Tahiti Infos

Lumière sur Rapa dans le cadre des conférences Savoirs pour tous


À Rapa. Crédit : Christian Ghasarian.
À Rapa. Crédit : Christian Ghasarian.
PAPEETE, le 17 janvier 2017 - Christian Ghasarian, professeur d'ethnologie à l'université de Neuchâtel en Suisse et auteur de livres et d'écrits sur Rapa, est attendu ce jeudi à l'université de Polynésie. Il animera une conférence grand public sur l'île reprenant les "aspects historiques les plus saillants" de ses travaux. Au menu : les premiers contacts, l'arrivée des missionnaires ou bien encore l'affaire du négrier péruvien.

"Je vais parler des premiers contacts sur Rapa, de l'arrivée des missionnaires mais aussi des conditions de l'annexion ou bien de l'épisode du négrier péruvien", annonce le professeur d'ethnologie Christian Ghasarian. "Je vais présenter le héros local, Mairoto, qui a mis fin aux agissements du négrier péruvien venu chercher des esclaves en Polynésie." Tous ces éléments se trouvent dans l'un de ses ouvrages : Rapa, une île du Pacifique dans l'histoire (1791-1956) paru en 2016 aux éditions Gingko-Api Tahiti et qui sont le fruit de plusieurs années de recherche.

Christian Ghasarian est allé sept fois à Rapa depuis le début de ses recherches ethnologiques en 2001, pour des séjours allant de un à trois mois. Pour travailler, il a utilisé une méthode non intrusive basée sur l'observation et la participation. Discret, il a participé à la vie des Rapa et a pu avancer sans perturber le quotidien de l'île. Il en a "presque oublié son enquête". Mais, "j'ai quand même accumulé des notes", glisse-t-il.

Christian, "l'ami"

Il rentre d'un huitième séjour au cours duquel il a poursuivi ses travaux. "J'ai aussi, et c'est le point fort de ce déplacement, présenter certains de mes éléments de recherche aux habitants", précise celui qui est devenu au fil du temps "l'ami". D'après lui, il était temps de rendre ce qu'il avait trouvé.

Il raconte : "Dès le deuxième séjour je n'ai plus été Christian l'ethnologue, mais Christian l'ami. Les gens ont oublié que j'étais sur place pour travailler. La soirée de présentation a été un moment fort, plein d'émotions au cours duquel les habitants se sont rappelé mes premières intentions et ont découvert de nombreuses choses sur leur propre histoire. Ils ont été honorés par les efforts fournis pendant toutes ces années." À Rapa, le savoir des anciens a été éradiqué. En 1863 il ne restait plus que 120 personnes sur l'île. Beaucoup d'éléments historiques échappent aux Rapa d'aujourd'hui. Ou plutôt échappaient.

Une soirée "généalogie"


En plus de la soirée restitution des travaux, un second rendez-vous a été donné aux Rapa. Un rendez-vous "généalogique". Au cours de ses recherches, Christian Ghasarian a consulté les documents de John Stocks envoyé à Rapa il y a 100 ans pour "relever tout ce qui se trouvait sur place tant du point de vue culturel, que technique, humain... Il a aussi pris en photo les habitants, de face et de profil, pour des travaux sur les races comme on faisait à l'époque". Le tout a été compilé dans un manuscrit archivé au Bishop Museum.

Ce manuscrit compte 1 300 pages, Christian Ghasarian, l'a traduit et réduit à 500 pages pour une possible édition à venir. Il a aussi rassemblé tous les clichés qu'il a mis à disposition des Rapa. "Sur place un couple s'en est saisi et a effectué un important travail de généalogie qui compte maintenant 5 000 noms."

Pratique

Conférence Savoirs pour tous : Perspectives sur l'histoire de Rapa de Christian Ghasarian, le jeudi 19 janvier à 18h15 en amphi A3 de l'université de Polynésie française à Punaauia. Bâtiment A3.

À Rapa. Crédit : Christian Ghasarian.
À Rapa. Crédit : Christian Ghasarian.

Rédigé par Delphine Barrais le Mardi 17 Janvier 2017 à 18:51 | Lu 3308 fois