Paris, France | AFP | mardi 10/05/2022 - Encore un accroc dans la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes): le journaliste militant Taha Bouhafs, soutenu par LFI, a retiré mardi sa candidature aux législatives à Vénissieux (Rhône), dénonçant des "attaques sans précédent", alors que la circonscription est convoitée par le PCF.
Les responsables de LFI n'ont eu de cesse ces deux dernières semaines de défendre cette candidature controversée, et confirmée dimanche, dans la 14e circonscription du Rhône où la maire communiste de Vénissieux Michèle Picard veut se présenter.
Taha Bouhafs, 25 ans, a finalement jeté l'éponge dans un communiqué sur Twitter dans la nuit de lundi à mardi.
"J'ai sous-estimé la puissance de ce système quand il veut vous broyer", y écrit-il. "J'ai été soutenu, pas assez pour tenir, mais assez pour être reconnaissant. (...) Continuez à vous battre. Pour ma part, j'ai essayé mais je n'y arrive plus", conclut celui qui voulait défendre "les préoccupations d'une France qui ne se sent pas représentée".
L'ex-candidat LFI à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon a dénoncé "une meute (qui) s'est acharnée contre lui" avec "menaces de mort et mises en cause publiques quotidiennes". "Je m'en veux de ne pas avoir su le réconforter autant que nécessaire", a-t-il ajouté.
Au coeur des critiques contre Taha Bouhafs, sa condamnation à l'automne 2021 à 1.500 euros d'amende, notamment pour "injure publique à raison de l'origine" pour avoir traité la syndicaliste policière Linda Kebbab d'"Arabe de service" - une condamnation dont il a fait appel.
Son tweet contre les "pouilleux de Charlie Hebdo", en octobre 2019, a aussi provoqué l'indignation.
"Echec collectif"
Son parcours était aussi visé plus largement, de son engagement contre le gouvernement ou l'islamophobie, à sa rigueur de journaliste qui a pu être mise à mal, comme lorsqu'en avril 2018, lors de l'occupation du campus parisien de Tolbiac, il relayait sur Twitter la fausse information de la mort d'un étudiant après une intervention policière.
Quelques jours plus tard, le 1er mai 2018, il était le seul à filmer Alexandre Benalla violenter un couple de manifestants à Paris.
Chez LFI, le numéro deux Adrien Quatennens et le député Alexis Corbière ont fait mardi un "constat d'échec", tandis que la députée Clémentine Autain dénonçait "l'injustice, la violence des attaques venues de l'extrême droite, relayées ad nauseam dans les médias, par la macronie et jusque dans certains rangs à gauche, contre un jeune homme sans diplôme, issu des quartiers populaires et de l'immigration".
Déplorant "un biais raciste dans le traitement dont fait l'objet Taha Bouhafs", le Comité Métropole de Lyon de LFI a estimé dans un communiqué qu'il aurait été "un des symboles du renouveau démocratique que propose enfin la Nupes".
C'est en tout cas une nouvelle épine dans le pied de la nouvelle alliance à gauche regroupant LFI, EELV, PS et PCF pour les législatives de juin.
Le secrétaire national d'EELV Julien Bayou a déploré "un échec collectif".
Mais la présidente socialiste de la région Occitanie Carole Delga, opposée à l'accord aux forceps entre LFI avec la direction du PS, a jugé mardi que ce retrait était "une très bonne chose. Moi je suis la gauche de Charlie Hebdo", a-t-elle rappelé, tout en soulignant qu'elle ne cautionnait "évidemment pas" les menaces de mort contre le journaliste.
Lundi le secrétaire national du PCF Fabien Roussel s'était opposé à la candidature de Taha Bouhafs.
"On ne va pas s'en sortir"
Adrien Quatennens a assuré sur Sud Radio que LFI n'avait pas fait pression pour obtenir le retrait de Taha Bouhafs. Mais "si les uns et les autres nous nous mettons à (...) décider pour nos partenaires qui sont leurs candidats, on ne va pas s'en sortir", a-t-il lâché.
Se félicitant que "la raison l'ait emporté", Michèle Picard et les communistes de la 14e circonscription ont appelé dans un communiqué à "maintenant reconnaître" la maire de Vénissieux "comme la candidate qui peut rassembler toute la gauche" face au député LREM sortant Yves Blein.
