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Le taux de chômage à 14,5%


Tahiti, le 15 janvier 2020 – Dans son bilan sur les chiffres de l’emploi pour l’année 2018 publié mercredi, l’Institut de la statistique en Polynésie française (ISPF) indique que le taux d’emploi au fenua est de 51,9 %. Les personnes désireuses d’avoir un emploi sont au nombre de 39 400, dont 16 200 sont au chômage au sens économique (BIT), soit un taux de chômage de 14,5 %.
 
L’ISPF a publié mercredi son bilan des chiffres de l’emploi pour l’année 2018. L’organisme indique que 95 100 personnes occupent un emploi en Polynésie française, soit un taux d’emploi de 51,9%. Ce taux représente la proportion des personnes en emploi parmi toutes celles en âge de travailler et reflète la capacité d’intégration au marché de l’emploi d’une économie. Le chiffre de la Polynésie demeure en retrait par rapport à la métropole (65,9%) et la Nouvelle-Calédonie (56,9%). Mais il reste cependant plus élevé que dans la quasi-totalité des départements d’outre-mer. 
 
Le taux de chômage en Polynésie s’établit quant à lui à 14,5%. Un chômeur étant une personne sans emploi qui en recherche activement un et disponible immédiatement pour occuper l’emploi qu’elle pourrait trouver. Le taux de chômage est donc la proportion de ces personnes dans l’ensemble de la main d’œuvre – ou population active – qui regroupe l’ensemble des personnes directement associées au marché du travail, qu’elles occupent un emploi ou soient au chômage.
 
L’ISPF note que le taux de chômage de la Polynésie française est de deux points et demi plus élevé qu’en Nouvelle-Calédonie et de cinq points et demi plus élevé que celui de la France hexagonale. Dans les départements d’Outre-mer (DOM), les taux de chômage s’échelonnent entre 18 et 35 %. L’ISPF rappelle qu’en France hexagonale ou dans les DOM, l’indemnisation d’un chômeur correspondant à l’inscription, puis aux démarches de recherche d’emploi effectuées dans les structures de Pôle Emploi, et contribue à intégrer des personnes sans emploi à la main d’œuvre en tant que chômeurs au sens du BIT. « Ce processus, inexistant en Polynésie française, relève mécaniquement les taux de chômage hexagonaux et domiens par rapport aux comptes polynésiens », précise l’ISPF qui indique que « ces taux sont calculés selon les standards économiques du Bureau International du Travail (BIT) qui permettent d’obtenir des statistiques comparables entre territoires et dans le temps ».
 
  • Plus difficile pour les femmes
 
En 2018, l’accès au marché de l’emploi est maximal pour les personnes âgées de 25 à 49 ans. L’entrée sur le marché de l’emploi comme le maintien en emploi après 50 ans sont ardus. La grande faiblesse du taux de chômage pour les personnes de plus de 50 ans illustre dans ce cas le découragement à trouver un nouvel emploi passé cet âge.
 
L’accès au marché de l’emploi est par ailleurs beaucoup plus difficile pour les femmes que pour les hommes. Les taux d’emploi et de chômage des femmes sont ainsi de 43,9% et 18,7% contre respectivement 59,4% et 11,3% pour les hommes. Cette différence est marquée tout au long de la vie professionnelle, mais s’accentue particulièrement à l’entrée dans la vie de famille : on observe un différentiel de plus de 20 points entre les taux d’emploi des hommes et des femmes entre 25 et 49 ans. Si la moindre intégration des femmes dans le marché de l’emploi s’observe aussi en France hexagonale, le différentiel y est moins marqué grâce au soutien à l’emploi des femmes illustré, par exemple, par les crèches publiques ou autres dispositifs de garde d’enfants en bas âge.
 
  • Les jeunes plus exposés aux emplois fragiles
 
Parmi les 91 100 personnes ayant un emploi, 52 600 personnes, soit 55,3 % des personnes en emploi et 75,1 % des personnes en emploi salarié, bénéficient d’un CDI ou sont fonctionnaires. Plus d’un quart occupe un emploi non-salarié, soit une proportion double de celle observée en France hexagonale. Si le salariat est répandu en Polynésie française, il n’est pas hégémonique en raison d’un secteur primaire encore important (16 % des emplois) mais aussi de la flexibilité qu’offre une patente pour de nombreux travailleurs avec une faible qualification. Pour 13% des personnes non salariées, cette situation n’est pas un choix (non salariat par défaut d’emploi salarié disponible ou emploi informel).
 
Déjà confrontées à une entrée laborieuse sur le marché de l’emploi, les personnes les plus jeunes sont également les plus exposées aux emplois « fragiles ». Parmi les 15-24 ans, 40 % occupent ainsi un emploi de ce type : CDD de moins de trois mois, contrats précaires, stages, non-salariat par défaut ou encore emploi informel. Les 25-49 ans ne sont que 15 % à occuper ce type d’emploi, et les plus de 50 ans, 8 %. Les femmes, souvent plus exposées à la précarité de l’emploi, n’occupent pas plus régulièrement que les hommes ce type d’emploi.
 
  • Le diplôme, protection contre l’emploi fragile
 
Les diplômes de l’enseignement supérieur sont un atout indéniable pour l’accès à l’emploi : huit personnes sur dix en possédant un sont en emploi, et leur taux de chômage s’établit à 5,6%. Les diplômes professionnels du secondaire (CAP-BEP) permettent une insertion équivalente, voire supérieure à celle des diplômes généralistes, même de niveau supérieur : le taux d’emploi des titulaires d’un CAP ou d’un BEP est comparable à celui des titulaires d’un baccalauréat et leur taux de chômage, légèrement inférieur.
 
Les personnes non diplômées ou ne possédant qu’un certificat d’étude ou DNB sont celles qui connaissent le plus de difficultés. Les personnes les moins qualifiées sont les plus susceptibles d’occuper un emploi fragile : un quart des personnes en emploi et sans aucun diplôme occupe un tel emploi contre 5 % des personnes diplômées de l’enseignement supérieur

Rédigé par ISPF le Mercredi 15 Janvier 2020 à 22:01 | Lu 3229 fois