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Les communes ont investi huit milliards de Fcfp en 2013


PAPEETE, le 4 mars 2015. L'Agence française de développement publie pour la seconde année consécutive un observatoire des communes de Polynésie française. Elle rend ainsi compte des "tendances financières ainsi que de la constitution des grands équilibres budgétaires" des communes. "L'autofinancement des communes, leur capacité à financer elle-même, a été faible. Néanmoins, elles ont su se mobiliser de manière importante en s'appuyant sur leurs réserves antérieures notamment pour réaliser des investissements de l'ordre de 8 milliards de dépenses d'investissement en 2013", note Frédéric Audras, directeur de l'agence AFD de Papeete.

"En 2013, les dépenses de fonctionnement des communes augmentent beaucoup plus rapidement que leurs recettes (+5 % pour les charges contre +1 % pour les produits). En conséquence, l’épargne brute des communes se tasse nettement sur l’exercice. Les marges de manœuvre disponibles pour autofinancer leur investissement se réduisent",
note l’Observatoire des communes.

"En 2013, on observe un accroissement des charges de fonctionnement des communes sur l'ensemble des archipels, qui est dû généralement au cycle électoral. La veille d'une élection électorale, les charges progressent"
, explique Frédéric Audras, directeur de l'agence AFD de Papeete. "Dans un contexte de très faible évolution des recettes de fonctionnement ce qui veut dire que l'autofinancement des communes, leur capacité à financer elle-même, a été faible. Néanmoins, elles ont su se mobiliser de manière importante en s'appuyant sur leurs réserves antérieures notamment pour réaliser des dépenses d'investissement de l'ordre de 8 milliards en 2013, ce qui est très important. On est quasiment aux 2/3 de la capacité d'investissement réalisée par le Pays en 2013. On a des communes extrêmement mobilisées pour le développement des équipements sur leur territoire."

Une autonomie financière limitée

"Pour la première fois depuis 2010, les recettes de fonctionnement des communes progressent sur l’exercice même si cette hausse est très légère (+1 %). Elles représentent au total 32,2 milliards de Fcfp en 2013. La principale explication de l’atonie de ces flux réside dans leur structure qui reflète avant tout la faiblesse de la fiscalité locale et traduit une autonomie financière limitée", note l'observatoire des communes de Polynésie française.

"Comme en 2012, les redevances restent dynamiques et s’établissent à 3,9 milliards de Fcfp, soit une hausse significative de 9 % par rapport à l’exercice précédent", indique l'observatoire des communes de Polynésie française. "Cette augmentation est la traduction des efforts réalisés par les communes sur le recouvrement et la tarification des redevances. Elle illustre également la montée en charge des compétences communales sur les services publics environnementaux. Ces redevances ne représentent cependant que 12 % des recettes totales."

Le recouvrement des redevances augmente mais reste une problématique pour les communes. "Souvent elles procèdent à des augmentations de tarifs car beaucoup d'usagers ne payent pas. L'adressage sera un des enjeux de ces prochaines années", explique Frédéric Audras, directeur de l'agence AFD de Papeete.


Structure des dépenses de fonctionnement par archipel en 2013

La structure des dépenses de fonctionnement des communes polynésiennes est marquée par le poids des dépenses de personnel. En 2013, elles progressent timidement (+2 %). Si les communes ont maintenu leurs efforts pour maîtriser ce poste, elles font cependant face à une hausse mécanique des cotisations sociales et de retraite. Les charges de personnel progressent ainsi légèrement en volume, mais pèsent moins dans le total des dépenses (60 % contre 62 % en 2012). Le poids des dépenses de personnel permanent sur les dépenses totales de personnel témoigne cependant d’une grande rigidité de ce poste. Le passage à la fonction publique communale a également commencé à avoir un impact. Dans certaines communes, la masse salariale dépasse les 60%. Pour l'AFD, cela ne signifie pas forcément que la commune est mal gérée. Cela peut indiquer qu'elle effectue beaucoup de travaux en régie.

"Les communes ont su absorber le choc de la crise économique qui s'est traduit pour elles par la diminution de leurs ressources. En absorbant ce choc, elles ont réduit les charges de fonctionnement notamment en diminuant la part des charges de personnel. Des efforts importants ont été faits en la matière et ils ont surtout continué à investir", analyse Frédéric Audras. "Alors que les investissements globalement sur la Polynésie française ont baissé, elles ont continué à investir car les communes sont le premier interlocuteur de la population pour répondre à des problématiques d'emploi ou sociales."

Dépenses d'investissement (y compris travaux en régie) par habitant en 2013 (en milliers de Fcfp)

Une vision comparée par archipel fait apparaître des écarts importants en termes de dépenses d’équipement par habitant. Ces différentiels sont fonction de l’éloignement et de l’isolement des archipels, les îles éloignées devant s’acquitter de surcoûts pour acheminer les matériaux et fournitures depuis Tahiti.


Rédigé par Mélanie Thomas le Mercredi 4 Mars 2015 à 15:22 | Lu 746 fois