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Les grévistes veulent durcir le mouvement


PAPEETE, le 21 août 2019 - Statu quo mercredi dans le BTP entre l’intersyndicale et le gouvernement. Aucun accord n’a été trouvé pour mettre fin au mouvement de grève qui touche l’Equipement et six sociétés privées du secteur. Les grévistes annoncent un durcissement du mouvement jeudi.

Mercredi matin, aux premières heures, une cinquantaine de grévistes des six sociétés privées du BTP s’est retrouvée devant la présidence. Avec leurs pancartes installées le long de la route,les employés se disent déterminés et veulent se faire entendre. «Nous ne voulons pas perdre notre travail. Il faut que le Pays fasse quelque chose», déclare l’un des grévistes.

Du côté de Tipaerui, l’ambiance est plus tendue. Dans la matinée,des tensions ont eu lieu entre un membre du Syndicat autonome de l’Equipement (Satep) et quelques cadres.«Certains ont poussé la palette avec leur véhicule, d’autres ont essayé de retirer notre piquet de grève, alors que nous sommes dans nos droits. Certains ne me connaissaient pas, et lorsque je leur ai dit que je représentais le syndicat, ils ont baissé d’un ton», décrit Sala Teato, secrétaire adjoint de la Satep.

Pas facile de trouver une solution, si en face, les interlocuteurs, que l’intersyndicale a rencontré jusque-là n’ont pas de pouvoir de décision. En effet, les négociations se sont tenues sans la présence du ministre de l’Equipement, René Temeharo, hors du territoire. «Peut-être qu’il a les clés pour ouvrir les robinets et apporter des solutions. Mais il n’est paslà, c’est bien dommage», regrette Sala Teato.

Selon le ministère de l’Equipement, seul 13,9% des effectifs de la direction de l’Equipement «tous services confondus» ont cessé le travail, mercredi. «J’appelle mes collègues à se mobiliser, c’est maintenant qu’il faut se lever», indique Etienne Heuea, agent de l’Equipement, au niveau de l’exploitation. Un service réputé comme étant «le bras armé du Pays». «Durant les intempéries, c’est la première section que l’on active pour les interventions, que cela soit dans les rivières, les éboulements... Ici, nous approvisionnons en carburant tous les engins qui sont sur les chantiers à Tahiti. S’il y a un problème au fenua, nous sommes les premières personnes à intervenir. Nous nous chargeons aussi de déplacer les blocs de ciment sur Arue et Punaauia, afin de fluidifier la circulation aux heures de pointe», explique Etienne Heuea.

Durant de longues heures,les hommes sont restés solidaires en attendant les consignes de leurs leaders. Les représentants syndicaux attendaient, eux aussi de leurs côtés, que le président Edouard Fritch veuille bien les recevoir. A 14 heures, une délégation ministérielle a reçu les patrons des six sociétés privées ainsi que les représentants du ministère de l’Equipement. Et dans la foulée, leaders syndicaux ont été reçus par plusieurs ministres.

Mercredi soir, les grévistes affirmaient unanimement que la grève devait se durcir jeudi, si la situation ne s’améliorait pas. Certains évoquant la possibilité d’investir les voies en face de la Présidence.

le Mercredi 21 Août 2019 à 21:32 | Lu 2596 fois