"Bien évidemment, c’est La France insoumise qui choisira sa candidature sur cette circonscription et personne d'autre", a répondu sèchement dans un tweet Manuel Bompard, le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon.
Les responsables de LFI n'ont eu de cesse ces deux dernières semaines de défendre cette candidature controversée, et confirmée dimanche, dans la 14e circonscription du Rhône où la maire communiste de Vénissieux Michèle Picard veut se présenter.
Taha Bouhafs, 25 ans, a finalement jeté l'éponge dans un communiqué sur Twitter dans la nuit de lundi à mardi.
"J'ai sous-estimé la puissance de ce système quand il veut vous broyer", y écrit-il. "J'ai été soutenu, pas assez pour tenir, mais assez pour être reconnaissant. (...) Continuez à vous battre. Pour ma part, j'ai essayé mais je n'y arrive plus", conclut celui qui voulait défendre "les préoccupations d'une France qui ne se sent pas représentée".
L'ex-candidat LFI à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon a dénoncé "une meute (qui) s'est acharnée contre lui" avec "menaces de mort et mises en cause publiques quotidiennes". "Je m'en veux de ne pas avoir su le réconforter autant que nécessaire", a-t-il ajouté.
Au coeur des critiques contre Taha Bouhafs, sa condamnation à l'automne 2021 à 1.500 euros d'amende, notamment pour "injure publique à raison de l'origine" pour avoir traité la syndicaliste policière Linda Kebbab d'"Arabe de service" - une condamnation dont il a fait appel.
Son tweet contre les "pouilleux de Charlie Hebdo", en octobre 2019, a aussi provoqué l'indignation.
"Echec collectif"
Son parcours était aussi visé plus largement, de son engagement contre le gouvernement ou l'islamophobie, à sa rigueur de journaliste qui a pu être mise à mal, comme lorsqu'en avril 2018, lors de l'occupation du campus parisien de Tolbiac, il relayait sur Twitter la fausse information de la mort d'un étudiant après une intervention policière.
Quelques jours plus tard, le 1er mai 2018, il était le seul à filmer Alexandre Benalla violenter un couple de manifestants à Paris.
Chez LFI, le numéro deux Adrien Quatennens et le député Alexis Corbière ont fait mardi un "constat d'échec", tandis que la députée Clémentine Autain dénonçait "l'injustice, la violence des attaques venues de l'extrême droite, relayées ad nauseam dans les médias, par la macronie et jusque dans certains rangs à gauche, contre un jeune homme sans diplôme, issu des quartiers populaires et de l'immigration".
Déplorant "un biais raciste dans le traitement dont fait l'objet Taha Bouhafs", le Comité Métropole de Lyon de LFI a estimé dans un communiqué qu'il aurait été "un des symboles du renouveau démocratique que propose enfin la Nupes".
C'est en tout cas une nouvelle épine dans le pied de la nouvelle alliance à gauche regroupant LFI, EELV, PS et PCF pour les législatives de juin.
Le secrétaire national d'EELV Julien Bayou a déploré "un échec collectif".
Mais la présidente socialiste de la région Occitanie Carole Delga, opposée à l'accord aux forceps entre LFI avec la direction du PS, a jugé mardi que ce retrait était "une très bonne chose. Moi je suis la gauche de Charlie Hebdo", a-t-elle rappelé, tout en soulignant qu'elle ne cautionnait "évidemment pas" les menaces de mort contre le journaliste.
Lundi le secrétaire national du PCF Fabien Roussel s'était opposé à la candidature de Taha Bouhafs.
"On ne va pas s'en sortir"
Adrien Quatennens a assuré sur Sud Radio que LFI n'avait pas fait pression pour obtenir le retrait de Taha Bouhafs. Mais "si les uns et les autres nous nous mettons à (...) décider pour nos partenaires qui sont leurs candidats, on ne va pas s'en sortir", a-t-il lâché.
Se félicitant que "la raison l'ait emporté", Michèle Picard et les communistes de la 14e circonscription ont appelé dans un communiqué à "maintenant reconnaître" la maire de Vénissieux "comme la candidate qui peut rassembler toute la gauche" face au député LREM sortant Yves Blein.
"Bien évidemment, c’est La France insoumise qui choisira sa candidature sur cette circonscription et personne d'autre", a répondu sèchement dans un tweet Manuel Bompard, le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon.