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Les greffés du rein réclament le remboursement d'un médicament anti-rejet


PARIS, 3 décembre 2013 (AFP) - Les deux principales associations de greffés du rein ont réclamé mardi le remboursement d'un médicament anti-rejet, le belatacept, qui prolonge la durée de vie des greffons et ferait faire d'importantes économies à la Sécurité sociale.

Dans une lettre ouverte remise mardi à la ministre de la Santé, Marisol Touraine, les associations de malades du rein Renaloo et FNAIR demandent "d'autoriser sans délai la prise en charge de ce traitement" et "de mettre fin à cette situation injuste", à savoir le refus "d'inscrire le belatacept sur la liste des médicaments hospitaliers pris en charge directement par l'Assurance maladie".

"Le belatacept est un médicament efficace en prévention du rejet de greffe qui a montré au cours des études de développement (...) des avantages importants par rapport" aux molécules utilisées jusqu'à présent, les inhibiteurs de la calcineurine (ICN), écrivent les deux associations.

Le belatacept, qui est commercialisé sous le nom de Nulojix par la firme pharmaceutique Bristol-Myers Squibb (BMS), "améliore singulièrement le pronostic et aussi la qualité de vie des patients concernés", affirment-elles.

D'après une étude, ce traitement anti-rejet à prendre une fois par mois sous forme d'injection à l'hôpital, améliore de 15 à 30% le fonctionnement des reins greffés par rapport aux ICN et "permettrait un allongement de la survie des greffons rénaux d'environ deux ans".

Il coûte plus cher d'environ 3.000 euros par an mais grâce à l'allongement à 15 ans en moyenne de la durée de vie des reins transplantés (13 ans en moyenne avec les ICN), il ferait gagner, in fine, à la Sécurité sociale environ 70.000 euros par patient, selon les associations.

Alors que de nombreux pays européens prennent en charge ce médicament, en France l'argument avancé pour le refuser serait la faible "amélioration du service médical rendu" au patient au bout d'un an, alors que la différence se fait sentir véritablement au bout de plusieurs années, explique à l'AFP la directrice générale de Renaloo, Yvanie Caillé.

BMS fait partie des "partenaires" privés qui subventionnent Renaloo et FNAIR (Fédération Nationale d'Aide aux Insuffisants Rénaux), reconnaît Mme Caillé qui souligne toutefois que cette initiative a pour stricte motivation l'intérêt des malades.

On estime qu'environ 70.000 personnes en France souffrent d'insuffisance rénale terminale: 37.500 sont sous dialyse et 33.000 vivent avec un rein greffé. Ceci représente un coût global très lourd, évalué à 4 milliards d'euros (les trois quarts pour les dialyses), soit 2% des dépenses de Sécurité sociale.

Rédigé par () le Mardi 3 Décembre 2013 à 05:57 | Lu 451 fois