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Les squats qui inquiètent les autorités


Si la vue est imprenable sur la rade de Papeete, le confort de son côté, est des plus rudimentaires. Pas d'eau courante, pas d'électricité, sans oublier le passage constant de véhicules à quelques mètres de là, et les rochers en contre-bas.
Si la vue est imprenable sur la rade de Papeete, le confort de son côté, est des plus rudimentaires. Pas d'eau courante, pas d'électricité, sans oublier le passage constant de véhicules à quelques mètres de là, et les rochers en contre-bas.
PAPEETE, le 18 novembre 2018 - ​Ces dernières semaines plusieurs personnes se sont installées le long du littoral à la frontière des communes de Papeete et de Faa'a. Des familles nombreuses vivent ici dans un confort des plus rudimentaires. "Il faut agir au plus vite, et éviter que d'autres suivent leur exemple", a insisté Isabelle Sachet, ministre de la Famille et des solidarités.

En s'engageant sur la RDO, dans le sens Papeete-Punaauia, on ne peut s'empêcher de remarquer ces bâches bleues, ces bouts de tôles et de palettes qui forment de petites baraques sur le bord de la route. En effet depuis plusieurs semaines, des personnes ont élu domicile le long du littoral, à quelques mètres de la piscine de Tipaerui.
 
Si la vue est imprenable sur la rade de Papeete, le confort de son côté, est des plus rudimentaires. Pas d'eau courante, pas d'électricité, sans oublier le passage constant de véhicules à quelques mètres de là, et les rochers en contre-bas.
 

"ON VIT A LA LOCAL"

Miri, et Honoarii vivent dans ces conditions depuis quelques semaines avec huit autres membres de leur famille. Elles témoignent, "on vivait avant dans un appartement en face du Kikiriri. Mais le nouveau propriétaire nous a expulsés parce qu'il voulait rénover l'immeuble (…) Nous avons fait aussi une demande auprès de l'OPH pour obtenir un logement. Et donc en attendant on s'est installé ici. On s'était d'abord mis plus à côté de la piscine, mais la police municipale de Papeete nous a priés de nous installer plus loin vers Faa'a, comme elle l'a fait avec d'autres personnse. C'est ce qu'on a fait, et on a fini notre petite baraque dimanche dernier."
 
Pour autant Honoarii et Miri ne semblent pas plus inquiètes que ça vis-à-vis de leur situation très précaire. "On vit à la locale", confie la seconde nommée. Avant d'ajouter, "on ne manque de rien. Pour l'eau on va la chercher au skate parc à Tipaerui. On a du gaz, une petite gazinière pour faire à manger, et des matelas pour dormir. Les gens quand ils passent à proximité nous saluent, et nous n'avons pas de problème."

"C'EST AU PAYS DE LES PRENDRE EN CHARGE"

En plus de la baraque de Honoarii, on compte également deux autres petites cabanes qui se sont installées elles aussi récemment dans cette zone. Un couple, avec des enfants en bas-âge vivraient également sur place.
 
La mairie de Faa'a est déjà bien au fait de la situation. Des plaintes auraient été déposées auprès des services municipaux par le voisinage.  "Evidemment cette situation ne nous plaît pas beaucoup à la mairie", affirme Robert Maker, 1er adjoint au maire de la commune. Puis d'insister, "nous n'avons pas les compétences pour agir. Bien sûr ça serait facile pour nous de les déloger de là-bas, mais après on fait quoi de ces personnes. C'est au Pays de les prendre en charge."

AGIR AU PLUS VITE POUR EVITER D'AUTRES INSTALLATIONS

L'élu a par ailleurs indiqué qu'il était rentré en contact avec Isabelle Sachet, ministre de la Famille et des solidarités, pour trouver une issue au problème. "Je lui ai proposé d'aller voir ces personnes pour établir un premier constat. Il faut d'abord savoir exactement le nombre d'adultes, et d'enfants qui résident là-bas", a expliqué cette dernière. "Ensuite il s'agit de discuter avec ces personnes, et de voir qui serait prêt à sortir. Il y a l'association Te Torea qui peut les prendre en charge à leur centre d'accueil de jour. On pourrait dans un premier temps les diriger là-bas. Il faut en tout cas agir au plus vite, pour éviter que d'autres suivent leur exemple."
 
Robert Maker a pour sa part précisé qu'il avait d'ores et déjà envoyé des policiers municipaux pour comptabiliser le nombre de personnes vivant sur place. Affaire à suivre.

Rédigé par Désiré Teivao le Dimanche 18 Novembre 2018 à 17:00 | Lu 4621 fois