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Les syndicats "défavorables" à la réouverture des frontières


Tahiti, le 20 avril 2021 - Une intersyndicale CSIP, CSTP-FO, O oe to oe rima, Otahi, Amuitahiraa Rave ohipa no Porinetia et le Syndicat des pêcheurs professionnels a adressé une lettre ouverte au président du Pays Édouard Fritch et au haut-commissaire Dominique Sorain pour faire part de son opposition à la réouverture prochaine des frontières de la Polynésie.
 
Une intersyndicale CSIP, CSTP-FO, O oe to oe rima, Otahi, Amuitahiraa Rave ohipa no Porinetia et syndicat des pêcheurs professionnels s'est fendue d'une lettre ouverte adressée au président du Pays, Édouard Fritch, avec “copie” au haut-commissaire Dominique Sorain, pour faire connaître son opposition contre l'ouverture de nos frontières le 1er mai prochain. L'intersyndicale estime que le chef du gouvernement se précipite “dangereusement” et qu'il fait “peser d'énormes risques aux Polynésiens et aux entreprises locales”, craignant une “nouvelle pandémie” au regard des “données non exhaustives présentées” en matière sanitaire. L'intersyndicale revient sur les propos très mesurés du président Édouard Fritch la semaine dernière sur la situation sanitaire, regrettant que ce dernier agisse selon eux “sans obtenir des garanties préalables pour la santé physique et mentale des Polynésiens”

“Votre ministre de la santé est beaucoup plus prudent”
 
L'intersyndicale dit considérer en revanche que le ministre de la Santé, Jacques Raynal, est “beaucoup plus prudent” que son président. Elle rappelle dans son courrier que le ministre avait promis une réouverture “quand on sera certain que le risque d'introduction du virus (...) sera maitrisable et limité”. Les syndicalistes rappellent au président du Pays que l'état d'urgence est toujours de mise jusqu'au mois de juin prochain et que “seul l'État était habilité à prendre de telles décisions”. L'intersyndicale souligne que même si la fermeture de nos frontières “n'est pas parfaitement hermétique, la situation épidémiologique s'est beaucoup améliorée et semble se stabiliser” malgré un nombre de personnes vaccinées en-deçà des États-Unis et de l'Europe. Elle considère donc que “l'immunité universelle (sic) est encore loin d'être atteinte” et qu'elle doit selon eux comporter “80 à 85% de personnes ayant été contaminées ou vaccinées”.
 
Les syndicats considèrent que “l'arrivée inévitable des variants” fait prendre “des risques considérables” à une large partie des entreprises du Pays qui “commençaient à reprendre vie et espéraient se refaire”… L'intersyndicale demande donc au président Édouard Fritch son avis sur le “renouvellement annuel d'une partie des fonctionnaires d'État” susceptible d'être une nouvelle fois un facteur d'introduction du virus ou encore sur “la mise en place d'un passeport vaccinal obligatoire pour tous les passagers (...) débarquant en Polynésie”. Selon l'intersyndicale “seul un protocole sanitaire des plus stricts permettrait une réouverture plus échelonnée dans le temps”. Les syndicalistes terminent leur lettre ouverte par souligner qu'ils seront “très vigilants aux décisions prises et ne manquerons pas d'agir en conséquence”.

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Mardi 20 Avril 2021 à 21:01 | Lu 4507 fois