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Le volcan Yasur de Tanna placé en alerte 2


Le volcan Yasur de Tanna placé en alerte 2
PORT-VILA, lundi 8 avril 2013 (Flash d’Océanie) – Le volcan Yasur sur l’île de Tanna (Sud de Vanuatu) a été une nouvelle fois placé en alerte 2 sur une échelle de quatre, a annoncé ce week-end le service des risques naturels de l’archipel.
Sur place, selon les mêmes sources, cette augmentation du niveau d’alerte serait justifié par une intensification de l’activité du Yasur, avec des projections de scories, de gaz et de bombes et explosions plus fortes et plus fréquentes, génératrices de risques dans certaines portions de l’île et en premier lieu les zones les plus proches du cratère.
Certaines de ces bombes atteignent parfois les zones désignées d’observation et de garage des voitures sur lesquelles se rendent quotidiennement les touristes.
Des bombes volcanique de taille importante, véritables amas de lave incandescente d’une masse de plusieurs dizaines de kilogrammes chacune, continuent en effet à être projetées dans l’atmosphère et atterrissent très fréquemment dans la zone où sont d’ordinaire garés les véhicules acheminant les touristes sur ce site.
Lors d’une précédente phase d’intense activité, au milieu des années 1990, une touriste japonaise avait été tuée par l’un de ces projectiles, qu’elle avait reçu sur la tête.
Ce regain d’activité a aussi suscité une mise en garde des populations résidentes.
Pour les nombreux touristes et accompagnateurs visitant ce site, la vigilance est recommandée, en particulier à l’intérieur du périmètre immédiat du cratère de ce volcan réputé pour être le plus accessible au monde.
Pour les populations riveraines, et en particulier celles situées dans des régions sous les alizés, il est conseillé de couvrir autant que possible les réservoirs d’eau potable et de tenter de protéger les cultures des probables retombées de cendres et scories acides.
L’activité du Yasur demeure sous haute surveillance depuis le début de cette nouvelle phase active, le 2 avril 2013.
Le Yasur est un cône de 365 m d’altitude et d’environ 1,5 km de diamètre à la base.
La dernière phase alarmante du Yasur remonte à mi-juillet 2012 : elle avait alors provoqué une alerte de niveau 3.

Début mars 2013, un autre des nombreux volcans de Vanuatu, le Lombenben du Mont Manaro, sur l’île d’Ambae (Nord-est de l’archipel de Vanuatu), avait fait l’objet d’une surveillance soutenue en raison de son caractère « instable ».
La zone la plus à risque est celle qui touche au lac Vui, immense étendue d’eau qui chapeaute le cratère.

Ce volcan est coiffé d’un lac, le Vui, le tout à une altitude d’environ 1.500 mètres.
Du fait de cette configuration et de la proximité d’un potentiel cocktail eau/magma, qu’on retrouve dans d’autres volcans de Vanuatu, un scénario explosif n’est jamais écarté.
Lors de la précédente séquence intense, l’activité du Mont Manaro s’était caractérisée par des émanations « inhabituelles » observées mi-mai 2010.
Principaux symptômes alors rapportés par les observateurs : d’importantes émissions de fumée, des émanations nauséabondes et caractéristique de l’émission de soufre (volume estimé de ces émissions : trois mille tonnes de gaz sulfurique par jour), une forte décoloration des eaux du lac (marron et parfois bleu pâle) indiquant l’incorporation de dioxyde de soufre, ainsi qu’un panache quasi-permanent au-dessus de l’île.

Le Manaro avait donné des signes similaires il y a une dizaine d’années, faisant craindre là aussi une entrée en contact du magma de la chambre et de l’eau du lac.
Un plan d’évacuation avait été alors sérieusement envisagé pour toute la partie Nord de cette île du Nord-est de Vanuatu.
La dernière éruption significative du volcan Manaro, en novembre 2005, avait provoqué l’évacuation partielle de plusieurs milliers de personnes, mais aussi donné naissance à une nouvelle île, au milieu du lac Vui, qui surplombe le cratère.
Les scientifiques et volcanologues vanuatuans (service gouvernement de la géologie et des mines), français (de l’Institut français de Recherche pour le Développement, IRD) et néo-zélandais estimaient alors que cette nouvelle île, née de l’éruption en milieu aquatique, mesurait quelque 525 mètres de diamètre et culmine à une cinquantaine de mètres au milieu de ce lac acide.
Par ailleurs, l’évaporation provoquée par la chaleur et l’éruption, à l’intérieur du cratère en-dessous du lac, avait entraîné une baisse de niveau des eaux de l’ordre de « deux à trois mètres » par rapport aux mesures pré-éruption, selon les constatations des scientifiques, soit environ un tiers des quelque quarante cinq millions de mètres cubes contenus auparavant.


Rédigé par PAD le Lundi 8 Avril 2013 à 06:12 | Lu 1989 fois