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Les pros de la mer plutôt consciencieux


Raiatea/Tahaa, le 30 juillet 2020 - Du lundi 20 au vendredi 24 juillet, Teinamai Germain et Thierry Martin, agents de la Direction polynésienne des affaires maritimes, ont inspecté quatre-vingt-treize navires professionnels, entre Raiatea et Tahaa, dont une grande majorité de poti mārara des pêcheurs locaux.

La première visite a été consacrée à l’unique remorqueur des îles Sous-le-Vent de la société Raiatea Carénage Service. Pour ce genre d’unité, il faut environ une heure de visite, tant les points à vérifier sont nombreux. Pour les autres embarcations, en moyenne 25 minutes suffisent.
Dans 90% des cas, il n’y a pas grand-chose à signaler. Tous ces professionnels de la mer savent les risques encourus en cas de défectuosité du matériel. Si parfois un détail n’est pas au point, par exemple le PY ou l’indicatif radio, le permis de navigation est délivré avec une restriction temporaire, la personne a généralement trente jours pour justifier, preuves à l’appui (photos, documents, factures) de la remise à niveau de son embarcation.

La priorité c’est l’incendie à bord, rien de pire, car la vitesse de réaction est très courte. Pour preuve, comme l'a rappelé Thierry Martin : "L’an passé à Fakarava, un pêcheur professionnel a transformé son in-board en hors-bord et a placé les réservoirs dans l’ancienne cale moteur. Le soir, il a fait le plein des deux cents litres dans la soute centrale. Sauf qu’en passant du diésel à l’essence, faute d’avoir percé une aération dans la cale, pendant la nuit les vapeurs des réservoirs se sont évaporées par la soupape des jerrycans plastiques. Le matin, plongeant sa main dans la soute pour brancher sa pompe de cale, l’étincelle a fait exploser les vapeurs d’essence ; le pauvre pêcheur, brûlé, s’est retrouvé expulsé à plusieurs dizaines de mètres de son bateau.

Dorénavant la balise de détresse est dans tous les navires. Les agents rappellent qu’il faut l’avoir sur soi et non dans l’embarcation, car si le pilote tombe à la mer, sans son coupe-circuit attaché à la ceinture, la balise ne sert strictement à rien ! Comme nous le précise Teinamai Germain, c’est pour cette raison que l’administration a demandé aux constructeurs marins de créer une porte d’accès aux postes de pilotage des poti mārara car bon nombre d’accidents ont eu lieu. Un pêcheur déséquilibré peut tomber à l’eau sans coupe-circuit ni balise et voir son bateau s’éloigner ou lui tourner autour sans pouvoir l’atteindre.


Rédigé par JPM le Jeudi 30 Juillet 2020 à 09:16 | Lu 874 fois