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Les pharmaciens déterminés à sauver leurs officines et les emplois de leurs 450 salariés


Les pharmaciens déterminés à sauver leurs officines et les emplois de leurs 450 salariés
Les deux syndicats de pharmaciens (SPPF et SPIT) restent mobilisés dans les prochains jours pour porter leurs revendications auprès du prochain gouvernement afin de dénoncer les conséquences préjudiciables de l’arrêté n° 543 CM du 22 avril 2013 sur le prix des médicamentsmais aussi pour appeler son attention sur l’urgence de remédier au blocage des remboursements du RSPF(Régime de Solidarité de Polynésie Française).

La parution de cet arrêté au JOPF du 2 mai 2013 constitue pour les pharmaciens l’expression d’une défiance inacceptable dans la mesure où dans le cadre des réunions de concertation qui avaient débuté fin octobre 2012, le ministre M.TETARIA s’était engagé à ne pas décréter d’urgence particulière sur ce dossier estimant devoir privilégier la voie de la concertation… un engagement bien léger qui manifestement n’aura pas été suivi d’effet dans le contexte électoral de ces dernières semaines !

Le ministre a, contre toute attente, décidé de « passer en force » son arrêté sans évaluer toutes les conséquences de la modification du coefficient multiplicateur sur le fonctionnement des officines. Dans le même temps, le ministre était incapable de prendre la moindre mesure concrète pour apurer, la situation financière catastrophique des officines qui est due au blocage des paiements du RSPF, nombre d’officines étant aujourd’hui acculées et en défaut de paiement à l’égard de leurs fournisseurs.
Rappelons que dans le cadre de cette concertation, le ministre de la santé devait à la demande des pharmaciens associer la CPS, engagement non respecté par le ministre qui a préféré stopper les réunions de concertation sans attendre les résultats de l’audit comptable et financier qui devait démontrer l’impossibilité pour de nombreuses pharmacies de pouvoir faire face à la baisse du prix des médicaments dans le contexte financier et budgétaire du moment.

Dans son dernier communiqué, le ministre de la santé n’a pas hésité à dénigrer les pharmaciens alors même que l’étude de la direction de la santé de M. Nick TOOMARU sur laquelle le ministre fondait sa prétendue légitimité, présentait sur un plan méthodologique de nombreuses lacunes et imperfections techniques que les syndicats avaient mises en exergue dès le début de la concertation.
L’adoption dans la précipitation de cette mesure que les pharmaciens ont condamnée avec force en décrétant une grève générale dans la quasi totalité des officines de Polynésie le samedi 4 mai 2013, atteste de la légitimité de ce mouvement qui devrait se poursuivre et même se renforcer dans l’avenir.

Les pharmaciens persistent à considérer que la mesure du gouvernement TEMARU a été prise dans le seul but de faire contribuer financièrement cette profession dans des proportions totalement démesurées.
Cette mesure apparaît surtout comme l’illustration d’une politique irresponsable menée sur la maitrise des dépenses de santé, laquelle constitue une mesure budgétaire inique, sans efficacité démontrée et de façon plus grave sans la moindre simulation sérieuse de ses effets négatifs sur les officines en terme d’emplois, de nombreux licenciements et des risques de fermeture de pharmacies dans les îles les plus éloignées de Polynésie étant attendues.

On constatera enfin que cette mesure a été adoptée sans prendre en compte d’une part, la baisse constante des médicament en Polynésie de 1,8% en moyenne depuis 2004, baisse mécanique et régulière due à la baisse du prix public de métropole et d’autre part, les économies budgétaires réalisées avec la mise sur le marché des génériques et dont on estime l’économie à plus de 300 millions de francs cfp par an. En 2013, la baisse du médicament en métropole est de 3% soit une économie supplémentaire de l’ordre de 200 millions F cfp.
Constatant l’existence d’une profonde méconnaissance des particularités du travail des pharmaciens dans le fonctionnement de leurs officines, les deux syndicats de pharmaciens devraient communiquer très prochainement dans ce domaine pour pallier ce déficit d’information que le précédent gouvernement a cherché à exploiter de façon déloyale.

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Les pharmaciens sont des professionnels de santé responsables et solidaires qui parlent aujourd’hui d’une seule voix, pour défendre et préserver leur outil de travail et en particulier leurs employés sans préjudice pour la population qui a déjà eu à subir les désagréments d’un premier mouvement de grève.
Dans la continuité du mouvement qui a été initié, les syndicats devraient rencontrer très prochainement les futures instances gouvernementales pour aborder les principaux sujets urgents de leurs revendications : paiement du RSPF et retrait de l’arrêté 543/CM du 22 avril 2013 sur le coefficient multiplicateur du médicament.


Le syndicat des pharmaciens de Polynésie française (SPPF)

Le syndicat des pharmaciens des Iles et de Tahiti (SPIT)


Rédigé par Communiqué de syndicat de pharciens le Vendredi 10 Mai 2013 à 15:54 | Lu 1766 fois