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Lutte contre les changements climatiques : la France réitère son engagement


Lutte contre les changements climatiques : la France réitère son engagement
SUVA, jeudi 31 janvier 2013 (Flash d’Océanie) – Le Président français François Hollande a saisi l’occasion de la Fête nationale de Nauru, qui marque cette année le 45ème anniversaire de l’accession à l’indépendance de ce petit État insulaire micronésien, pour réitérer « l’engagement de la France dans la lutte contre les conséquences du changement climatique ».
Dans son message, relayé jeudi par l’ambassade de France à Fidji (également compétente, sur une base non-résidente, pour Kiribati, Nauru, Tonga et Tuvalu), le Président français a notamment évoqué le passage destructeur, mi-décembre 2012, du cyclone Evan, qui a frappé Fidji, Samoa et la collectivité française de Wallis-et-Futuna.
Cette catastrophe naturelle, selon le chef de l’État français, « rappelle que face à cette question c’est l’ensemble de la Communauté internationale qui doit se mobiliser ».
Le message du Président français, outre l’occasion de l’anniversaire de l’accession de Nauru à l’indépendance, coïncide aussi avec le fait que ce pays assure actuellement la présidence tournante de l’AOSIS (Alliance des Petits États Insulaires), groupe reconnu aux Nations-Unies et qui rassemble la plupart des États insulaires de la planète qui, pour certains, sont d’ores et déjà confrontés aux conséquences bien réelles des changements climatiques : la montée du niveau des océans, en premier lieu dans le Pacifique.
« Dans cet esprit, soyez assuré que la France continuera de coopérer avec l’AOSIS pour défendre des positions communes dans toutes les enceintes internationales comme elle l’a déjà fait dans le passé lors des conférences de Copenhague et de Rio + 20 », ajoute M. Hollande dans son message adressé à son homologue nauruan, Sprent Dabwido.
Ce 45ème anniversaire de Nauru a aussi fait l’objet d’un autre message notable, émanant cette fois-ci de Washington et de la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton.
Dans son message, au nom du Président Obama, Mme Clinton évoque pour sa part des « valeurs partagées » et une « longue histoire d’amitié et de coopération sur un large éventail de questions allant du renforcement de la sécurité régionale à l’atténuation des menaces environnementales posées par les changements climatiques, en passant par la protection des ressources halieutiques et de la nature ».


Nauru, ou la descente aux enfers d'un petit paradis

Lutte contre les changements climatiques : la France réitère son engagement
Au cours de ses 45 années d’indépendance, Nauru, peuplé de moins de xi mille habitants, est passé par une situation florissante au cours des années 1970-1980, en raison d’exploitation du phosphate par des compagnies étrangères.
Ce pays était alors l’un des plus riches du monde par tête d’habitant.
Les revenus du phosphate ayant été épuisés au début des années 2000, le centre de l’île de Nauru est depuis resté à l’état de paysage quasi-lunaire, vestige des anciens puits de mine désormais à l’abandon.
En quasi-faillite, Nauru a dû faire l’objet, pour la première fois, d’une intervention financière d’urgence coordonnée par le Forum des Îles du Pacifique (FIP) afin de mener à bien un programme de réformes économiques et financières drastiques.
Nauru a aussi tenté l’expérience du paradis fiscal, attirant u début des années 2000 des clients douteux, ce qui lui valu d’être rapidement mis à l’index par le Groupe d’Action Financière de l’OCDE, qui tient à jour une liste noire des pays jugés « non-coopératifs ».
Aux abois, fin 2001, Nauru acceptait d’héberger un camp extraterritorial, à la demande de l’Australie, pour y détenir des immigrants clandestins boat-people interceptés au large des côtes nord-occidentales australiennes.
Le camp de Nauru, tout comme un autre créé à la demande de Canberra, sur l’île de Manus (Papouasie-Nouvelle-Guinée), ont été désaffectés dès l’arrivée au pouvoir des travaillistes en Australie.
Les travaillistes ont pourtant réactivé ces deux camps, à partir de septembre 2012, dans le cadre d’une nouvelle politique de réponse forte et dissuasive à un flux ininterrompu d’immigrants clandestins.
Cette « Pacific Solution » australienne, bien qu’elle suscite toujours de vives protestations de la part d’organisations de défense des droits humains et du Haut-commissariat de l’ONU aux Réfugiés, a rapporté à Nauru de substantiels revenus, allant parfois jusqu’à un cinquième de son PIB.


Lourds bilans du passage des deux derniers cyclones

Lutte contre les changements climatiques : la France réitère son engagement
Les derniers chiffres concernant les dégâts (inondations, glissements de terrain, routes et ponts détruits, réseaux électriques et d’eau endommagées) occasionnés par le passage du cyclone Evan à Samoa faisaient état en début de semaine d’une facture approchant les 220 millions de dollars US, selon le Premier ministre Tuilaepa Sa’ilele Malielegaoi qui s’exprimait devant le Parlement de son pays à l’occasion de la session budgétaire.
L’aide régionale et internationale est notamment venue (sous forme de fournitures et de matériel d’urgence ou de paquets financiers) de la Nouvelle-Zélande, de l’Australie, ainsi que d’organismes tels que l’ONU, la Banque Mondiale ou encore la Banque Asiatique de Développement.
Le bilan humain du passage d’Evan à Samoa est de quatre morts et de onze disparus, et de plusieurs milliers de sans abri.
Concernant Wallis, à la suite du passage d’Evan le 15 décembre 2012, le ministre français des Outre-mer, Victorin Lurel, lors des questions au gouvernement à l’Assemblée Nationale à Paris, a indiqué qu’une enveloppe d’urgence de 300.000 euros avait été mobilisée pour financer le rétablissement, y compris la reconstruction des infrastructures publiques et d’environ trois cent maisons endommagées.
En Nouvelle-Calédonie, un autre cyclone, Freda, a laissé derrière lui, après son passage le 3 janvier 2013, une facture estimée à 7,7 millions d’euros, rappelé mercredi le ministre Lurel.
Il citait un rapport d’évaluation détaillant le bilan des dégâts occasionnés aux infrastructures (ponts et chaussées, réseaux d’eau et d’électricité) et équipements publics, ainsi qu’aux biens privés.
Le ministre a assuré que le fonds de secours de l’État français serait mobilisé très prochainement.
Freda a aussi fait deux victimes en Nouvelle-Calédonie.

pad

Rédigé par PAD le Jeudi 31 Janvier 2013 à 05:14 | Lu 875 fois