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Les mesures sanitaires prolongées au 15 octobre


Tahiti, le 15 septembre 2020 – Le président du Pays et le haut-commissaire ont annoncé mardi que les mesures sanitaires en vigueur au fenua –interdiction des rassemblements, masques obligatoires…– étaient prolongées jusqu'au 15 octobre prochain. Pas de réajustement majeur de la stratégie sanitaire après les deux premiers décès, tant qu'il n'y a pas de "saturation de l'offre de soins".
 
  • Un mois de plus
 
La principale annonce du point presse sur les mesures sanitaires, organisé mardi en fin de matinée à la présidence est peut-être… qu'il n'y a pas eu de nouvelles annonces. Tout juste le président du Pays, Édouard Fritch, et le haut-commissaire, Dominique Sorain, ont annoncé la prolongation des mesures sanitaires en vigueur jusqu'au 15 octobre : le masque obligatoire par zones en fonction des communes ; l'interdiction des rassemblements de plus de 10 personnes ; l'obligation d'autorisation pour les manifestations notamment sportives ; la fermeture des discothèques et pistes de danse et les restrictions dans les bars et restaurants.
 
Malgré les deux premiers décès liés au Covid, jeudi et vendredi dernier, les autorités sanitaires ont décidé de maintenir les mesures actuelles en demandant davantage de vigilance sur leur application. "À ce stade, nous n’avons pas de tension sur l’offre de soins, même si le nombre de patients hospitalisés augmente", a expliqué le haut-commissaire. "Nos capacités hospitalières ne sont pas saturées. Elles peuvent aller jusqu’à 200 lits pour accueillir les personnes hospitalisées et 60 lits en réanimation." Des mesures qui sont maintenues pour un mois même si "de nouvelles mesures pourront être prises avant cette date si nous observions une aggravation de la situation".
 
  • Éviter les rencontres privées festives
 
Édouard Fritch et Dominique Sorain ont également insisté sur la nécessité "d'éviter les rencontres festives" dans la sphère privée. Si l'interdiction des rassemblements ne vaut que pour la sphère publique, les rassemblements privés ne sont soumis à aucune réglementation et ne le seront pas. C'est donc un appel à la responsabilité qui a été lancé mardi. "Nous devons, durant le mois à venir, faire l’effort de ne plus organiser des tāmāa'ara'a, des fêtes quelles qu’elles soient, comme des anniversaires en famille ou entre amis, des fêtes à domicile ou en lieu privé", a demandé Édouard Fritch. "Ce n’est pas parce que vous serez entre amis et proches que le virus n’y est pas invité également".
 
Au surplus, les deux représentants du Pays et de l'État ont particulièrement insisté sur le respect des gestes barrières vis-à-vis des personnes vulnérables et des personnes âgées.
 
  • Pas encore de stade 4
 
Le haut-commissaire l'a annoncé, la Polynésie n'a pas besoin de passer au stade 4 de l'épidémie, toujours en raison du contrôle des cas Covid-19 et de la non saturation de l'offre de soins : 16 hospitalisations et 4 personnes en réanimation, pour une capacité totale de 200 hospitalisations et 60 lits en réanimation. La mesure, purement administrative, avait été suggérée avec insistance par le ministre de la Santé, Jacques Raynal, la semaine dernière pour permettre la mise en œuvre de mesures coercitives pour les populations des clusters à Papeete notamment.
 
"À Tahiti, nous sommes au stade 3 de la gravité sanitaire sur une échelle maximale de 4.
Le stade 4 signifierait une contamination générale de la population. Nous n’en sommes pas encore là. Je ne le souhaite pas au même titre que vous", a expliqué Édouard Fritch. "Quant aux archipels, ils sont restés au stade 1 de l’épidémie."
 
  • Les CAE à tout faire
 
Solution miracle sociale et sanitaire –et d'aucuns diront politique– pendant la crise, les CAE ont une nouvelle fois été dégainés par le président du Pays en "complément des agents de prévention sanitaire pour les quartiers à risque". "Pour promouvoir les gestes barrières et éviter les rassemblements en lieux privés, le gouvernement dotera les communes d’agents de prévention sanitaire, sous la forme de CAE, qui seront dédiés aux quartiers prioritaires touchés par l’épidémie. Ils auront pour mission de rappeler sans cesse que les gestes barrières doivent faire partie de nos habitudes de vie." Le président du Pays a annoncé qu'il réunirait de nouveau les tāvana de Tahiti et Moorea pour faire le point avec eux sur leurs besoins.
 
  • Les auto-tests maintenus
 
Remis en cause depuis maintenant plusieurs semaines par les autorités sanitaires du Pays, les auto-tests pratiqués par les arrivants en Polynésie à 96 heures seront maintenus, a affirmé le président Édouard Fritch. Ces tests extrêmement nombreux, et réalisés en doublon des tests RT-PCR avant le vol, pèsent sur le travail de l'Institut Malardé. Mais il n'est toujours pas question de les redéployer à d'autres fins plus locales.
 


Rédigé par Antoine Samoyeau le Mardi 15 Septembre 2020 à 17:08 | Lu 3560 fois