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Les prix ont baissé en 2014 mais ça n'est pas forcément une bonne nouvelle


Les prix ont baissé en 2014 mais ça n'est pas forcément une bonne nouvelle
PAPEETE, le 15 janvier 2015 - Les prix ont baissé de 0,2% en Polynésie sur l'année 2014. Ce n'était pas arrivé depuis le cœur de la crise, en 2009, mais ça n'est pas forcément une bonne nouvelle.

Le gouvernement a présenté lors du Conseil des ministres les chiffres de l'inflation en 2014. Certains considéreront que c'est une bonne nouvelle : les prix ont baissé de 0,2% sur l'année. La Polynésie est donc en déflation, ce qui n'était plus arrivé depuis 2009. C'est le signe de la grande faiblesse de notre économie et de la hausse continue du chômage, qui pèse sur la consommation et oblige les entreprises à baisser leurs prix.

Si l'indice général des prix a légèrement baissé, ce n'est pas le cas de l'indice ouvrier (qui ne donne par exemple pas autant de poids aux tarifs du transport aérien, en baisse de 3% sur un an) qui a de son côté progressé de 0,1%.

Le piège de la déflation

Malgré tout, si les consommateurs sont généralement ravis de voir baisser les prix, les économistes, eux, craignent la déflation comme un des plus grand mal qui peut toucher une économie. Ce symptôme de la faiblesse de notre économie entraine en effet une spirale infernale, dans laquelle le Japon est par exemple coincé depuis près de 20 ans.

Le cercle vicieux commence par la baisse des prix. Du coup les consommateurs reportent leurs gros achats (voitures, voyages, maisons… justement tous en baisse en Polynésie en 2014) en attendant qu'ils baissent encore plus. Les entreprises se retrouvent avec des carnets de commande vides ou des stocks qui perdent rapidement de la valeur, et elles sont obligées de brader leurs produits. Ensuite elles licencient ou baissent les salaires pour éviter les pertes. L'augmentation du chômage et la baisse des salaires réduit encore la consommation ce qui continue de faire baisser les prix.

Mais à noter que les économiste de l'IEOM, interrogés sur le sujet, considèrent que dans notre économie où le poids du secteur public est très important, de telles spirales ont moins de risque de s'installer.

Comment la politique de la BCE influe sur la Polynésie

L'Europe est confrontée elle-aussi à une inflation très basse (passée en territoire négatif le mois dernier), ce qui pousse la Banque centrale européenne à annoncer pour 2015 une politique d'injection massive de cash dans la machine économique pour faire regonfler les prix. La simple annonce de cette politique a permis de faire s'effondrer l'euro, qui est descendu cette semaine au niveau le plus bas de son histoire face au dollar.

Cette baisse de l'euro entraîne mécaniquement la baisse du Fcfp, ce qui va renchérir le coût de nos importations (mais rendre notre industrie touristique, notre poisson et nos perles plus compétitives) et de nos produits au supermarché puisque près des deux-tiers de nos importations proviennent d'en dehors de la zone euro.

De plus, le ministre de la Relance Economique Jean-Christophe Bouissou estime que les grands travaux lancés par le Pays, conjugués aux investissements étrangers en Polynésie, en particulier les projets hôteliers de Hainan à Atimaono et le projet aquacole à Hao, vont permettre d'injecter de la liquidité dans notre économie et faire remonter l'investissement, la consommation, les prix, puis l'emploi.

Mais parallèlement, le recul historique des cours du pétrole, désormais accompagné par d'autres matières premières, pourrait faire baisser le coût du transport, et annuler en partie la baisse de l'euro. Surtout, si la tendance se poursuit en 2015, le prix de l'essence et des billets d'avion en Polynésie devraient continuer de baisser.

En attendant, consommateurs, réjouissez-vous : les prix ont baissé en 2014. Mais avec un peu de chance ça ne durera pas…

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Jeudi 15 Janvier 2015 à 14:07 | Lu 1474 fois
           



Commentaires

1.Posté par Ariitaia le 16/01/2015 08:45 | Alerter
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Merci la grande distribution de contribuer à ce gâchis en tordant toujours plus le coup de leurs fournisseurs qui finissent par en mourir. Combien d'entreprises doivent licencier du personnel pour continuer à rester compétitifs par rapport à la dictature des acheteurs des grandes surfaces !

2.Posté par pepe le 17/01/2015 21:00 | Alerter
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Quel baratin , ça sent l'hypothèse d'école et tu es payé pour dire de telles hilarités! Explique moi pourquoi pendant la pénurie de produits anti-moustiques un des plus gros affameur du pays affichait des prix a 14000 fr le litre, 7400fr quinze jours après.
Et c'est où dans tes statistiques qu'une bouteille de vin qualité moyenne est vendue jusqu'à 12fois plus chère qu'en France!
faut arreter de dire n'importe quoi les voitures les maisons les voyages c'est pour les riches! Les pauvres voient plutôt le litre de lait et le kilo de riz, le steak ou le poulet, c'est beaucoup plus cher qu'en 2009 et ça on en achète plus souvent qu'une voiture! Si la Polynésie veut s'en sortir il faut que les riches fassent un effort de partage, un contrôle des prix avec des amendes pour les affameurs serai bienvenu! Le vrai Maohi ne laisse pas les gens dans la merde.