Paris, France | AFP | vendredi 13/03/2020 - Les câbles internet sous-marins comme celui qui va relier l'ouest de la France et la côte est des Etats-Unis, dont la tête de pont côté français a été inaugurée vendredi, sont des infrastructures critiques qui suscitent l'intérêt des agences de renseignements de tout poil.
Dans ces brins de fibre optique transitent toutes sortes de données. Qui peut piocher dedans a une position imprenable pour surveiller le trafic.
C'est un "sujet hyper sensible" et "de première importance", soulignent des sources issues de la communauté du renseignement français sous couvert d'anonymat.
"Il y a des enjeux de renseignement, d'intelligence, à travers ces flux de données", explique Camille Morel, doctorante à l'université de Lyon III et chercheuse associée à l'Institut de recherche stratégique de l'Ecole militaire (IRSEM).
"Qui maîtrise les câbles maîtrise les données qui transitent", résume une des sources de la communauté du renseignement.
Pour l'instant, un seul cas de captation à grande échelle de données s'est retrouvé sur la place publique avec les révélations d'Edward Snowden de 2013.
Il s'agit du programme de l'agence américaine NSA baptisé "Upstream" qui lui permettait, ainsi qu'à ses partenaires comme les Britanniques (programme "Tempora"), de collecter une énorme masse de données pour les partager ensuite entre agences de renseignement anglo-saxonnes membres de l'alliance "Five Eyes" (Etats-Unis, Royaume-Uni, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande).
"Les révélations Snowden ont montré que la NSA et les Britanniques effectuaient des captations à l'endroit où le câble vient se greffer au réseau terrestre", rappelle Mme Morel. Et avec leur alliance "Five Eyes", "ils l'ont fait non seulement sur leur territoire, mais aussi à partir des données transitant sur celui de leurs alliés".
Au-delà de ces faits avérés, il n'y a que des soupçons, qui pointent régulièrement vers la Russie. Mi-février, le journal britannique The Times rapportait que les forces de l'ordre irlandaises soupçonnaient le renseignement militaire russe, le GRU, d'avoir déployé des agents sur l'île pour établir une cartographie précise des points d'arrivée des câbles sous-marins.
Fin 2017, le chef d'état-major britannique de l'époque, Sir Stuart Peach, avait affirmé que l'Otan avait établi comme "mission prioritaire la protection des lignes de communication maritime".
La captation en mer est aussi une possibilité, mais forcément plus difficile techniquement, qui pour l'instant n'a pas été réellement mise en lumière sur la place publique. Toutefois, les gouvernements occidentaux s'interrogent régulièrement sur la présence de sous-marins russes à proximité des câbles.
Selon le quotidien The Telegraph, les militaires britanniques s'inquiétaient l'été dernier de la présence de sous-marins russes furtifs à proximité des câbles sous-marins. En 2015 déjà, le New York Times faisait état d'une préoccupation américaine identique.
Toutefois, pour Mme Morel, même si la présence de ces bâtiments russes est avérée, "il y a pas mal de mythes sur la captation en mer. Techniquement c'est compliqué, on est plus dans la prédiction".
"Les espaces maritimes font l’objet d’une compétition accrue" et "les câbles sous-marins assurant les communications numériques deviennent par exemple de potentielles cibles dans le jeu des puissances", souligne ainsi le Secrétariat général français de la défense et la sécurité nationale (SGDSN) dans son rapport prospectif à l'horizon 2030, "Chocs futurs".
Dans ces brins de fibre optique transitent toutes sortes de données. Qui peut piocher dedans a une position imprenable pour surveiller le trafic.
C'est un "sujet hyper sensible" et "de première importance", soulignent des sources issues de la communauté du renseignement français sous couvert d'anonymat.
"Il y a des enjeux de renseignement, d'intelligence, à travers ces flux de données", explique Camille Morel, doctorante à l'université de Lyon III et chercheuse associée à l'Institut de recherche stratégique de l'Ecole militaire (IRSEM).
"Qui maîtrise les câbles maîtrise les données qui transitent", résume une des sources de la communauté du renseignement.
Pour l'instant, un seul cas de captation à grande échelle de données s'est retrouvé sur la place publique avec les révélations d'Edward Snowden de 2013.
Il s'agit du programme de l'agence américaine NSA baptisé "Upstream" qui lui permettait, ainsi qu'à ses partenaires comme les Britanniques (programme "Tempora"), de collecter une énorme masse de données pour les partager ensuite entre agences de renseignement anglo-saxonnes membres de l'alliance "Five Eyes" (Etats-Unis, Royaume-Uni, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande).
"Les révélations Snowden ont montré que la NSA et les Britanniques effectuaient des captations à l'endroit où le câble vient se greffer au réseau terrestre", rappelle Mme Morel. Et avec leur alliance "Five Eyes", "ils l'ont fait non seulement sur leur territoire, mais aussi à partir des données transitant sur celui de leurs alliés".
- Sous-marins -
Au-delà de ces faits avérés, il n'y a que des soupçons, qui pointent régulièrement vers la Russie. Mi-février, le journal britannique The Times rapportait que les forces de l'ordre irlandaises soupçonnaient le renseignement militaire russe, le GRU, d'avoir déployé des agents sur l'île pour établir une cartographie précise des points d'arrivée des câbles sous-marins.
Fin 2017, le chef d'état-major britannique de l'époque, Sir Stuart Peach, avait affirmé que l'Otan avait établi comme "mission prioritaire la protection des lignes de communication maritime".
La captation en mer est aussi une possibilité, mais forcément plus difficile techniquement, qui pour l'instant n'a pas été réellement mise en lumière sur la place publique. Toutefois, les gouvernements occidentaux s'interrogent régulièrement sur la présence de sous-marins russes à proximité des câbles.
Selon le quotidien The Telegraph, les militaires britanniques s'inquiétaient l'été dernier de la présence de sous-marins russes furtifs à proximité des câbles sous-marins. En 2015 déjà, le New York Times faisait état d'une préoccupation américaine identique.
Toutefois, pour Mme Morel, même si la présence de ces bâtiments russes est avérée, "il y a pas mal de mythes sur la captation en mer. Techniquement c'est compliqué, on est plus dans la prédiction".
"Les espaces maritimes font l’objet d’une compétition accrue" et "les câbles sous-marins assurant les communications numériques deviennent par exemple de potentielles cibles dans le jeu des puissances", souligne ainsi le Secrétariat général français de la défense et la sécurité nationale (SGDSN) dans son rapport prospectif à l'horizon 2030, "Chocs futurs".