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Les pensions de famille jugées pas assez qualitatives par des tour-opérateurs


Pour des tour-opérateurs, les pensions de famille ne sont pas assez qualitatives. Crédit photo : Archives TI.
Pour des tour-opérateurs, les pensions de famille ne sont pas assez qualitatives. Crédit photo : Archives TI.
Tahiti, le 12 février 2024 – Melinda Bodin, la présidente de Tourisme Authentique, qui représente les pensions de famille, a réagi ce lundi à la problématique soulevée début février par un groupe de tour-opérateurs français lors d’un entretien avec le président du Pays. Ces agents ont déploré la “qualité des hébergements en pension de famille, rendant complexe la vente de la destination” à leur clientèle. Une impression partagée par Melinda Bodin, qui reconnaît que les acteurs du tourisme doivent se “professionnaliser”.
 
Melinda Bodin en est consciente : “Il faut professionnaliser les pensions de famille et les acteurs du tourisme.” La présidente de l'association Tourisme Authentique (anciennement association des hôtels de famille de Tahiti et de ses îles), qui représente les pensions de famille et la petite hôtellerie en général, a réagi ce lundi aux propos de tour-opérateurs français qui ont rencontré, le 3 février dernier, le président Moetai Brotherson, en charge du portefeuille du Tourisme. Au cœur de cet entretien : leur retour d'expérience après avoir visité la Polynésie pendant dix jours à bord du navire Paul Gauguin. Et c’est à ce titre que les professionnels ont soulevé la problématique “de la qualité des hébergements en pension de famille, rendant complexe la vente de la destination” à leur clientèle.

Interrogée lundi sur ces déclarations, Melinda Bodin n'a pu que confirmer les impressions de ces tour-opérateurs. “Je suis tout à fait d'accord avec leurs propos. Ce n'est pas la première fois qu'on nous remonte ce genre de constats d'ailleurs. Depuis que le terme de pensions de famille a été créé en 1997, il a toujours fallu professionnaliser nos professionnels”, explique-t-elle. “C'est ce que je fais depuis douze ans, depuis que je suis la présidente de l'association.” Et, selon elle, si ce constat ne concerne pas tous les établissements, “ceux qui sont concernés font du mal au business en entier”.
 
Tu te dois de respecter des normes”
 
En effet, Melinda Bodin reconnaît que de nombreuses pensions, sur le territoire, ne sont pas aux normes et qu'ouvrir un établissement de ce genre devrait être régi par des réglementations d'hygiène et de sécurité. “On ne peut pas tout ouvrir juste parce que l'on a pris une patente. Non ! Tu te dois de respecter des normes. Tu es une entreprise qui reçoit du public. Tu es soumis à des règles. Je ne dis pas qu'il faut fermer à tire-larigot, mais il serait bon de mettre des personnes autour d'une table, et de tirer les oreilles à certaines qui ne respectent pas les normes d'hygiène, d'électricité, de sécurité... Et que sans ça, tu ne peux pas ouvrir ton établissement. On a bien fermé des hôtels car ils ne correspondaient plus à ces normes.” Actuellement, trop peu de règles régissent l'ouverture de pensions, ce que regrette la présidente de Tourisme Authentique. “On essaie de porter ce sujet et cette problématique”, explique-t-elle. “À notre échelle, avec le Pays et les 170 établissements familiaux qui sont membres de l'association [sur les 290 existants au Fenua, NDLR], on a mis en place un classement Tiare, pour noter les établissements. Nous sommes même les représentants d'un label national, CléVacances, en Polynésie."
 

Les tour-opérateurs demandeurs d'hôtels 3 et 4 étoiles

Lors de l'entretien entre le président du Pays et les tour-opérateurs français, ceux-ci ont également mis en exergue un autre frein au développement de leur activité sur le territoire. En effet, ils ont été “attristés” d'un manque criant de chambres, notamment pendant les vacances estivales des voyageurs français. Selon un communiqué de la présidence, ils seraient “demandeurs de structures hôtelières de classe intermédiaire trois et quatre étoiles”. Pour rappel, le Pays a toujours l'ambition d'accueillir 600 000 touristes par an à l’horizon 2033, en mettant notamment en place une politique incitative dans les îles, afin de mieux distribuer le tourisme en Polynésie. Un secteur principalement concentré actuellement sur Tahiti, Moorea et Bora Bora.

 

Rédigé par Thibault Segalard le Lundi 12 Février 2024 à 14:29 | Lu 4034 fois