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Les plateformes vidéo, nouveau débouché pour exporter séries ou animation


Les plateformes vidéo, nouveau débouché pour exporter séries ou animation
BIARRITZ, 11 septembre 2013 (AFP) - A l'heure où se développent Netflix ou Hulu, les plateformes de vidéo à la demande constituent une opportunité croissante pour vendre dessins animés, séries ou documentaires français à l'étranger, même si ce marché est encore en train de se structurer.

"Les nouveaux médias commencent à représenter des relais de croissance assez intéressants", souligne Mathieu Béjot, délégué général de TV France International (TVFI), association des exportateurs de programmes français.

Selon une étude annuelle de TVFI et du Centre national du cinéma (CNC), les revenus issus des ventes aux nouveaux médias à l'étranger ont progressé en 2012 pour représenter 2% des recettes des exportations, contre 1% en 2011.

Si ce niveau reste modeste, ces ventes commencent à représenter une part non négligeable du chiffre d'affaires de certains distributeurs.

La vidéo à la demande à l'acte (VOD), plébiscitée notamment par Apple, et la vidéo à la demande par abonnement (SVOD), adoptée par le géant Netflix, "représentent aujourd'hui quasiment 20% de notre chiffre d'affaires annuel", explique ainsi Jérôme Alby, directeur général adjoint de Mediatoon Distribution (groupe Media participation), qui commercialise les droits de séries animées comme "Tintin", "Lucky Luke" ou "Garfield".

"On s'est positionnés de manière très forte, en allant conclure de gros accords avec les acheteurs clés du marché, comme iTunes et Netflix", poursuit-il.

Certaines zones sont particulièrement propices pour les ventes aux plateformes : les marchés matures tels que les Etats-Unis, le Canada ou la Grande-Bretagne, ou encore des pays comme la Russie ou le Brésil, où de nombreux sites se sont lancés.

Créée en 2010, la plateforme russe ivi.ru, financée essentiellement par la publicité, cherche à "acquérir des films français" pour alimenter son catalogue, a ainsi expliqué sa responsable des acquisitions, Ekaterina Zhukova, lors d'un débat organisé mercredi à Biarritz en marge du 19e "Rendez-Vous" de TVFI, marché de programmes français.

"Nous cherchons de l'animation pour les enfants, car c'est quelque chose qui est universel", a expliqué de son côté Pelin Seyhan, responsable du développement du groupe Nokta, qui détient plusieurs plateformes en Turquie.

"Contraintes importantes"

Les plateformes de vidéos peuvent être un bon débouché pour l'animation. Chez Millimages, qui produit les séries "Mouk" ou "64 rue du zoo", elles représentent actuellement "entre 40% et 50%" du chiffre d'affaires en Russie et Europe de l'Est, indique Hanna Mouchez, responsable coproductions et ventes du groupe.

Les opportunités existent aussi pour le documentaire ou la fiction. Aux Etats-Unis, la série de Canal+ "Engrenages" a été vendue à Netflix, et "Braquo" au site de vidéo en ligne Hulu. Toujours dans les créations de Canal+, "Les Revenants" vient d'être vendue pour une diffusion sur une chaîne puis une plateforme américaine.

La vente aux sites de vidéo "est une évolution naturelle", estime Marc Nowak, directeur général chez Zodiak Rights, qui distribue "Braquo" et "Les Revenants".

Ce marché, dont le modèle économique continue à se dessiner, n'est cependant pas encore pleinement structuré et reste généralement bien moins rémunérateur que les chaînes de télévision.

"Les prix sont bas et les contraintes techniques et contractuelles importantes", indique Jérome Alby, soulignant notamment que certaines "normes techniques sont remises au goût du jour de façon assez fréquente".

En outre, comme avec les autres diffuseurs, les programmes français doivent être suffisamment attractifs et universels pour plaire à ces clients.

"Nous voulons mettre des contenus français, mais c'est très difficile actuellement. Car même si nous parlons la même langue, nous n'avons pas la même culture du tout!", indique Audrey Pacart, responsable des contenus de la plateforme québecoise TOU.TV. "Notre public jeune n'aime pas vraiment les séries françaises", poursuit-elle.

Rédigé par Par Sophie LAUBIE le Mercredi 11 Septembre 2013 à 05:22 | Lu 318 fois