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Les anti-masques marchent masqués


Tahiti, le 12 septembre 2020 - Environ 170 personnes étaient présentes à la marche contre l’obligation du port du masque, lancée par le collectif "Stop Masque-arade ». Partis de la place To’ata, les participants, masqués, dans le respect de la loi et pour éviter d’être verbalisés, ont rejoint le monument aux morts, avenue Pouvana'a a Oopa à Papeete dans une ambiance bon enfant.
 

Strings, culottes, masques de clown sur la tête ou en tissu avec des slogans du style : « Laissez-nous respirer », le masque en a vu des vertes et des pas mûres, ce samedi matin lors de la marche initiée par le mouvement citoyen "Stop Masque-arade » contre l’obligation du port du masque. Le fond musical avec la diffusion à plusieurs reprises de la chanson « Au bal masqué » de La Compagnie créole mettait également dans l’ambiance.
« On est en rébellion. C’est liberticide, on n’a pas le droit de nous enlever le droit de respirer, c’est une atteinte à nos droits », lance Isabelle, habillée d’une banderole en forme de robe où est inscrit : « Ensemble libérons-nous de la dictature sanitaire ». Tenue qu’elle porte avec un manche à balai en guise de bâton.
Et des slogans comme cela, il y en avait pléthore parmi les 171 marcheurs, selon les chiffres de la Police, qui ont rejoint le monument aux morts, avenue Pouvana'a a Oopa. « Rendez-nous nos bisous », « On étouffe », « Laissez respirer nos enfants », « Où est la grippe ? », « Bas les masques, nous résistons, ont eu la part belle ce matin.

« La grippe les aurait tués aussi »

« Attention, on n’est pas contre le port du masque mais contre l’obligation de le porter, c’est différent. On veut le porter quand on le veut. Franchement c’est débile, on me l’impose dans les parcs publics alors que je suis en plein air. Je risque davantage de contaminer quelqu'un chez moi, alors que c’est pas obligatoire là. C’est aux gens à prendre leurs responsabilités, à savoir où et quand ils veulent le porter. Les personnes fragiles doivent se protéger. On veut nous faire croire que les deux personnes âgées sont mortes du Covid, mais elles étaient déjà pas bien du tout, la grippe les aurait tués aussi », tranche un homme qui ne veut pas dire son nom. Faisant référence aux deux premières victimes du Covid-19, un couple de matahiapo décédé cette semaine.   
« La vie s’arrête, alors qu’il y a deux morts, mais combien de personnes sont mortes de la dengue, du chikungunya », lance son voisin.

 

Un string en guise de masque.
Un string en guise de masque.
Si l’obligation du port du masque considérée « comme liberticide » est la première des revendications des manifestants, d’autres « combats » à mener étaient également étalés sur les différentes banderoles ou panneaux.
A commencer par le vaccin. « Moi, je ne veux pas qu’on m’oblige à me faire vacciner. Imaginez un vaccin fait en six mois… », énonce Miri.
La 5 G ou encore les grands labos pharmaceutiques n’avaient également pas du tout la côte ce matin. « Ils veulent juste nous vendre leurs vaccins et s’enrichir », conclut Miri.

le Samedi 12 Septembre 2020 à 13:36 | Lu 9479 fois