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Les Ex-InterConti de Moorea vers la réinsertion professionnelle


Moorea, le 23 décembre 2020 - Les anciens salariés de l'InterContinental Moorea ont reçu hier leur attestation de formation "Parcours de professionnalisation". Alors que certains ont déjà décroché un emploi, d’autres vont poursuivre avec une autre formation qualifiante, monter leur propre entreprise ou se lancer sur le marché du travail.

Hier après-midi dans les locaux de la mairie annexe de Papetoai, 17 anciens salariés de l’hôtel Intercontinental de Moorea, fermé en juin dernier, ont reçu leur attestation de formation "Parcours de professionnalisation" pour leur accompagnement professionnel. Tamara Pommier, directrice de cabinet de la ministre du Travail, Nicole Bouteau, était présente, ainsi que Ketty Nardi, responsable du Service de l'Emploi de la Formation et de l'Insertion professionnelles (Sefi) de Moorea et Jean-Michel Blanchemanche, directeur du Centre de formation professionnelle des adultes (CFPA).

Cette formation avait été mise en place au début du mois d’octobre par le CFPA, en partenariat avec le Sefi, dans le cadre d’"un plan d’accompagnement des salariés licenciés de l’hôtel" du gouvernement. Cette formation portait sur des thèmes comme les techniques de recherche d’emploi, la communication ou le comportement en entreprise, pour les aider à intégrer une nouvelle entreprise ou à se lancer dans l’entrepreneuriat. Une dizaine de stagiaires ont suivi leur formation dans les locaux de l’association Puna Reo Piha’e’ina  tandis que les autres, qui devaient travailler sur le développement de leur savoir-faire et de leurs compétences, ont suivi les cours dans les bâtiments de l’association Arii Heiva Rau. Ils ont tous effectué par la suite un stage de deux mois dans une entreprise de leur choix.
 

​Un emploi après la formation

Parmi les 19 stagiaires inscrits au départ, deux avaient quitté la formation en cours de route après avoir trouvé du travail. Mardi, ils étaient ainsi 17 à recevoir leur attestation de formation. Et deux d’entre eux ont déjà décroché un emploi, l'une en contrat à durée indéterminée et l’autre en intérimaire. Les autres stagiaires vont créer leur propre activité professionnelle, monter un dossier de contrat Conventions d’aide à l’emploi (CAE) dans une entreprise, suivre une formation qualifiante ou se lancer sur le marché du travail. Ils seront suivis par la cellule insertion du CFPA durant les prochains mois pour les aider à trouver un emploi permanent.
 
Le bilan de la formation est plutôt positif. "Le fait que les stagiaires avaient des compétences professionnelles leur a permis de pouvoir se réadapter à un nouveau métier puisque aucun d’entre eux n’a retravaillé dans le tourisme. Ils se sont tous réorientés vers un autre milieu professionnel. Ils se sont découvert de nouvelles capacités de travail. Cela leur a donné une nouvelle ouverture. Je pense qu’ils trouveront tous du travail dans peu de temps" s’est réjoui le directeur du CFPA, avant d’ajouter que "ce qu’on retient surtout, c’est la motivation des stagiaires malgré l’échec qu’ils ont vécu. Ils ont su se remobiliser. Je remercie mes formatrices qui ont su donner un sens à leur vie.  Ce qui a permis à tous ces jeunes de pouvoir rebondir et de repartir vers une nouvelle vie".
 

​Lorna Metua, 32 ans, de Papetoai : " Mon objectif pour l’instant est de trouver du travail"

"La formation était super. J’ai beaucoup aimé aussi mon stage au Lycée agricole de Opunohu parce que cela changeait de ce que je faisais à l’InterContinental. Je travaillais en tant qu’agent d'entretien au lycée alors que j’étais cuisinière à l’hôtel. Si le lycée agricole me permet de retravailler dans la cuisine, je le ferai volontiers. Mais je suis ouverte à d’autres domaines comme le ménage. Mon objectif pour l’instant est vraiment de trouver du travail. On verra par la suite si je vise un domaine ou un poste précis".
 

​Manutahi Maina, 41 ans, de Opunohu : " J’aimerais mettre en valeur les produits locaux avec ma roulotte"

"J’étais plongeuse à l’InterContinental. J’ai beaucoup aimé mon stage dans la cuisine du restaurant Tama Hau au Petit Village de Haapiti. La formation qu’on a suivie va me booster à monter mon propre business. Je veux avoir ma propre roulotte. Je vais suivre une autre formation intitulée "Monter sa propre entreprise", qui va durer 8 semaines  au mois de mars prochain. J’aimerais mettre en valeur les produits locaux comme le taro avec ma roulotte. Je prévois de m’approvisionner chez les gens qui ont leur petit fa'a'apu chez eux au lieu d’aller en acheter dans les grandes surfaces. C’est un moyen d’aider ces familles".
 

​Moerani Tehahe, 37 ans, de Papetoai : "Il fallait tout reprendre à zéro"

"Je faisais du room service depuis 2013 à l’hôtel InterContinental. On était perdu après notre licenciement. On ne savait pas quoi faire. On était découragé, le moral à zéro. S’il n’y avait pas cette formation, je serais actuellement en train de dormir, à rester sans rien faire. La formation était un retour en arrière. Il fallait tout reprendre à zéro c'est-à-dire les choses qu’on avait acquises pendant notre scolarité. Vu que j’ai un niveau scolaire en bac pro secrétariat, j’ai décidé de faire mon stage dans la commune de Moorea-Maiao, plus précisément au service technique de Vaiare, en tant que chargée d’opérations. C’est eux qui font les programmes de la commune que ce soit les constructions d’écoles, les aires de jeux, les maisons de quartier qui vont s’ouvrir prochainement, etc… J’avais une certaine perception de la municipalité. Mais en y entrant, on la voit différemment. Si tout va bien, je vais retourner au pôle opération de la commune au mois de février pour une année."
 

Rédigé par Toatane Rurua le Mercredi 23 Décembre 2020 à 11:33 | Lu 3299 fois