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Les ex-sinistrés de Vaitavere sans solution


Les ex-sinistrés de Vaitavere sans solution
Tahiti, le 18 janvier 2021 - La famille de Vaitāvere, qui avait perdu sa maison dans un spectaculaire accident provoqué par un camion de la commune de Punaauia il y a deux ans, va se retrouver sans logement et sans solution de relogement dans quelques jours. Elle demande à la commune d'honorer ses promesses et entend, dans l'attente, retourner sur son terrain pourtant classé en "zone rouge"…
 
Suite à l'accident impliquant un camion de la mairie de Punaauia dans la descente de Vaitāvere, il y a deux ans, la famille de mamie Airima a été relogée par le biais de l'Agence immobilière sociale de Polynésie française (AISPF) à Punaauia pendant deux ans, avec un loyer pris en charge par la commune. Entre-temps, une partie de la famille a décidé d'aller vivre à Papara dans "une petite cabane" et il ne reste plus dans le logement de Punaauia que la fille de Mamie Airima et son gendre Baptiste. Mais à la fin du mois de janvier, le couple va devoir quitter son habitation louée, puisque le contrat de location prend fin, sans avoir de visibilité sur un relogement.
 
La famille attend de la mairie qu'elle tienne ses promesses : "elle s'est engagée à nous trouver un terrain et à construire un fare OPH (Office polynésien de l'habitat, NDLR)", explique Baptiste. "Mais après, ils se sont rétractés (...). Ils nous avaient dit qu'il y aurait peut-être une participation pour le fare OPH, ce qui est tout à fait normal, nous sommes prêts à payer l'achat d'un terrain et le fare car rien n'est gratuit aujourd'hui. Mais il n'y a rien". Autre proposition faite par la commune, celle de construire sur un des terrains de la famille : "Mais après étude de la mairie, ils ne veulent finalement pas s'engager car cela leur reviendrait trop cher en frais de terrassement et de construction", ajoute Baptiste.
 
La famille de mamie Airima assure que plusieurs réunions ont eu lieu avec la commune depuis l'accident. La dernière date de novembre et, malheureusement, "n'a pas abouti". "Maintenant on se retrouve le bec dans l'eau", s'inquiète Baptiste. Il rappelle que lui et sa femme ne sont pas "restés les bras croisés" et qu'ils ont cherché un logement. Mais avec la conjoncture actuelle "c'est relativement compliqué".
 
"On va revenir ici, même si c'est interdit"
 
Devant l'urgence et n'ayant trouvé aucune solution de relogement, Baptiste et sa femme ont l'intention de revenir sur leur ancien lieu d'habitation à Vaitāvere. Et cela, même si la zone a été classée en "zone rouge" inconstructible depuis 20 ans sans qu'ils le sachent. "Personne n'a été prévenu (...). Je sais qu'on n'a pas le droit, mais on n'a pas d'autre solution. On n'a pas le choix. Soit on va venir ici, soit on va faire un sit-in à la mairie". Pour Baptiste, c'est l'incompréhension puisque, selon lui, la commune "veut récupérer le terrain pour en faire un parking pour ceux qui vont faire leur marche". "Ils veulent faire une salle de sport à l'entrée de Vaitāvere donc on ne comprend pas puisque toute cette zone est classée zone rouge (...). On a plus l'impression qu'ils veulent récupérer le terrain pour eux et en profiter".
 
Baptiste précise qu'un dossier OPH est en cours, mais il affirme ne pas y croire car "on s'est renseigné et la liste d'attente est relativement longue". Contacté lundi, le tāvana de Punaauia n'a pas pu répondre à nos sollicitations.
 


Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Lundi 18 Janvier 2021 à 20:36 | Lu 7522 fois