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Levée de bouclier à la DSFE contre le débarquement de la directrice


La ministre Isabelle Sachet (à gauche) envisage de débarquer la directrice de la DSFE Christiane Ah-Scha (à droite).
La ministre Isabelle Sachet (à gauche) envisage de débarquer la directrice de la DSFE Christiane Ah-Scha (à droite).
Papeete, le 1er octobre 2019 – Près de 130 agents de la Direction des solidarités, de la famille et de l’égalité (DSFE, ex-DAS) ont signé une pétition en fin de semaine dernière contre la décision de la ministre Isabelle Sachet de débarquer la directrice du service, Christiane Ah-Sha. Selon les responsables syndicaux en interne, un mouvement social n’est pas exclu.

Vent de colère à la Direction des solidarités, de la famille et de l’égalité (DSFE, ex-DAS). Dans un courrier daté du 24 septembre dernier, que Tahiti Infos s’est procuré, pas moins de 130 agents de la DSFE ont signé une « lettre de soutien » envers leur directrice Christiane Ah-Scha, menacée d’être débarquée par sa ministre de tutelle Isabelle Sachet. Le courrier liste les « griefs » reprochés par la ministre à la directrice : lacunes sur le dispositif aidant feti’i, sur les titres de transports pour handicapés et « propos rapportés qui auraient été tenus par notre directrice lors d’une commission à la CPS ». Des arguments qui suscitent « l’incompréhension » des agents qui se disent « affectés et sidérés par les faits reprochés », affirmant que les difficultés de mises en œuvre des deux premiers points relèvent du manque de moyens « malgré notre bonne volonté (…) et l’insistance permanente de notre direction à mener à bien ces dispositifs ».
 
Christiane Ah-Scha avait été nommée directrice de la DSFE en octobre 2016, par l’ancienne ministre des Solidarités Tea Frogier. Selon le courrier des agents de la DSFE, l’actuelle ministre Isabelle Sachet l’a convoquée le 20 septembre dernier pour se voir signifier qu’il était « envisagé de mettre fin à ses fonctions ». Une décision qui intervient dans un contexte déjà délicat, explique la représentante A Ti’a i Mua à la DSFE, Claudine Laugrost. « Avant cette décision, nous avions envoyé un courrier au président et à la ministre le 16 septembre dernier pour leur faire part de notre incompréhension devant leur refus de créer de nouveaux postes », explique la représentante syndicale. « On prend ça pour du mépris. On n’a eu aucune réponse et on apprend qu’ils veulent virer notre directrice alors que ça n’est pas du tout le problème. » En interne, la menace du mouvement social est déjà brandie. « Il y a un gros ras-le-bol général. On attend du gouvernement qu’il nous reçoive. S’il faut un préavis de grève pour ça, on le fera », conclut Claudine Laugrost.
 
Du côté du cabinet de la ministre des Solidarités, on confirme qu’une rencontre a eu lieu entre la ministre et la directrice de la DSFE mais que la décision officielle de se séparer de Christiane Ah-Scha n’avait pas été prise mardi matin et qu’elle relevait du conseil des ministres (par ailleurs en cours mardi matin, NDLR). Toujours au cabinet, on indique que « ce ne sont pas des manquements ou des fautes professionnelles qui sont reprochés à la directrice mais plutôt une forme de déloyauté ». On évoque un problème de « perte de confiance » entre la ministre et sa directrice. Par ailleurs, le cabinet d’Isabelle Sachet affirme que sur les questions de manque de moyens à la DSFE, les représentants des agents « seront reçus ».

Mise à jour : Selon les informations de Radio 1 publiées mardi après-midi, la directrice de la DSFE, Christiane Ah-Scha, a effectivement été démise de ses fonctions lors du conseil des ministres du jour. C’est Valérie Hong Kiou qui assure l’intérim, assistante sociale de formation, chef de service de la circonscription de Pirae et responsable du département aides sociales.

Rédigé par Antoine Samoyeau le Mardi 1 Octobre 2019 à 11:11 | Lu 9014 fois