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Les acteurs de l'ombre du Heiva i Tahiti


Erwan Lequerre (à gauche premier plan) installé une console de sons avec d'autres membres de son équipe.
Erwan Lequerre (à gauche premier plan) installé une console de sons avec d'autres membres de son équipe.
PAPEETE, le 5 juillet 2017. Le Heiva i Tahiti démarre ce soir. Chaque année pour ce grand événement, une trentaine d'hommes gèrent la lumière et le son. Un travail de titan toujours assuré avec passion. Rencontre avec ces acteurs de l'ombre.

La première soirée de concours du Heiva i Tahiti 2017 aura lieu ce soir à To’ata. Jusqu’au 22 juillet, Papeete va vibrer au rythme des troupes de chants et danses qui se mesurent face au jury cette année. Les techniciens de la maison de la culture se sont affairés ces derniers jours. Monter et accrocher les lumières, installer les consoles de son et vérifier que tout est en place pour les grands soirs. Telle est la mission de ces acteurs de l'ombre.

Ils sont près d'une trentaine, tout corps de métier compris, à assurer la technique. Pour le Heiva, des contractuels sont recrutés pour venir les épauler dans leur tâche quotidienne. "Cela fait plusieurs mois que nous sommes sur le pied de guerre, déclare Erwan Lequerre, responsable de la régie technique. Depuis le mois d'avril, nous avons commencé les installations…" Son collègue, Heiarii Hellemont, responsable des lumières ajoute : "On se donne à fond depuis le début. C'est toujours un plaisir de faire le Heiva." Malgré des horaires de travail intenses et des longues journées. "Il y a toujours quelque chose à faire, continue Erwan Lequerre. Tous les jours, entre les soirées de concours, on vérifie le matériel : on répare s'il le faut, on remonte, on ajuste… Nous avons une forte pression."

STRUCTURES, LUMIERE ET SON
Au fil des années, les techniciens se sont rôdés. Pour l'installation, ils suivent les processus à la lettre. Tout a un ordre, rien n'est laissé au hasard. D'abord, les structures sont mises en place. Autour et sur la scène, les techniciens installent le plus gros du matériel. Ensuite, place à la lumière. Point important du spectacle, tout doit être millimétré. "Nous les réglons en amont, puis nous les installons et faisons des ajustements avec la scène pour voir comment ça marche, commente Heiarii. Il faut aussi que cela corresponde bien avec ce que les chefs de troupe veulent même si nous ne pouvons pas dire oui à tout. Nous devons poser des limites. On essaie toujours de trouver le juste milieu."

Le Heiva n'est pas qu'une fête des arts traditionnels. Il s'agit aussi d'un concours où la concurrence est rude. Les techniciens ne peuvent l'oublier. Ils se doivent donc d'être parfaits et de ne pas favoriser un groupe plutôt qu'un autre. Il en va de même pour le son. La troisième partie à installer après les lumières. "Nous avons une grosse partie de l'électricité à installer. Il y a des gros coffrets électriques pour alimenter et générer les moteurs", détaille le chef de l'équipe technique. Des consoles sont disposées sur la scène et près du public pour tout gérer. Des systèmes de diffusion du son sont aussi mis en place sur les côtés pour envoyer le son dans les tribunes.

A LA VIRGULE PRES
Son et lumières, tout doit être mis en place avant les répétitions générales. Cela permet de vérifier ce qui va, et surtout ce qui ne va pas. Les équipes de la maison de la culture et les groupes peuvent ainsi mieux communiquer. "Nous assistons à toutes les répétitions de chaque groupe. Nous prenons des notes pour savoir exactement ce que nous avons à faire. Tout est important", remarque Erwan. Toujours en liaison, les techniciens peuvent ainsi parer à d'éventuels problèmes techniques. "Nous avons aussi notre propre scripte qui note tout du spectacle. Cette personne connaît le déroulé du spectacle par cœur."

A quelques heures du Heiva i Tahiti 2017, les techniciens de Te Fare Tauhiti Nui règlent les derniers détails. Un vent d'excitation se mêle à la pression. Eux aussi, attendent avec impatience, le grand soir.

Politique de former les jeunes

La formation est un enjeu majeur pour les techniciens de la maison de la culture. La plupart se sont formés "sur le tas", au gré des spectacles. Certains ont reçu une formation pour travailler sur les structures en hauteur mais beaucoup n'en ont pas eu. Autodidactes, ils ont aussi appris aux côtés de plus grands, lors de concerts où les artistes emmènent une partie de leur équipe.
Anciens et jeunes techniciens travaillent dans la main avec toujours à l'esprit la passation de pouvoir. Ceux qui entrent dans les rangs sont assurés d'être épaulés par ceux qui ont plusieurs années d'expérience derrière eux. "C'est important de les former, de leur expliquer, de leur montrer, c'est eux qui prendront la relève demain", affirme Erwan Lequerre, responsable de la régie technique.


Rédigé par Amélie David le Jeudi 6 Juillet 2017 à 02:00 | Lu 3110 fois