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Le tripot clandestin rapportait jusqu'à 80 millions par an


Selon les enquêteurs, ce sont environ 80 millions de Fcfp qui ont été récoltés au cours de l'année 2014.
Selon les enquêteurs, ce sont environ 80 millions de Fcfp qui ont été récoltés au cours de l'année 2014.
PAPEETE, le 10 octobre 2017 - Ce matin, neuf individus étaient présentés au tribunal de Papeete pour avoir, au cours de 2014 et durant tout le mois de janvier 2015, participé à la tenue d'une maison de jeux. Parmi eux, un couple de restaurateurs était poursuivi pour des faits de complicité puisqu'ils avaient loué la maison dans laquelle se déroulaient les activités clandestines.

Comme l'a évoqué le procureur de la République lors de ses réquisitions, la maison clandestine de jeux dont il était question ce matin, générait un chiffre d'affaires annuel équivalent à celui d'une "petite PME." Selon les enquêteurs, ce sont environ 80 millions de Fcfp qui ont été récoltés au cours de l'année 2014 par la tenue d'une maison de jeux à Punaauia. Parmi les prévenus, l'on pouvait dénombrer: l'organisateur, sept individus considérés comme "banquiers" ou "croupiers" ainsi qu'un couple de restaurateurs qui louait une maison dans laquelle avaient lieu les parties de jeux. Ces dernières s'organisaient autour de trois tables: deux de poker et une de roulotte. Chacune d'entre elles était louée pour 25 000 Fcfp.

Lucratif

A la barre, le quinquagénaire présenté comme étant l'organisateur, a expliqué qu'il ne possédait absolument rien. En effet, l'homme ne détient ni compte bancaire, ni bien immobilier, ni voiture, ni économies, "juste mes huit chiens" a-t-il ajouté devant un auditoire peu convaincu. Car l'individu semble s'être massivement enrichi durant cette période où il a récolté de fortes sommes d'argent. Parmi les sept prévenus, considérés comme croupiers ou banquiers, la plupart ont reconnu leur participation. Hormis madame A, une femme bien connue dans le milieu puisqu'elle avait déjà comparu pour des faits similaires en début d'année. Quant au couple de restaurateurs, il leur était reproché d'avoir encaissé les loyers mensuels via des chèques qui ne portaient pas le nom de leur locataire.

Lors de ses réquisitions, le procureur de la République a souligné l'aspect si "lucratif"de ce type de pratiques, ajoutant :"dans cette affaire, on soulignera la constante réitération. L'appât du gain est très conséquent, le risque judiciaire n'est pas énorme. Alors, comme dans certaines affaires de stupéfiants, on récidive." A l'encontre du principal investigateur, qui a déjà effectué sept mois de détention provisoire, le représentant du ministère public a requis de 14 à 15 mois de prison ferme et une amende de 15 millions de Fcfp. Huit mois de prison ferme ainsi qu'une amende de 2 millions de Fcfp ont été requis pour madame A. Pour les autres prévenus, les réquisitions oscillaient entre 4 et 8 mois de prison ferme et de 100 000 fcfp à deux millions d'amende.

Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné: le principal organisateur à deux ans de prison ferme et 15 millions d'amende, les sept banquiers ou croupiers à des peines de prison avec sursis allant d'un an à 4 mois et à des amendes comprises entre 500 000 Fcfp et 5 millions. Le couple de restaurateurs a été relaxé.

Rédigé par Garance Colbert le Mardi 10 Octobre 2017 à 16:41 | Lu 6830 fois