ministre susceptible d'éviter une censure immédiate à l'Assemblée.
C'est en avançant ce motif qu'il a écarté la nomination de Lucie Castets, candidate du Nouveau Front populaire, l'alliance de gauche arrivée en tête des législatives. La même mise en scène servira-t-elle à éconduire Bernard Cazeneuve et Xavier Bertrand?
"Bernard Cazeneuve n'est pas demandeur mais s'il le fait, c'est par devoir et pour éviter des difficultés supplémentaires au pays", avait assuré dimanche son entourage.
- "Caricature du système" -
L'ex-ministre de l'Intérieur pendant les attentats de 2015, puis Premier ministre des derniers mois du quinquennat Hollande, âgé de 61 ans, a quitté le PS en 2022 et il est farouchement opposé à l'alliance avec La France insoumise. D'où l'interrogation sur le soutien que pourraient lui apporter les socialistes, outre celui du camp présidentiel et d'une partie de la droite.
Le patron du PS, Olivier Faure, est resté très réservé lundi, concédant seulement qu'il y "réfléchirait" si M. Cazeneuve "obtient l'abrogation" de la réforme des retraites. "Il appartient à l'ancien monde du hollandisme dont nous voulons tourner la page", a balayé la cheffe des députés insoumis, Mathilde Panot.
Mais la gauche serait-elle plus encline à soutenir Thierry Beaudet? "Le Nouveau Front populaire soutient un changement de politique, et donc, il soutiendra un candidat, une personne qui est en mesure de faire changer la politique (…) dans ce pays", a répondu Lucie Castets lors d'un déplacement pour la rentrée scolaire, semblant pour la première fois faire une ouverture sur un autre nom que le sien.
La présidente socialiste de l'Occitanie Carole Delga, qui soutient la nomination d'une figure comme Bernard Cazeneuve, a elle émis des doutes sur un "homme de qualité" mais sans "aucune expérience" politique.
Quant au député du Rassemblement national Jean-Philippe Tanguy, il a érigé sur X le président du Cese en "grotesque caricature du système".